Google ne lésine pas sur les moyens sur s’imposer comme un futur acteur majeur de la maison connectée. En témoigne, le montant de 3,2 milliards de dollars déboursé pour le rachat de la start-up américaine Nest Labs, spécialisée dans les thermostats et les détecteurs de fumée connectés …

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Certes, le fondateur de la start-up aurait été l’un des concepteurs de l’iPod d’Apple. Mais tout de même : Nest Labs, qui ne publie pas de chiffre d’affaires, n’a commercialisé son premier thermostat connecté intelligent qu’en octobre 2011, et son détecteur anti-incendie qu’en octobre 2013.

« Grâce à Google, Nest Labs sera encore mieux positionné pour concevoir des produits simples, intelligents, qui rendent la vie plus facile à la maison et qui ont un impact sur le monde », a déclaré Tony Fadell, fondateur de Nest Labs, qui continuera de diriger la société.
Une menace pour la confidentialité des données de l’usager ?

A l’automne dernier, lors d’un séminaire organisé par Freescale Semiconductor sur l’Internet des Objets, les intervenants, et Schneider Electric en particulier, assuraient que le suivi fin de la consommation électrique d’un foyer permettait de déterminer avec précision l’activité de l’usager à l’intérieur de son domicile (voir notre article). Nul doute qu’avec ce type d’acquisitions, Google saura bientôt tout de nos vies. A moins que de ce côté-ci de l’Atlantique (les produits de Nest Labs ne sont pas commercialisés chez nous), le législateur se décide à cloisonner fournisseurs d’objets connectés et opérateurs indépendants de places de marché de données partagées et ouvertes pour l’IoT. Ces prestataires garantiraient alors l’intégrité de l’information et la sécurité et la confidentialité des données. Les débats ne font que commencer.

Faisant suite à sa décision du début d’année 2013 de se retirer du marché de l’électronique automobile, l’équipementier américain Johnson Controls vient de signer un accord définitif pour la cession de ses activités dans l’électronique automobile à son compatriote Visteon, dans une transaction qui atteint 265 millions de dollars. Visteon devient ainsi le troisième fournisseur mondial de l'électronique du poste de pilotage automobile, avec des ventes annuelles combinées 3 milliards de dollars …

Ancienne filiale de Ford, l’équipementier automobile Visteon (13,8 milliards de CA en 2012 pour un effectif mondial de 22 000 personnes) estime que cette acquisition lui permet également de devenir le deuxième fournisseur mondial de solutions pour l’information du conducteur, fournissant neuf des dix premiers constructeurs automobiles mondiaux.

Pour l’année fiscale close le 30 septembre dernier, l’activité de Johnson Controls en passe d’être cédée à Visteon a représenté un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard de dollars, pour un bénéfice (EBITDA) de 58 M$.

L’activité cédée fournit aux constructeurs automobiles des produits d’information du conducteur, d’info-divertissement, de connectivité, et de commande des lève-vitres, climatisation, fermeture centralisée des portes, etc.

La transaction porte sur environ 4800 employés, dont environ 1000 ingénieurs, électroniciens et designers de sept centres de recherche et de développement en Europe, Amérique du Nord et en Asie. L'entreprise a une clientèle diversifiée, avec BMW, Honda, Renault-Nissan, PSA Peugeot-Citroën et Ford représentant environ 72% de son chiffre d'affaires annuel.

Visteon annonce par ailleurs qu’il va mettre en vente sa division Visteon Interiors (tableau de bord, modules) pour se recentrer sur Visteon Electronics (information du conducteurs, audio, info-divertissement, modules de commande, etc.), ainsi que Halla Visteon Climate Control, le deuxième fournisseur mondial de composants et de systèmes de climatisation dont il détient une participation majoritaire.

En septembre 2013, Johnson Controls avait déjà finalisé la vente de son activité HomeLink à son compatriote Gentex, dans une transaction de 700 M$. HomeLink est un système de commande placé à l’intérieur de l’automobile pour piloter l’ouverture et la fermeture des portes de garage, des portails, des systèmes d’éclairage d’extérieur, des systèmes d’alarme résidentiels, etc.

Le fabricant de capteurs Sensata Technologies, issu du rachat en 2006 de l’activité capteurs de Texas Instruments par le fonds privé d’investissements Bain Capital, a finalisé début janvier l’acquisition de l’Américain Wabash, un fabricant de capteurs de vitesse, de position et de capteurs magnétiques pour l’automobile, les machines agricoles, et la construction. Les termes financiers de l’accord n’ont pas été dévoilés …

Fondé en 1946, Wabash emploie 960 personnes avec des usines aux Etats-Unis et au Mexique. Son chiffre d’affaires devrait atteindre 75 M$ en 2013.

