« Les difficultés macro-économiques, des niveaux de stocks de semiconducteurs en hausse et une demande affaiblie concernant les PC ont été les principaux facteurs qui ont freiné les fabricants de puce pour investir dans des capacités de production additionnelles », commente sobrement SEMI pour expliquer la faiblesse des ventes d’équipements pour SC en novembre. Les commandes de machines US ont continué de reculer séquentiellement, de même que les facturations de machines tant américaines que japonaises…

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Selon SEMI, les prises de commandes en équipements US pour la fabrication des semiconducteurs ont ainsi représenté 720,4 millions de dollars en novembre, soit 3% de moins qu’en octobre 2012 et 26,3% de moins qu’en novembre 2011. Les facturations ont pour leur part reculé de 7,5% en un mois, à 911,9 M$, et ont été inférieures de 22,5% à celles de novembre 2011. Le book-to-bill (rapport commandes sur facturations) des fabricants d’équipements américains remonte mécaniquement à 0,79, contre 0,75 en octobre, 0,78 en septembre, 0,82 en août, 0,86 en juillet, 0,93 en juin, 1,05 en mai, 1,10 en avril, 1,12 en mars, 1,01 en février et 0,96 en janvier.

Selon la SEAJ (Semiconductor Equipment Association of Japan), les commandes en équipements pour SC japonais ont représenté 63,621 milliards de yens en novembre (754 M$), en hausse de 5,9% par rapport à octobre 2012, et en chute de 21,3% par rapport à novembre 2011. Les facturations ont, pour leur part, reculé de 17,3% en un mois, à 71,415 milliards de yens (846 M$) et ont été inférieures de 14,3% à celles de novembre 2011. Le book-to-bill japonais est ainsi remonté à 0,89 en novembre, contre 0,70 en octobre, 0,65 en septembre, 0,74 en août, 0,89 en juillet, 0,95 en juin, 0,91 en mai, 0,88 en avril, 0,78 en mars, 0,98 en février et 1,06 en janvier 2012.

Après avoir progressé de 3,9% en 2011, la production mondiale de systèmes électroniques devrait être stable cette année, selon une étude publiée par Henderson. Pour l’an prochain, le cabinet d’études prévoit une croissance de 5,1%, qui sera amplifiée en 2014, avec une progression de 7%. Les évolutions seront toutefois très contrastées suivant les différentes régions du monde…

Ainsi, en Europe de l’Ouest, la production de matériels électroniques devrait reculer de 2,9% cette année, avant de se reprendre de seulement 1,5% l’an prochain, puis de 3,4% en 2014. L’étude met en avant la faiblesse de la demande du marché de l’électronique automobile sur le Vieux Continent l’an prochain pour expliquer ce faible rebond en 2013.

Aux Etats-Unis, la production en électronique devrait pâtir l’an prochain du déclin de l’électronique de défense pour afficher un modeste rebond de 2,1%, après le recul de 3,9% en 2012. Au Japon, les déboires des ténors de l’électronique grand public (Panasonic, Sharp et, dans une moindre mesure Sony) devraient conduire à un nouveau recul de la production en électronique : - 2,4% en 2013, après la chute de 7,1% en 2012. Ailleurs en Asie, les quatre dragons (Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong) devraient enregistrer une croissance de 5,3%, tandis que la croissance de la production électronique en Chine devrait rebondir de +1,6% en 2012, à +7,1% en 2013, puis +8,8% en 2014.

Grâce à un bon mois d’octobre concernant les facturations, le marché des circuits imprimés en Allemagne, Autriche et Suisse, a réduit à 8% son recul sur les dix premiers mois de l’année par rapport à janvier-octobre 2011, selon les statistiques mensuelles du Zvei. Pour autant, le rapport commandes sur facturations (book-to-bill) est descendu à 0,91 en octobre, contre 0,99 en septembre et l’effectif de la profession a reculé de 5%, en raison du non-renouvellement des contrats temporaires outre-Rhin…

Pour les seules facturations, les ventes d’octobre de circuits imprimés en Allemagne, Autriche et Suisse, ont été supérieures de près de 13% par rapport à celles de septembre 2012 et de 4,5% par rapport à octobre 2011. Quant aux prises de commandes, elles ont progressé de 3% en un mois et ont reculé de 1% sur un an.

