A partir de 2015, grâce à leur positionnement sur des segments de marché professionnels tels l’automobile, l’aéronautique, la défense, la sécurité, l’industriel et le médical, les productions de systèmes électroniques en Europe et en Amérique du Nord devraient croître plus vite que la production électronique en Chine, focalisée sur les produits grand public de masse et de plus en plus concurrencée par des pays à plus faible coût de main-d’œuvre : tel est l’autre grand enseignement de l’étude World Electronic Industries : 2012 – 2017 que le cabinet d’études Décision s’apprête à publier en cette fin de semaine …

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On l’a vu (voir notre article de la veille), la production mondiale de systèmes électroniques, qui a représenté 1410 milliards d’euros en 2012, devrait progresser en moyenne de 3,2% par an d’ici à 2017, pour atteindre alors 1655 milliards d’euros, selon l’étude de Décision.
La Chine représente toujours une part prépondérante de cette production : 38% de la production électronique mondiale en 2012, contre 16% pour les autres pays de la zone Asie-Pacifique, 15% pour l’Amérique du Nord, 14% pour l’Europe, 12% pour le Japon et 5% pour le reste du monde. Mais en 2017, la domination chinoise sera en recul, à en croire l’étude de Décision : 36% du total mondial, contre 20% pour les autres pays de la zone Asie-Pacifique, 15% pour l’Amérique du Nord, 13% pour l’Europe, 11% pour le Japon et 6% pour le reste du monde.

Si la Chine a doublé sa part de marché de la production mondiale en systèmes électroniques au cours de la décennie, elle est aujourd’hui de plus en plus concurrencée par des pays à plus bas coût de main-d’œuvre, tels l’Inde, la Malaisie et le Vietnam, commente le cabinet Décision. A tel point que sa croissance pour la production de systèmes électroniques tombée à 4% en 2013, devrait reculer à 3,7% en 2014, puis à 1,6% en 2015 (voir illustration) et être inférieure à 2% au cours des deux années suivantes.

Les autres pays de la zone Asie-Pacifique qui accueillent les délocalisations d’usines de produits masse d’entrée de gamme en Chine (notamment les téléphones portables de base) devraient être les grands gagnants de cette vague de délocalisation. Avec un taux de croissance annuelle moyenne de 7,9%, ils connaîtront le succès que la Chine a rencontré au cours de la dernière décennie.

L’étude du cabinet Décision pointe également le dynamisme de la production de systèmes électroniques de la zone « reste du monde » (Afrique, Amérique du Sud, etc.) : leur croissance annuelle moyenne devrait être de 7,2% entre 2012 et 2017. Ces pays, qui ont de fort besoins en télécommunications, défense, aéronautique, équipements industriels, bénéficient d’un rapport de force pour imposer à leurs fournisseurs de produire sur place afin de décrocher des contrats.

Enfin, les pays occidentaux (Europe, Etats-Unis), du fait de leur positionnement sur les marchés professionnels de toute nature (automobile, aéronautique, défense, sécurité, industriel et médical) devraient enregistrer des croissances annuelles moyennes de 1,7% pour l’Europe et de 1,9% pour l’Amérique du Nord sur ces secteurs, compensant largement leurs difficultés sur les productions de produits de masse (communication, computing, consumer). Après avoir reculé en 2012 et en 2013, leurs productions domestiques pour l’ensemble des systèmes électroniques devraient renouer avec la croissance dès cette année, avant d’envisager des taux de croissance supérieurs à ceux de la Chine dès 2015.


Plus de renseignements : www.decision.eu