Surprise : après cinq trimestres de baisse de suite et un ralentissement dans la consommation de mémoires dans les smartphones et les tablettes électroniques, le marché mondial des mémoires flash NAND a bondi de 17% au quatrième trimestre, par rapport au troisième trimestre 2012 pour atteindre le record de 5,6 milliards de dollars, analyse IHS iSuppli …

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Le marché mondial des flash NAND a ainsi dépassé les 20 milliards de dollars sur l’année, pour représenter 20,2 milliards. Cette hausse séquentielle de 17% a véritablement surpris les analystes, puisqu’au cours des cinq années précédentes, les ventes des quatrièmes trimestres ont été en moyenne inférieures de 6% à celles des troisièmes trimestres correspondants. Les smartphones et les tablettes ont été les principaux contributeurs à cette hausse surprise, même si la croissance du contenu en flash NAND des smartphones devrait ralentir en 2013 et qu’elle est négative dans les tablettes depuis 2010.

Samsung et Toshiba dominent outrageusement le marché des mémoires flash NAND avec des parts de marché respectives de 36,9% et de 30,8% pour l’ensemble de 2012. Loin derrière, on trouve l’Américain Micron (13,6%), le Coréen SK Hynix (11,4%) et Intel (7,1%).

Pour la première fois de tous les temps, le marché mondial des téléviseurs LCD a reculé en 2012, baissant de 1%, à 203 millions d’unités, selon NPD DisplaySearch. Pour les autres types d’affichage, le recul a toutefois été beaucoup plus violent. En témoigne la chute de 23%, à 13,35 millions d’unités, des livraisons de téléviseurs à écran plasma, ou celle de 38%, à 16,07 millions d’unités, du marché des téléviseurs à tube cathodique …

Globalement, le marché mondial des téléviseurs aura ainsi reculé de 6%, passant de 249 à 233 millions de pièces. Les ventes ont été stables en Amérique du Nord, mais ont chuté respectivement de 68% et de 15% au Japon et en Europe de l’Ouest. La Chine a une fois de plus représenté le plus grand marché des téléviseurs avec une croissance de 6% à près de 52 millions d’unités. L’Europe de l’Est a été la seule région du monde à enregistrer une forte croissance (+17%), du fait de la transition de l’analogique au numérique. Alors que le prix moyen des téléviseurs à écran plat avait reculé de plus de 10% en 2010 et de 5% en 2011, il n’a baissé que de 2% l’an dernier.

Concernant uniquement les téléviseurs LCD, le quatrième trimestre a été le seul à être en croissance l’an passé. Sur les marchés matures, les livraisons de téléviseurs LCD ont même reculé de 18% en 2012.

Côté constructeurs, Samsung a conservé son rang de premier fournisseur de téléviseurs à écran plat, grâce à des ventes de téléviseurs en hausse de 6%, avec une part de marché de 27,7% contre 25% en 2011. Son compatriote LG Electronics a conservé son second rang avec une part de marché de 15% contre 13,8% en 2011. Derrière, les Japonais Sony, Panasonic et Sharp ont perdu collectivement 6 points de part de marché (voir illustration ci-dessous).

Entre 2005 et 2013, la part des fabricants européens dans les investissements mondiaux de production de semiconducteurs sera descendue de 8% à seulement 2%, selon une étude publiée par IC Insights. La dégringolade du Japon est encore plus impressionnante (de 22% à 7%), mais elle ne saurait nous consoler. Depuis 2005, les entreprises ayant leur siège aux Etats-Unis ont en revanche réellement progressé, leur part des investissements mondiaux passant de 29% à 37%. De même que les entreprises coréennes (autant dire Samsung et SK Hynix) dont la part est passée de 13% à 26% du total mondial …

Quant à la part des fabricants taïwanais, elle est restée à 19% entre 2005 et 2013, les dépenses croissantes de TSMC et, dans une moindre mesure, d’UMC, ayant été compensées par la chute des investissements des entreprises en perte de vitesse du type Nanya, Powerchip et ProMOS.

Globalement, IC Insights estime qu’Intel et Samsung concentreront cette année 42% des dépenses d’investissement dans les semiconducteurs, contre 40% en 2012. Depuis 2010, Samsung aura ainsi dépensé 46,9 milliards de dollars dans ses usines, dont 60% pour la production de mémoires. De son côté, Intel aura investi 40 milliards de dollars en quatre ans. Avec 9 milliards de dollars d’investissement de prévu cette année, seul le fondeur taïwanais TSMC rivalise presque avec eux. Loin derrière, Globalfoundries et Hynix ferment la marche du club des cinq. Chacun d’eux dépassera plus de 3 milliards de dollars en 2013.

Seulement 9 entreprises devraient atteindre ou dépasser le milliard de dollars d’investissement en 2013, dont aucun Européen. Or, selon IC Insights, pour pouvoir continuer à produire dans des technologies numériques à l’état de l’art, il faut au moins dépenser 1 milliard de dollars par an.

