Suite à l’annonce à la mi-janvier dans un journal néerlandais d’un projet de restructuration au niveau mondial de 700 à 900 suppressions d’emploi, la direction de NXP Semiconductors en France a informé le CCE et ses employés d’un projet de suppression de 81 postes dans l’Hexagone. 80 emplois seront supprimés à Colombelles, près de Caen, et un poste à Suresnes …

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Ces suppressions d’emplois concernent essentiellement des postes de R&D à Colombelles où le groupe emploie 387 personnes. « NXP Semiconductors a dû revoir son portefeuille produit et arrêter les investissements dans les projets où l’entreprise ne peut pas être compétitive. Les produits touchés n’ont pas su obtenir le succès commercial qu’il avait été espéré. Afin de pérenniser ses activités, notamment en France, il est indispensable aujourd’hui pour NXP Semiconductors de concentrer ses efforts d’investissements R&D sur des projets porteurs et en croissance, et de limiter ses coûts de structure », commente un communiqué du groupe.

Selon le quotidien régional Ouest-France, la moitié des 46 postes du service RF Small Signal de Colombelles serait supprimés, ainsi qu’un tiers des 117 postes de l’entité RF Transceiver et un quart des effectifs des services supports de Colombelles.

« Un plan mondial de 700 à 900 suppressions de postes a été annoncé. La France est impactée, à hauteur de 81. Mais la Hollande, l’Angleterre, l’Asie, l’Allemagne et les États-Unis aussi. Il n’y a pas volonté de réduire la France. La volonté de NXP est de se focaliser sur les métiers et marchés où l’entreprise est numéro un ou deux », commente dans les colonnes du quotidien régional, Olivier Harquin, directeur du site de Colombelles.

NXP Semiconductors se réorganise afin de sauvegarder sa compétitivité en s’adaptant aux réalités d’un marché « qui fait face à des bouleversements technologiques et stratégiques perpétuels ». Le groupe présentera ses résultats annuels demain. Sans doute l’occasion d’officialiser son plan mondial de réduction de ses effectifs.

Ce matin, le Japonais Renesas a annoncé un nouveau plan de réduction des coûts qui passe notamment par la mise en place d’un guichet de départ anticipé pour les salariées de plus 40 ans qui pourront quitter l’entreprise le 30 septembre prochain. Les négociations avec les représentants du personnel vont débuter, mais le fabricant de semiconducteurs nippon prévoit déjà entre 3000 et 4000 départs anticipés …

Le précédent plan de départ en retraite anticipée de Renesas avait conduit 7446 salariés à quitter le groupe fin octobre 2012, lui permettant ainsi de réduire son effectif mondial d’environ 17%. Cette réduction d’effectif avait permis à l’entreprise de réduire sa masse salariale de 53 milliards de yens (665 M$) sur une base annuelle.

Les départs anticipés ne constituent pas la seule mesure de réduction des coûts annoncée par le groupe nippon. Renesas compte également restructurer la myriade d’entreprises de sa galaxie, simplifiant la structure organisationnelle du groupe et rationalisant ses fonctions de conception, fabrication et ventes (le détail des entités concernées est disponible ICI).

Ce nouveau train de mesures est dicté par les nouveaux actionnaires du groupe. Rappelons qu’en décembre avait été officialisé le plan de sauvetage de Renesas Electronics : le fabricant japonais de semiconducteurs va émettre pour 150 milliards de yens (1,82 milliard de dollars) d’actions nouvelles. Cette augmentation de capital sera souscrite principalement par le fonds japonais public-privé Innovation Network Corporation of Japan et par huit grands clients (Toyota Motor, Nissan Motor, Keihin, Denso, Canon, Nikon , Panasonic et Yaskawa Electric). A l’issue de l’opération, INCJ détiendra 69,16% du capital de Renesas, tandis que les actionnaires historiques de Renesas verront leurs participations respectives diluées de 30,62% à 7,66% (pour Hitachi), de 25,05% à 6,27% (pour Mitsubishi) et de 35,46% à 8,87% (pour NEC).

Renesas va utiliser cet argent frais dans le développement de nouveaux procédés de fabrication de microcontrôleurs (en technologie 28 nm notamment) et la standardisation de ses développements (pour 40 milliards de yens), dans des investissements de production (pour 20 milliards de yens), dans le développement de circuits pour l’automobile (pour 40 milliards), de solutions pour l’industriel (pour 40 milliards également), ainsi que 20 milliards de yens pour rebâtir une nouvelle base de management.

A l’occasion de cette annonce, en raison de la dégradation de la conjoncture, Renesas avait revu en baisse de 48 milliards de yens, à 820 milliards de yens, sa prévision de chiffre d’affaires annuel pour l’exercice qui prendra fin le 31 mars prochain, en gardant inchangées ses prévisions de bénéfice d’exploitation et de perte nette (-150 milliards de yens). Rappelons que lors de l’exercice clos fin mars 2012, Renesas avait enregistré une perte nette de 62,6 milliards de yens sur un chiffre d’affaires de 883,1 milliards de yens.

