Après les acquisitions de Numeric UPS en Inde, d’Aegide aux Pays-Bas et de Daneva au Brésil, Legrand poursuit sa stratégie d’acquisitions ciblées en annonçant le rachat de NuVo Technologies, spécialiste américain de la diffusion sonore résidentielle multipièces (MRA). Le groupe français poursuit ainsi son expansion dans les nouveaux segments de marché (infrastructures numériques, performance énergétique, systèmes résidentiels et cheminement de câbles en fil) dont le chiffre d’affaires représente plus de 25% des ventes totales du groupe au 30 septembre 2012, une proportion plus que doublée en dix ans…

publicité

L’arrivée de NuVo Technologies vient compléter l’offre de systèmes résidentiels de Legrand aux Etats-Unis où le groupe occupe d’ores et déjà de fortes positions en câblage structuré pour le logement ainsi qu’en contrôle d’éclairage résidentiel haut de gamme. Par ailleurs, avec un réseau de 40 distributeurs et d’environ 1000 revendeurs aux Etats-Unis, NuVo Technologies permettra à Legrand de renforcer sa couverture du marché américain des systèmes résidentiels.

Fondé en 2002, NuVo Technologies devrait réaliser en 2012 un chiffre d’affaires de près de 20 M$ dont 65% aux Etats-Unis.

Spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment, le groupe limougeaud a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de plus de 4,2 milliards d’euros.

Texas Instruments vient d’annoncer une restructuration et un repositionnement stratégique pour sa division « sans fil » qui va conduire à la suppression de 1700 emplois à travers le monde. TI va repositionner ses processeurs OMAP et ses solutions de connectivité sans fils sur les applications de l’embarqué, délaissant ainsi le marché historique de la division des téléphones mobiles et des smartphones, un secteur où les grands clients développent de plus en plus leurs propres circuits pour asseoir leur différentiation. Même si TI ne détaille pas les suppressions d’emplois par pays, il est à craindre que la France soit touchée, l’Américain possédant à Villeneuve-Loubet, l’un de ses plus importants centres de R&D dédiés aux communications sans fil…

TI escompte 450 millions de dollars d’économies annuelles d’ici fin 2013 de ce repositionnement stratégique qui nécessite moins de ressources et moins d’investissement. Une charge de 325 M$ sera provisionnée pour financer ce plan de restructuration.

Au troisième trimestre, la division sans fil de TI (processeurs OMAP, circuits de connectivité et circuits large bande) a représenté un chiffre d’affaires de 325 M$, en baisse de 5% en trois mois et de 44% sur un an, pour une perte d’exploitation de 53 M$.

Début octobre, une rumeur avait circulé affirmant que le géant de la vente en ligne Amazon était en négociations avancées pour reprendre l’activité circuits sans fil de Texas Instruments. Amazon, qui commercialise déjà ses propres tablettes, et qui voudrait également faire son entrée sur le marché des smartphones, à l’instar de la stratégie suivie par Google et Apple, disposerait ainsi d’un accès au développement de ses propres circuits pour développer ses terminaux mobiles. En repositionnant la division sur les marchés de l’embarqué, TI semble avoir abandonné cette piste.

Au troisième trimestre, Texas Instruments a réalisé un chiffre d’affaires de 3,39 milliards de dollars, en hausse de 2% par rapport au trimestre précédent et en baisse de 2% par rapport au troisième trimestre 2011 ; son bénéfice net a atteint 784 M$, en hausse de 76% en trois mois et de 30% sur un an. TI estime que son chiffre d’affaires du quatrième trimestre se situera entre 2,83 et 3,07 milliards de dollars, soit un recul de 9,4% à 16,5% par rapport au trimestre qui vient de s’achever.

Fabricant de défibrillateurs automatiques externes (DAE) et autres matériels de réanimation, l’Américain Defibtech vient de signer un accord pour être racheté par le Japonais Nihon Kohden, un fabricant d’appareils médicaux qui réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard de dollars, et qui est l’une des 100 premières sociétés d’appareils médicaux au monde…

Defibtech et Nihon Kohden ont placé plus de 360 000 défibrillateurs automatiques externes au niveau mondial et prévoient une augmentation importante de ce chiffre. Au cours des dix dernières années, Defibtech a déployé à lui seul plus de 160 000 défibrillateurs automatiques externes dans le monde. Pour Nihon Kohden, l’expansion de ses activités sur le marché américain est un objectif stratégique. Grâce au rachat de Defibtech, Nihon Kohden va entrer sur le marché américain de la réanimation, le plus grand au niveau mondial.

