Le fondeur taïwanais UMC va participer à un projet de création d’une entreprise de fonderie en Chine qui va mobiliser un investissement de 6,2 milliards de dollars pour proposer une capacité de fonderie de 50 000 tranches de 300 mm de diamètre par mois. Les premiers circuits seront réalisés en technologies 55 nm et 40 nm …

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Premier marché mondial pour les ventes de semiconducteurs, la Chine entend bien également muscler son industrie nationale de conception et de production de circuits intégrés. Selon IC Insights, cette année, le marché chinois des semiconducteurs devrait ainsi représenter 98 milliards de dollars, alors que sa production locale ne dépassera pas 12,5 milliards de dollars (voir illustration). Toutefois, si la production chinoise de puces ne représentait que 8,7% de sa consommation en 2008, ce ratio va grandissant et devrait atteindre 12,8% cette année, puis 16% en 2018.

Cette nouvelle entreprise de fonderie associera UMC pour l’expertise, ainsi que les autorités municipales de Xiamen et le groupe FuJian Electronics & Information, côté partenaires chinois. Pour UMC, l’investissement consenti dans le projet s’élèvera à 1,35 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années. L’accord est toutefois soumis à l’approbation des autorités taïwanaises.

Coup de tonnerre dans le landerneau du semiconducteur : vendredi, le cours de Bourse de Microchip a plongé de plus de 12% suite à la publication de ses résultats trimestriels préliminaires. Plus que l’ampleur de la baisse du chiffre d’affaires du fabricant américain,-somme toute limitée-, c’est l’analyse du p-dg de l’entreprise spécialisée dans les microcontrôleurs, les circuits analogiques et mixtes et les solutions à base de blocs d’IP de mémoire flash, qui a glacé le sang des investisseurs. Steve Sanghi évoque, sans détours, un retournement de conjoncture en Chine …

Le fabricant de semiconducteurs se déclare déçu par le niveau d’activité au troisième trimestre. « Septembre est traditionnellement un mois fort pour nos ventes, après le creux de l’été. Mais cette année, septembre n’a pas répondu à nos attentes. Ce décrochage incombe au marché chinois, alors que le troisième trimestre est traditionnellement le plus fort en Chine. Mais cette année, en excluant ISSC (entreprise récemment acquise par Microchip), nos ventes en Chine seront en retrait par rapport à celles du deuxième trimestre », avertit le p-dg.

Ce phénomène serait-il isolé, incombant aux seuls produits de Microchip ? Steve Sanghi n’y croit pas. Le p-dg rappelle que Microchip, du fait de sa façon de comptabiliser ses ventes aux distributeurs et de sa palette de plus de 80 000 clients (souvent des PME capables d’ajuster leur demande en temps réel), a souvent été l’un des premiers à déceler les retournements de conjoncture de l’industrie des semiconducteurs.

« Nous pensons qu’un nouveau cycle de correction a débuté et que cette correction s’étendra plus largement dans l’industrie des semiconducteurs dans un futur proche », avance Steve Sanghi, qui note un niveau de stocks important de ses composants dans son réseau de distribution.

Dans cette optique, Microchip a réduit ses niveaux de production pour s’adapter à la demande et permettre un retour à la normale des délais de livraison au quatrième trimestre. « Après chaque correction, il nous fait généralement deux trimestres pour retrouver une croissance séquentielle de nos ventes ; nous pensons qu’il en sera encore de même cette fois-ci », tempère le p-dg de Microchip.

Pour le trimestre clos fin septembre, Michrochip, qui publiera ses résultats définitifs le 30 octobre, prévoit un chiffre d’affaires de 546,2 M$, dont 16,9 M$ provenant de sa récente acquisition d’ISSC. Fin juillet, Microchip tablait encore se des ventes de 560 M$ à 575,9 M$ dont 18 M$ d’ISSC. Cet avertissement a provoqué vendredi un vif décrochage de son cours de Bourse, entraînant d’autres valeurs du semiconducteur dans sa chute.

Nommé President et Chief Executive Officer d’AMD il y a trois ans, Rory Read, 52 ans, vient d’être subitement remplacé, une semaine avant la publication des résultats trimestriels du challenger d’Intel dans les microprocesseurs. C’est à Lisa Su, 44 ans, l’actuelle Chief Operating Officer du groupe qu’incombera désormais la responsabilité de faire exister l’entreprise face à l’hégémonie d’Intel …

Dirk Meyer, le précédent p-dg d’AMD avait déjà été évincé brutalement, début janvier 2011, malgré la transformation qu’il avait fait subir au fabricant de semiconducteurs, le débarrassant notamment de ses usines pour créer Globalfoundries, qui a réussi depuis à s’imposer comme le deuxième « pur » fondeur derrière TSMC.