L’Américain Hemlock Semiconductor, qui rassemble plusieurs sociétés communes entre Dow Corning et les Japonais Shin-Etsu Handotai et Mitsubishi Materials dans la production de silicium polycristallin, matériau utilisé pour la production de cellules photovoltaïques et de semiconducteurs, va supprimer 400 emplois aux Etats-Unis. Hemlock Semiconductor motive cette réduction d’effectif par la situation de surcapacité de production mondiale de silicium polycristallion et par la menace des Etats-Unis d’imposer des taxes pour les produits vendus en Chine …

Les Etats-Unis et l’Europe sont en effet engagés dans un bras de fer politique et commercial avec la Chine concernant les panneaux photovoltaïques chinois. La menace de taxes sur le silicium polycristallin produit aux Etats-Unis et exporté en Chine a eu pour conséquence de réduire considérablement les commandes des clients chinois de l’entreprise, obligeant l’entreprise à réduire la voilure.

Lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, la direction de Texas Instruments a annoncé ce matin aux salariés de Villeneuve-Loubet sa décision de fermer son centre de R&D dédiés aux communications sans fil et de supprimer 517 emplois sur un effectif de 544 salariés. Seule une équipe de 27 personnes, faisant du développement dans le domaine des télécommunications, n'est pas concernée par ce plan et sera reclassée ailleurs. C’est la consternation et la colère pour les salariés du site qui s’attendaient à être touchés par le plan de suppression mondial de 1700 emplois da la division « sans fil » de TI, mais pas avec une telle ampleur…

Texas Instruments avait en effet annoncé à la mi-novembre une restructuration et un repositionnement stratégique pour sa division « sans fil » qui devait conduire à la suppression de 1700 emplois à travers le monde. TI va repositionner ses processeurs OMAP et ses solutions de connectivité sans fils sur les applications de l’embarqué, délaissant ainsi le marché historique de la division des téléphones mobiles et des smartphones, un secteur où les grands clients développent de plus en plus leurs propres circuits pour asseoir leur différentiation. TI escompte 450 millions de dollars d’économies annuelles d’ici fin 2013 de ce repositionnement stratégique qui nécessite moins de ressources et moins d’investissement. Une charge de 325 M$ sera provisionnée pour financer ce plan de restructuration.

Au troisième trimestre, la division sans fil de TI (processeurs OMAP, circuits de connectivité et circuits large bande) a représenté un chiffre d’affaires de 325 M$, en baisse de 5% en trois mois et de 44% sur un an, pour une perte d’exploitation de 53 M$. Lors du trimestre, Texas Instruments avait réalisé un chiffre d’affaires de 3,39 milliards de dollars, en hausse de 2% par rapport au trimestre précédent et en baisse de 2% par rapport au troisième trimestre 2011 ; son bénéfice net a atteint 784 M$, en hausse de 76% en trois mois et de 30% sur un an. TI prévoit que son chiffre d’affaires du quatrième trimestre devrait se situer entre 2,89 et 3,01 milliards de dollars.

Le groupe britannique TT electronics vient d’annoncer le rachat de la majorité des activités de son compatriote ACW Technology, un sous-traitant placé sous administration judiciaire. La production d’ACW en Chine sera également transférée dans l’usine chinoise de Suzhou de TT electronics…

ACW sera intégré dans la division IMS (Integrated Manufacturing Services) du groupe TT electronics, spécialisée dans les prestations de sous-traitance en petites et moyennes séries pour les marchés de l’aéronautique, de la défense, de l’industriel, du médical et du ferroviaire.
Avec des usines d’assemblage à Southampton et à Tonypandy, dans le pays de Galles, ACW Technology est l’un des premiers sous-traitants britanniques, avec une spécialisation dans les technologies de défense et aéronautiques.

La présentation hier matin du nouveau plan stratégique de STMicroelectronics par la direction du groupe aura levé peu d’interrogations par rapport aux annonces du groupe plus tôt dans la matinée (voir nos articles dans cette édition). Carlo Bozotti, pd-g du groupe n’a en effet pas souhaité s’étendre sur la façon dont ST comptait se retirer de ST-Ericsson, qui emploie 5000 personnes dans le monde dont 1000 en France. Cession de sa participation de 50% à un tiers ? Fermeture de l’activité ? Cession à Ericsson, qui s’est également montré peu disert ? Rien n’a été dévoilé pour l’instant…

Quant à l’objectif d’atteindre une marge opérationnelle de 10% vers 2014, avec des coûts opérationnels réduits autour de 625 millions de dollars par trimestre, contre 900 millions actuellement, on ne sait pour l’heure quelles mesures seront prises pour y parvenir.

STMicroelectronics, qui avait enregistré au troisième trimestre une perte nette de 478 M$ sur un chiffre d’affaires de 2,17 milliards de dollars, avait parallèlement annoncé plan de réduction des coûts qui doit conduire à une économie de 150 millions de dollars d'ici à la fin 2013 ; ce plan devait conduire à la suppression de 500 postes en incluant les sous-traitants et le non-remplacement des départs au sein de l'entreprise. On peut donc supputer que le nouvel objectif annoncé hier devrait encore pratiquement doubler ces mesures.

Commentant ce plan stratégique qualifié par l’organisation syndicale de « plan du renoncement productif » , la CGT en a dénoncé la logique purement financière et interpelle le gouvernement, - l’Etat étant actionnaire de l’entreprise – pour infléchir les décisions de la direction.

Présentation du nouveau stratégique