Le fabricant américain de mémoires Micron Technology, qui a finalisé le rachat du Japonais Elpida Memory et de son partenaire de production taïwanais Rexchip Electronics le 31 juillet 2013, vient de terminer son premier trimestre fiscal 2014 (clos le 28 novembre dernier) sur un chiffre d’affaires de 4,04 milliards de dollars, en hausse de 42% en trois mois et de 120% sur un an. Son bénéfice net atteint 358 M$, contre 1,71 milliard lors du trimestre précédent et une perte de 275 M$ lors du premier trimestre de l’exercice 2013 …

Les ventes trimestrielles de mémoires Drams du fabricant américain ont bondi de 69% en trois mois, principalement grâce à l’augmentation des volumes liées au rachat d’Elpida. Ses ventes de mémoires flash NAND ont progressé de 8% en trois mois, en raison d’une augmentation des volumes de 11% rognée par une baisse des prix moyens de vente.

Grâce à l’augmentation des volumes liée à la reprise d’Elpida et à un meilleur « mix-produits », la marge brute de l’Américain est passée de 25% à 32% en trois mois.

Lors du trimestre, Micron a dégagé un flux de trésorerie d'exploitation (cash flow from operations) de 1,51 milliard de dollars et ses investissements se sont élevés à 669 M$.

Le distributeur en ligne et par catalogue Mouser Electronics annonce un chiffre d’affaires en croissance de 30% en Europe pour l’année 2013, avec 30% de clients en plus. Le quatrième trimestre 2013 a été son meilleur trimestre jamais réalisé en Europe et un niveau de ventes record a été enregistré pour les mois de septembre, octobre et novembre. Le distributeur va renforcer ses équipes techniques à son siège européen de Munich …

« Nous avons une avance confortable sur nos objectifs ici en Europe, et notre base de clientèle s’est accrue de plus de 30% en gagnant des parts dans chaque secteur de l’industrie. Les semiconducteurs représentent maintenant plus de 40% de nos ventes et, point important, nous enregistrons une croissance de 11% des ventes pour les « nouveaux » composants, introduits au cours des douze derniers mois par les fabricants. Ce qui prouve que nous sommes maintenant acceptés comme le distributeur de choix pour l’ingénierie et comme la source de référence pour les composants les plus récents », a commenté Graham Maggs, directeur de marketing européen.

Pour faire face à cette croissance de son activité, Mouser prévoit d’étendre son siège européen de Munich en recrutant du personnel focalisé sur les contenus techniques. « Nous devons fournir la bonne information aux ingénieurs d’études, et leur donner de la matière orientée solutions, » ajoute Graham Maggs. « Ce qui veut dire qu’il nous faut comprendre l’activité du client, et lui donner les informations pertinentes non seulement sur les produits et applications, mais aussi sur l’écosystème du produit, incluant les systèmes de développement logiciel, les kits de développement ainsi que les myriades de composants d’alimentation, inductifs, passifs et électromécaniques nécessaires aux conceptions. »

Mouser propose à ses clients 20 implantations de support dans le monde, dont 8 en Europe. En 2013, le distributeur a ajouté à son offre 35 nouveaux fournisseurs incluant Intel, Analog Devices, Altera, Micrel, Philips Lumileds et Coilcraft.

Google et le fabricant de semiconducteurs américain Nvidia viennent de s’allier aux constructeurs automobiles Audi, General Motors, Honda et Hyundai pour former l’alliance OAA (Open Automotive Alliance). Leur but est d’imposer la plate-forme Android dans l’automobile dès 2014 …

L’Alliance OAA, qu’on imagine ouverte à d’autres constructeurs automobiles, met en avant les qualités d’ouverture, de personnalisation et d’effet d’échelle de la plate-forme Android que l’on retrouve dans des millions de smartphones, pour l’imposer dans l’automobile, « le produit mobile par excellence ».

Android doit ainsi offrir de nouvelles opportunités aux développeurs pour améliorer l’expérience utilisateur du conducteur et des passagers dans un environnement sécurisé. On n’en sait pas beaucoup plus pour l’instant. Mais l’hégémonie de Google dans les technologies de téléphonie mobile et le poids de constructeurs tels GM peuvent laisser penser qu’Android a de fortes chances de s’imposer aussi dans l’automobile.