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br> Le marché français de la mesure en électronique a progressé de 7,6% en 2011, à 311,5 millions d’euros (*), selon les chiffres dévoilés hier par le Simtec, syndicat de l’instrumentation de mesure, du test, de l’énergie et des communications dans le domaine électronique ; la profession enregistre une deuxième année de forte croissance de suite, le marché français ayant déjà progressé de 7,2% en 2010.

« Nous avons retrouvé en 2011 une certaine normalité avec la saisonnalité habituelle des ventes : des facturations plutôt faibles en été et un quatrième trimestre fort », commente Benoît Neel, président du Simtec. Depuis le début de l’année, l’indice trimestriel de conjoncture de l’organisation professionnelle montre une certaine stabilité par rapport aux trois trimestres précédents ; mais ce palier qui se dessine est toutefois supérieur (de 5% à 10%) à celui qui avait court entre 2006 et 2008, avant le déclenchement de la crise. Prudent, le Simtec, qui faisait montre d’un optimisme mesuré il y a un an, préfère parler pour 2012 d’une croissance segmentée pour cette année. Les différents marchés de la mesure et du test en France semblent en effet évoluer suivant leur dynamique propre plutôt que comme un mouvement d’ensemble, comme le montre une étude qualitative du cabinet Décision effectuée pour le compte du syndicat en interrogeant en profondeur les acteurs de la profession.

Cette confirmation de la croissance en 2011 s’explique par la bonne tenue du marché de l’aéronautique, de la défense et du spatial, qui a représenté 30% des ventes du marché du test et mesure en 2011. Si le secteur de la défense est atone, comme dans toute l’Europe, le secteur spatial est resté à un niveau assez élevé, mais surtout 2011 a été une excellente année pour l’aéronautique civile grâce à Airbus. En 2013, le contrat indien des Rafale devrait dynamiser toute la filière électronique de défense.

Les télécoms (22% du marché du test et mesure) constituent un autre facteur dynamisant du marché du test et mesure. L’arrivée de Free Mobile dope les investissements, notamment chez les concurrents du 4e opérateur mobile. Mais surtout, cette concurrence exacerbée accélère le déploiement du LTE. La 4G va commencer à être déployée cette année par les opérateurs (avec un an d’avance sur leurs prévisions) et arrivera au niveau des installateurs en 2013.

Dans les équipements industriels (13% du marché du test et mesure), les investissements de l’industrie électronique et électrique sont restés dynamiques : +7% en 2011, après +8% en 2010 et le plongeon de –25% de 2009, selon les chiffres de l’Insee qui table pour 2012 sur une nouvelle hausse de 7%.

Les résultats par familles de produits sont donc contrastés suivant leur degré d’exposition à ces différents marchés. A 48,35 M€, le marché de l’instrumentation modulaire et des logiciels associés, a fait un bond de 29,2% par rapport à 2010, mais retrouve en fait le niveau d’avant 2009. L’instrumentation modulaire (notamment pour les standards PCI Express et PXI Express) est au cœur des préoccupations des clients en terme de réduction des coûts et des performances. Le marché des testeurs de radiocommunications progresse également fortement (+20%, à 20,3 M€) grâce au déploiement de l’installation de multiples standards (du GSM classique au LTE, en passant par la 3G et ses déclinaisons). Le marché de l’instrumentation pour les télécoms filaires et optiques a reculé de 2%, à 20,2 M€. Mais cette baisse s’explique uniquement par la forte chute des prix, alors que le marché progresse en volume pour répondre à l’accroissement du trafic en termes de données et de vidéo. Porté par la hausse des investissements industriels, le marché du test en production a, quant à lui, fait un bond de 36%, à 15,4 M€. Mais c’est un marché très volatile d’une année sur l’autre. Le marché de l’instrumentation d’énergie, des alimentations de laboratoire et de test a progressé de 28,9%, à 11,6 M€.

Premier segment du marché du test et de la mesure, le marché des services (vérification, maintenance, réparation, calibration, location, formation, audit, etc.) a progressé de 12,4% l’an dernier, à 104,7 millions d’euros. Il bénéfice de l’externalisation de ces services par les grands groupes. Représentant environ un tiers du marché global de l’instrumentation, ce marché des services jouit d’une croissance régulière car il s’adresse à l’ensemble du parc installé du test et mesure et non pas aux seules ventes de l’année. Il est donc moins sensible à la conjoncture.


(*) Ce marché de 311,5 M€ correspond en fait uniquement aux ventes des 48 adhérents du Simtec et non pas à l’ensemble des acteurs présents sur le marché. Le Simtec estime représenter environ 80% du marché total de la mesure électronique en France.