La recomposition de l’industrie japonaise des semiconducteurs se poursuit à marche forcée. Ce matin, Fujitsu et Panasonic ont dévoilé leur projet de regrouper une partie de leurs activités dans les semiconducteurs (les circuits système-sur-une-puce) dans une société commune dont les contours restent à définir. Pour Fujitsu, notamment, cette annonce s’inscrit dans un champ plus vaste de restructuration de son activité semiconducteurs qui va mobiliser 112 milliards de yens (1,2 milliard de dollars) et affecter 5400 personnes …

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Crédité de près de 4,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans les semiconducteurs en 2012 par IC Insights, Fujitsu, seizième fabricant mondial de puces, a décidé de faire le ménage dans son activité semiconducteurs. Outre les circuits-systèmes logés dans une future société commune avec Panasonic, Fujitsu étudie également différentes options pour ses activités « microcontrôleurs d’usage général et circuits analogiques ». L’objectif poursuivi est de fournir une source d’approvisionnement stable à ses clients dans ce domaine, tout en assurant la croissance de l’activité. Sa stratégie de production va également passer d’un modèle « fab-lite » à un modèle « fabless ». Des unités de diffusion et d’assemblage ont été cédées au dernier trimestre (voir schéma). Le mouvement va se poursuivre avec la vente de son unité de production sur tranches de 300 mm de diamètre de Mie à un nouveau fondeur dont TSMC sera partie prenante. Une restructuration et une consolidation de ses unités de production restantes sera menée.

La société commune créée avec Panasonic et avec le concours de la DBJ se concentrera sur trois domaines principaux : les solutions hautes performances (circuits pour serveurs, infrastructures d’informatique en nuages et réseaux ultra-haute vitesse) ; les solutions d’imagerie (TV numérique de prochaine génération, applications de reconnaissance d’images, etc.) ; les solutions sans fil (applications mobiles et connectivité sans fil basse consommation). On connaît moins l’activité semiconducteurs de Panasonic : au dernier trimestre, elle a représenté un chiffre d’affaires de 31,5 milliards de yens (336 M$) et de 107 milliards (1,14 milliard de dollars) sur les neuf premiers mois de son exercice, en recul de 10% par rapport à avril-décembre 2011.

La nouvelle stratégie semiconducteurs de Fujitsu

Les Japonais Juki et Sony viennent de signer un accord pour rassembler leurs activités dans la fourniture d’équipements de production CMS dans une entité commune dont les deux-tiers du capital seront détenus par Juki. Les discussions pour l’établissement de la société commune vont se poursuivre pour aboutir à un accord définitif d’ici fin septembre 2013 …

Pour les neuf premiers mois de son exercice 2012 (janvier à fin septembre), Juki a réalisé un chiffre d’affaires de 55,22 milliards de yens (595 M$), pour une perte nette de 7,083 milliards (76,3 M$). En dehors des machines de report de composants CMS, le groupe japonais fabrique également notamment des machines à coudre industrielles.

Troisième sous-traitant mondial, l’Américain Jabil Circuit vient de signer un accord pour racheter son compatriote Nypro, un spécialiste des pièces plastiques de précision pour la santé, les industries de packaging pour les produits grand public et les industries de l’électronique grand public. Nypro emploie plus de 12000 personnes dans le monde avec une vingtaine d’usines dans 10 pays. Son chiffre d’affaires atteint 1,2 milliard de dollars …

Le montant de l’acquisition est de 665 millions de dollars. Jabil compte notamment sur l’intégration de Nypro pour accélérer sa croissance sur le marché de la santé. Mais cette opération va permettre également à Jabil de se développer en dehors du marché de l’électronique. Nypro est en effet un spécialiste de l’emballage plastique pour l’agro-alimentaire. Le marché du packaging en plastique rigide, qui représente 140 milliards de dollars par an, étend ainsi le terrain d’investigation de Jabil. Une façon de se prémunir des aléas de conjoncture de l’industrie électronique ?

Le Japonais Murata vient de signer un accord avec son compatriote NEC qui va lui transférer son activité capteurs magnéto-résistifs pour compléter son offre de technologies dans ce domaine. L’opération devrait être finalisée au premier juin 2013 …

Les capteurs magnéto-résistifs de NEC sont utilisés pour la détection de l’ouverture et de la fermeture des PC portables et des téléphones mobiles et pour détecteur les volumes de fluide dans les compteurs d’eau et de gaz notamment. Murata dispose d’une offre de capteurs magnétiques pour différentes applications dans l’industrie, la bureautique, l’automobile et le grand public.

Les deux partenaires soulignent que la transaction aura une incidence limitée sur leurs résultats financiers.

Le groupe diversifié américain Teledyne, spécialisé dans les sous-systèmes électroniques, l’instrumentation, les télécoms, l’aéronautique, l’énergie et les systèmes de génération de puissance, vient d’annoncer l’acquisition du Danois Reson, un spécialiste des systèmes de mesure et d’imagerie acoustique haute résolution pour applications marines …
Les termes de la transaction n’ont pas été révélés. Avec plus de 30 ans d’expérience, Reson a vendu de 1400 sonars dans le monde.

En 2012, Teledyne avait racheté le fabricant américain d’oscilloscopes Lecroy, son compatriote BlueView Technologies, un spécialiste des solutions de mesure et d’imagerie acoustique haute résolution et le Britannique PDM Neptec, un fabricant de câbles sous-marins, de fibres optiques et de connecteurs pour applications sous-marines.

Ingenico, leader mondial des solutions de paiement, a conclu un accord de principe avec Summit Partners en vue de l'acquisition d'Ogone, leader européen des services de paiement en ligne, pour une valeur d'entreprise de 360 millions d'euros. Cette opération constitue une étape majeure dans la mise en œuvre de la stratégie d'Ingenico visant à offrir une solution complète et intégrée de paiement « multicanal » : points de vente physique, en ligne et mobile …

L'acquisition d'Ogone permettra par ailleurs à Ingenico de renforcer son activité dans les transactions tout en profitant de la forte croissance des paiements en ligne.

Basée à Bruxelles, Ogone a, au cours des dix dernières années, développé une expertise reconnue en fournissant aux commerçants des services de paiement en ligne simples d'utilisation, efficaces et sécurisés. Ogone s'est constituée une clientèle internationale comprenant 42 000 commerçants, de tailles, de secteurs d'activité et de canaux de distribution très variés. En 2012, Ogone employait plus de 280 personnes et a généré 42 millions d'euros de chiffre d'affaires avec une marge d'EBITDA d'environ 30%.