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France très haut débit : cette fois, c’est parti !

Télécoms>France>Investissements
07/02/2014 15:59:40 :

« Le train est parti » : très alarmiste il y a un an, Jacques de Heere, p-dg d’Acome, deuxième fabricant européen de fibres optiques, a reconnu hier à Bercy, lors de la première conférence annuelle du plan France Très Haut Débit, que cette fois-ci les investissements étaient au rendez-vous. Pour la première fois à la mi-2013, les investissements dans les câbles en fibre optique ont dépassé ceux des câbles cuivre. Mais il faudra mettre les bouchées doubles pour respecter le calendrier du Président de la République de mobiliser 20 milliards d’euros sur dix ans pour équiper 100% du territoire en très haut débit (THD) d’ici 2022. Si le rythme de déploiement est plus rapide dans les zones denses (57% de la population), déjà des conventions pour 940 M€ d’argent public sont en passe d’être signées pour les zones d’initiative publique, soit l’équivalent de près de 4 milliards d’euros d’investissement dans les réseaux. Pour ces zones moins denses, qui représentent 43% des foyers, il faudra investir 13 à 14 milliards d’euros d’ici à 2022, dont la moitié de subventions publiques (subventions d’état, prêts à taux réduit) …
 
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Au 31 décembre 2013, sur un total de 31 millions de foyers raccordés à un réseau de communication filaire, le nombre de foyers éligibles au très haut débit dépassait légèrement 10 millions : 8,6 millions en câble coaxial (fibre optique jusqu’à l’entrée de la rue ou jusqu’au pied de l’immeuble), environ 3 millions en FTTH (fibre optique jusqu’à l’abonné) et plus de 1 million en VDSL2 (sur réseau cuivre). Côté abonnés, à la fin du troisième trimestre 2013, le nombre d’abonnements très haut débit a dépassé 1,8 million, soit 400 000 de plus en un an. Pour les seuls abonnements FTTH, le nombre est passé en un an de 270 00 à 465 00, soit une hausse de 70%. « Nous sommes actuellement sur un rythme de 10 000 abonnements FTTH par semaine », assure Yves Le Mouël, directeur général de FFT (Fédération Française des Télécoms).

Dans les zones denses rentables (57% de la population), le très haut débit est d’ores et déjà possible pour 46% des foyers, selon Antoine Darodes, directeur de la mission THD. Mais 10% des zones denses n’ont pas accès au THD. Dans les zones moins denses (43% de la population), seulement 12% des foyers sont raccordables en THD, et 26% n’ont pas accès à du « bon haut débit » (au moins 3 Mbit/s). Antoine Darodes a assuré qu’en avril sera mis en ligne un observatoire des déploiements et des débits, permettant à chacun de consulter le débit potentiel dans sa localité et l’état d’avancement des travaux.

Pour les zones moins denses qui nécessitent la mise en place d’un réseau d’initiative publique (financé pour moitié par les opérateurs et pour moitié par l’Etat, les collectivités locales et les prêts de la BEI ou de la Caisse des dépôts), 56 département ont à ce jour déposé un dossier, représentant un cumul de 3,53 millions de lignes FTTH. Ces dossiers, qui n’ont pas encore été tous validés par le Premier ministre, font appel à une subvention de 940 millions de l’Etat et représentent pour les réseaux un investissement total de près de 4 milliards d’euros. L’agglomération de Lille a été la première à signer une convention-type.
L’objectif est qu’en 2022, 80% des foyers soient raccordés en FTTH, le solde étant raccordé par satellite ou en 4G, Wi-Max ou Wi-Fi pour les habitations isolées. L’essor de l’Internet des Objets et la demande en vidéo qui explose font que le haut débit ne suffit plus et qu’il faudra sans doute disposer à terme d’un débit minimum de 30 Mbit/s.

Selon Louis Gallois, la dynamique est lancée et ce vaste chantier devrait générer plus 20 000 emplois d’ici 2022. Des formations sont donc à mettre en œuvre pour répondre à ces besoins. A plus court terme, les chantiers de 2014 concernent des travaux de standardisation des architectures et des systèmes d’information et l’homogénéisation des tarifs de gros sur l’ensemble du territoire pour accroître la visibilité sur la tarification.

Permettre à la France de disposer d’un réseau THD constitue un enjeu majeur pour notre économie : 1 euros investi dans le réseau génère un effet de levier de 6 euros dans l’économie. C’est donc plus de 100 milliards d’’euros de croissance du PIB qui sont attendus de cet investissement de 20 milliards. En Europe, la France est le pays qui investit le plus dans le THD, selon le p-dg d’Acome. Cet enjeu national est aussi une opportunité industrielle forte : la France dispose d’une filière industrielle d’excellence dans ce domaine, puisque la moitié des fibres optiques déployées en Europe sont aujourd’hui produites dans des usines en France, selon Acome.


ÉDITION du 07/02/2014
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