Schématiquement le Zvei souligne la réduction de la demande de circuits imprimés en Allemagne pour les marchés de l’automobile et du photovoltaïque, compensée en partie par la hausse des marchés de l’industriel, du médical et de la défense en Autriche et en Suisse.

Fin d’année difficile pour l’industrie des semiconducteurs : selon IHS, les ventes mondiales de puces du quatrième trimestre devraient reculer de 0,7% par rapport à celle du troisième trimestre. Dans ce contexte, le marché mondial des semiconducteurs devrait finalement reculer de 2,3% cette année, à 303 milliards de dollars…

Pour le cabinet d’études américain, l’industrie n’a pas été capable de réduire ses stocks dans la chaîne logistique globale ou chez les fabricants de puces. Cet excédant de stocks a conduit les fabricants de systèmes électroniques à différer leurs prises de commandes en composants.
Plus généralement, IHS estime que l’économie générale continue d’être la variable la plus critique pour l’évolution de la demande de semiconducteurs, tant en 2012 qu’en 2013, notamment en raison de la dépendance du marché des puces à la consommation des ménages.

Notons toutefois qu’IHS prévoit une reprise de la croissance séquentielle des ventes trimestrielles de semiconducteurs à partir du 2e trimestre 2013. Patience.

Selon Gartner, le taux moyen d’utilisation des capacités de production des usines de semiconducteurs dans le monde devrait encore être inférieur à 80% à la fin de l’année 2012, avant de remonter lentement à environ 85% à la fin de 2013. Il ne devrait ainsi pas retrouver un niveau « normal » avant la fin de l’an prochain. Pour les circuits les plus avancés, les lignes de production ont tourné à environ 85% dans la seconde moitié de l’année 2012, un taux qui devrait légèrement dépassé les 90% à fin de 2013. Dans ce contexte, Gartner estime que les dépenses d’équipements pour SC chuteront à nouveau en 2013…

En effet, le cabinet d’études américain prévoit que les dépenses en équipements de production au niveau de la tranche de silicium (wafer fab equipment) plongeront de 17,4% cette année, à 29,9 milliards de dollars, avant de chuter à nouveau de 9,7% en 2013, à 27 milliards. Globalement, les investissements industriels des fabricants de semiconducteurs devraient chuter de 10,7% cette année, puis de 14,7% en 2013, en raison d’une surcapacité de production installée et d’un environnement macro-économique défavorable.

Certes, les dépenses d’investissements des fondeurs devraient progresser de 7,4% l’an prochain ; mais ils ne compenseront pas la baisse attendue des investissements des fabricants de semiconducteurs intégrés (IDMs) et celles des prestataires d’assemblage et de test de circuits intégrés, détaille le cabinet d’études américain. En 2012, les dépenses des fabricants de circuits logiques auront progressé d’un modeste 3%, grâce à la demande de circuits pour les terminaux mobiles (smartphones, tablettes). Les investissement dans les mémoires continueront d’être faibles en 2013.

Selon Gartner, le marché mondial des semiconducteurs aura finalement reculé de 3% cette année, à 297,6 milliards de dollars. Outre les considérations macro-économiques, la chute de 2,5% de la production mondiale de PC aura été pour beaucoup dans ce retrait, comme en témoigne la baisse de 2,7% des ventes d’Intel, à 49,3 milliards de dollars. La palme de la croissance chez les ténors revient cette année à l’Américain Qualcomm. Avec des ventes en hausse de 29,6%, à 12,95 milliards de dollars, le fournisseur de circuits pour la téléphonie mobile gagne trois rangs en un an et monte sur le podium à la place de Texas Instruments…

Soulignons également la bonne performance de Broadcom dont les ventes ont progressé de 8,8%, à 7,8 milliards de dollars. Tous les autres fabricants du Top10 ont vu leurs ventes reculer en 2012. En élargissant le coup de projecteur au 25 premiers fabricants de semiconducteurs, Gartner relève que leurs ventes auront reculé de 4,2% en 2012, -soit 1,2 point de plus que l’ensemble du marché-, pour ne plus représenter que 68,2% des ventes totales, contre 69,2% en 2011.