Cette fusion-acquisition transnationale montre l’importance stratégique croissance du médical dans la filière électronique. C’est également le thème porteur retenu par le Sitelesc pour sa manifestation annuelle, l’European Microelectronics Summit qui se déroulera le 27 novembre prochain à Paris.

Le tribunal de commerce d’Annecy venait d’autoriser Kulicke & Soffa, leader mondial des machines de bonding, à reprendre la société SET (Smart Equipment Technology), entreprise de Haute-Savoie qui fabrique des machines de bonding, au détriment de l’offre de reprise présentée par les salariés. La sociéte SET, basée à Saint Jeoire-en-Faucigny (74), était en redressement judiciaire depuis le 27 avril. Mais la décision n’est pas définitive, le Parquet ayant manifesté sa volonté de faire appel. Benoît Hamon, ministre délégué en charge de l’Economie sociale et solidaire, soutient la solution de reprise en SCOP portée par les salariés, « qui ancre les emplois à Saint-Jeoire (74) et maintient une technologie de pointe sur le sol français »…

La crainte est en effet de voir le groupe américain prendre la technologie du groupe français et fermer ultérieurement le site. D’autres sources émettent une volonté d’optimisation fiscale. Bruno Guilmart, président et CEO de Kulicke & Soffa, est pourtant venu en personne défendre son projet de reprise de la PME française devant les salariés (voir vidéo). Apparemment sans convaincre. Le p-dg de Kulicke &Soffa, qui vend 8000 à 10 000 machines d’assemblage par an (*) et détient 65% du marché des équipements de couture par fils (wired bonding), reconnaît être intéressé par la technologie de SET, qui lui permettrait de gagner deux à trois ans par rapport à un développement en interne. Il propose d’investir 5 à 6 M$ de dollars par an dans l’entreprise et de promouvoir les machines du Français à travers le monde, avec l’objectif de pouvoir en vendre à terme 150 équipements par an.

De l’autre côté, le projet de SCOP, qui préserve 37 emplois sur 42 (contre 39 pour K&S), s’appuie sur un tour de table rassemblant des investisseurs publics et privés. D’un montant total de 6,2 millions d’euros, il inclut 1,6 million d’euros en fonds propres et 4,6 millions en prêts de court et moyen-terme et garanties, associant Oséo, le Programme Investissement d’Avenir, deux banques privées ainsi que le fond d’investissement de la Région Rhône-Alpes.

La Cour d’appel de Chambéry devrait rendre son verdict le 27 novembre prochain.


(*) Kulicke & Soffa vient de terminer son exercice fiscal fin septembre sur un chiffre d’affaires annuel de 791 M$, pour un bénéfice net de 160,6 M$. Pour le trimestre en cours traditionnellement faible, le groupe vise un CA de 95 M$ à 115 M$, contre 269,2 M$ lors du dernier trimestre.

L’Américain Nvidia, spécialisé dans les circuits graphiques pour PC et les processeurs d’application pour smartphones, vient de publier un chiffre d’affaires trimestriel record de 1,2 milliard de dollars pour son troisième trimestre fiscal, en hausse de 15,3% par rapport au trimestre précédent et de 12,9% par rapport au même trimestre de l’exercice précédent. Son bénéfice net progresse de 17,3% sur un an et de 75,6 M$ en trois mois, à 209,1 M$…

Pour le trimestre en cours, Nvidia vise un CA compris entre 1025 M$ ety 1175 M$, soit un recul séquentiel.

Microchip, fabricant américain de microcontrôleurs, de circuits analogiques et de solutions à base de mémoire flash, vient de publier pour le troisième trimestre un chiffre d’affaires de 383,3 M$, en hausse de 8,9% en trois mois et de 12% sur un an. Le fabricant, qui a finalisé cet été le rachat pour 939 M$ de son compatriote Standard Microsystems (SMSC), un fabricant de circuits analogiques et mixtes spécialisé dans les solutions de connectivité, déplore un environnement macro-économique qui a continué d’être défavorable durant le trimestre…

L’Américain a enregistré une perte nette de 21,2 M$ durant le trimestre, contre un bénéfice de 78,7 M$ lors du trimestre précédent et de 79,3 M$ un an plus tôt.

Dans ce contexte, Microchip vise pour le trimestre en cours un CA compris entre 396 M$ et 426 M$, pour un bénéfice net compris entre 0,1 M$ et 4,4 M$.