IC Insights publie son classement annuel des 25 premiers fabricants de semiconducteurs en 2012, où l’on retrouve 10 fournisseurs américains, sept fabricants japonais, trois Taïwanais, trois Européens et deux Coréens. Même si l’année 2012 a été clairement favorable aux “purs” fondeurs et aux entreprises fabless, il est intéressant de noter que les cinq premiers fournisseurs mondiaux ont chacun un modèle économique différent. Intel n’est comparable à aucun autre fournisseur ; Samsung est un groupe verticalement intégré ; TSMC est un pur fondeur, Qualcomm est la première entreprise fabless et Texas Instruments est un adepte du modèle fab-lite …

Au total, les ventes cumulées des 25 premiers fournisseurs de semiconducteurs ont reculé de 1% en 2012, soit 2 points de moins que l’ensemble du marché qui a reculé de 3%. Il fallait au moins 3 milliards de dollars de ventes pour faire partie du Top25 en 2012, soit une somme équivalente à celle nécessaire pour construire une « fab » 300 mm capable de traiter 10 000 tranches par mois.

Parmi les 25 premiers fabricants de semiconducteurs, 17 ont subi une baisse de leurs ventes l’an passé, dont 8 des 10 premiers fournisseurs. Parmi les 7 entreprises qui ont affiché une croissance, quatre ont leur siège aux Etats-Unis : Qualcomm (+34%), Globalfoundries (+31%), Broadcom (+9%) et Nvidia(+7%). Mis à part TSMC dont les ventes ont bondi de 18%, les deux autres sont le Taïwanais MediaTek (+13%), fournisseur de circuits pour les communications sans fil, qui passe du 26e au 21e rang mondial, ainsi que le Japonais Sharp. Ce dernier doit sa progression de 14% au bond de 20% de ses ventes de composants O-S-D (optoéléctronique, discrets et capteurs).

Au chapitre des plus fortes baisses, le Japonais Elpida ferme la marche (-21%), devant AMD (-17%), Freescale (-15%), STMicroeledctronics (-13%) et Renesas (-13% également).

Le book-to-bill, rapport commandes sur facturations, est resté supérieur à l’unité pour les équipements pour SC tant américains que japonais, mais le niveau des commandes et des facturations reste très largement inférieur à celui de février 2012. Pour le premier semestre, SEMI s’attend à des investissements modestes de la part des fondeurs et des spécialistes du packaging avancé …

Selon SEMI, les prises de commandes en équipements US pour la fabrication des semiconducteurs ont ainsi représenté 1,07 milliard de dollars en février 2013, soit 0,2% de moins qu’en janvier 2013 et 19,7% de moins qu’en février 2012. Les facturations ont pour leur part augmenté de 0,8% en un mois, à 975,3 M$, et ont été inférieures de 26,3% à celles de février 2012. Le book-to-bill (rapport commandes sur facturations) des fabricants d’équipements américains est redescendu à 1,10, contre 1,11 en janvier (valeur corrigée), 0,92 en décembre, 0,79 en novembre, 0,75 en octobre, et 0,78 en septembre.

Selon la SEAJ (Semiconductor Equipment Association of Japan), les commandes en équipements pour SC japonais ont représenté 79,499 milliards de yens en février (841 M$), en hausse de 7% par rapport à janvier 2013, mais restent inférieures de 20,3% par rapport à février 2012. Les facturations ont, pour leur part, progressé de 8,3% en un mois, à 68,231 milliards de yens (722 M$) et ont été inférieures de 33% à celles de février 2012. Le book-to-bill japonais est ainsi redescendu à 1,17, contre 1,18 en janvier, 1,23 en décembre, 0,89 en novembre, 0,70 en octobre et 0,65 en septembre 2012.

Alors que le marché des circuits intégrés a reculé de 4% en 2012, les ventes mondiales de composants optoélectroniques, de capteurs/actuateurs et de discrets (un secteur baptisé O-S-D pour Optoelectronics, Sensors/Actuators, and Discretes) ont ainsi pu représenter 19% du marché total des semiconducteurs l’an passé, contre 18% en 2011 et 14% en 2002, selon l’étude annuelle d’IC Insights. Les capteurs à base de mems, les capteurs d’images Cmos et les DEL de haute luminosité ont fortement contribué à cette bonne tenue du marché O-S-D …

Selon IC Insights, en 2012, 81% du marché des capteurs/actuateurs a été le fait de produits à base de mems. Le marché des microsystèmes devrait progresser de 9% cette année pour atteindre un record de 7,6 milliards de dollars, contre 7 milliards en 2012 et 7,1 milliards en 20111. La baisse de 2012 s’explique uniquement par le recul de 10% des actuateurs. Les capteurs ont représenté 52% des produits à base de mems l’an passé et les actuateurs 48% du total. En 2017, le marché des capteurs et actuateurs de type mems devrait atteindre 13,5 milliards de dollars, soit une croissance annuelle moyenne de 14% depuis 2012. En nombre de pièces, ce marché devrait progresser de 17,4% par an en moyenne pour représenter 9,7 milliards d’unités d’ici cinq ans. IC Insights note que les offres de services de fonderie sur tranches de 200 mm de diamètre se développent chez les fondeurs de semiconducteurs traditionnels (TSMC, UMC, Globalfoundries, SMIC).

Le marché des capteurs d’images CMOS a été le segment du marché O-S-D dont la croissance a été la plus rapide en 2012, avec des ventes en hausse de 22%, à 7,1 milliards de dollars. Entre 2012 et 2017, le marché des imageurs Cmos devrait croître de 12% par an en moyenne. En 2017, 85% du marché des capteurs d’images devrait concerner les imageurs Cmos contre 15% pour les imageurs CCD. EN 2009, le ratio était de 60% / 40%, rappelle IC Insights.

Quant au marché des DEL de haute luminosité, il a progressé de 20% en 2012, à 9,5 milliards de dollars et devrait franchir la barre de 20 milliards de dollars en 2017, soit une croissance annuelle moyenne de 16%.