On retiendra à l’actif de Rory Read d’avoir ouvert le portefeuille de produits d’AMD à la technologie du Britannique ARM, en complément à l’architecture x86. AMD a ainsi récemment présenté ses premiers processeurs à architecture ARM pour serveurs informatiques et a également développé une stratégie de croissance sur le marché de l’embarqué. On devrait connaître la semaine prochaine, lors de la publication des résultats du groupe, les raisons qui ont poussé le conseil d’administration du groupe à accélérer la transition de sa gouvernance.

Pourtant au premier semestre, AMD a réalisé un chiffre d’affaires de 2838 M$, en hausse de 26% par rapport aux six premiers mois de 2013, lui faisant ainsi gagner deux places pour le propulser au quatorzième rang mondial des fabricants de semiconducteurs, selon le classement d’IC Insights.

Premier fondeur mondial, le Taïwanais TSMC affiche pour le mois de septembre un chiffre d’affaires de 74,85 milliards de dollars taïwanais (2460 M$), en hausse de 8% par rapport à août 2014, et en progression de 35,1% par rapport à septembre 2013. Sur les neuf premiers mois de l’année, TSMC affiche ainsi une progression de ses ventes de 19,7%, à 540,29 milliards de dollars taïwanais (17,76 milliards de dollars) par rapport aux trois premiers trimestres de 2013 …

De son côté, son compatriote UMC publie pour le mois de septembre un chiffre d’affaires de 12,26 milliards de dollars taïwanais (403 M$), en hausse de 7,5% par rapport à août 2014, et en progression de 13% par rapport à septembre 2013. Sur les neuf premiers mois de l’année, UMC affiche ainsi une progression de ses ventes de 10,4%, à 102,78 milliards de dollars taïwanais (3,38 milliards de dollars) par rapport à janvier-septembre 2013.

Une étude récente d’IC Insights montre l’emprise croissante de TSMC sur le marché des services de fonderie. Son chiffre d’affaires ramené à la tranche atteint 1328 dollars, soit 27% de plus que celui de Globalfoundries et 42% de plus que celui d’UMC (770 dollars).
Cette différence est liée au positionnement de TSMC sur les technologies les plus avancées : une tranche 300 mm de circuits intégrés réalisés en technologie 28 nm “rapporte” 5850 dollars, soit 14 fois le prix d’une tranche 200 mm pour des circuits 0,5 µm (430 dollars). Or, cette année, 60% des revenus de TSMC concerneront des circuits produits en technologie 45 nm et moins, souligne IC Insights.

En outre, la croissance dans les services de fonderie se concentre pratiquement uniquement sur les circuits les plus avancés. Selon IC Insights, le marché des services de fonderie en technologies de plus 28 nm devrait représenter 29,8 milliards de dollars cette année, soit seulement 1 milliard de plus qu’en 2013. A contrario, le marché des services de fonderie en technologies 28 nm et moins devrait croître de 72% cette année, à 12,3 milliards de dollars, soit 5,1 milliards de plus qu’en 2013.

L’Allemand Osram et le Japonais Toyoda Gosei viennent d’étendre leur accord qui leur permet un accès mutuel aux brevets que chacun possède dans les technologies DEL (au niveau des puces et du packaging), y compris pour les DEL blanches et les technologies laser …

Le premier accord entre les deux entreprises remonte à 2007 et a permis aux deux fournisseurs de développer, fabriquer et commercialiser des produits sans crainte de violation de brevets. Le nouvel accord en étend la portée aux nouveaux brevets obtenus par les deux entreprises depuis cette date.

Selon IHS, le marché mondial des DEL a représenté 17,7 milliards de dollars en 2013 et cette industrie compte plus de 250 000 emplois.

Selon IC Insights, le marché mondial des circuits intégrés devrait croître de 8% cette année et de 7% l’an prochain, après avoir progressé de 5% en 2013. Mais en excluant les mémoires Drams, la croissance n’atteindrait que 4% en 2014 (contre 2% en 2013), puis 5% en 2015. Pour sa part, Gartner estime que le marché mondial des Drams progressera de 26,3% cette année pour atteindre un record de 44,1 milliards de dollars …

Gartner prévoit que le prochain cycle de retournement sur le marché des Drams interviendra en 2016. Une surcapacité de production conduira alors le marché des Drams à plonger de 25,5% en 2016, conduisant alors à une croissance de seulement 1% pour l’ensemble du marché des semiconducteurs.

Mais nous n’en sommes encore pas là. Pour cette année, Gartner vient en effet de relever de 6,7% à 7,2% sa prévision de croissance du marché des semiconducteurs, qui atteindrait ainsi 338 milliards de dollars. Le cabinet d’études américain anticipe en effet un troisième trimestre record pour préparer les ventes de produits finis de fin d’année. Gartner table notamment sur une hausse de 27% des livraisons de smartphones en 2014 et sur une progression de 18,9% des terminaux ultramobiles. Pour 2015, Gartner estime que le marché mondial des semiconducteurs ne progressera que de 5,8%, pénalisé par un niveau de stocks élevé au premier trimestre.