Ce ne sont encore que des intentions, mais la volonté politique est affichée : la Commission européenne a lancé hier une campagne en faveur d'investissements publics coordonnés dans les secteurs de la micro- et de la nanoélectronique européenne, afin d’inciter les entreprises à investir 100 milliards d’euros entre 2013 et 2020 pour doubler la part de l’Europe dans la production mondiale de semiconducteurs et la porter à près de 20%. 10 milliards d’euros de fonds publics et privés devront être investis dans la R&D (passage au 450 mm ; technologies avancées pour rendre les puces plus rapides et embarquant plus d’intelligence) afin de mettre en œuvre cette politique industrielle et amorcer ce cercle vertueux …

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« Je souhaite doubler notre production de puces, de sorte qu'elle atteigne près de 20% de la production mondiale. Je veux que l’Europe produise sur son territoire plus de puces que les États-Unis n'en fabriquent chez eux. L'objectif est réaliste, si nous orientons bien nos investissements », s’est fixé pour objectif Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne.

La mise en place de cette stratégie industrielle que la Commission européenne appelle de ses vœux s’articule autour de plusieurs piliers. Tout d’abord le renforcement des trois pôles européens de nanoélectronique de niveau mondial : Grenoble en France, Dresde en Allemagne, ainsi que Louvain en Belgique associé à Eindhoven aux Pays-Bas. Ces trois pôles devront être mis en réseau avec d’autres pôles européens de pointe, que sont notamment Cambridge, la Carinthie, Dublin et Milan. Les trois chantiers principaux de R&D industrielle seront d’abaisser les coûts de production des semiconducteurs grâce au passage à une fabrication sur tranches de 450 mm de diamètre, de rendre les puces plus rapides ("More Moore") et les rendre plus intelligentes ("More than Moore").

Pour amorcer la pompe, la Commission estime qu’il faut mobiliser 10 milliards d’euros provenant de sources privées et de financements régionaux, nationaux et de l’Union européene, dont 5 milliards à dégager dans le cadre d'un partenariat public-privé. Elle met également en avant la nécessité d’une augmentation et d’une coordination accrue des investissements de l’Union et des États membres grâce à une meilleure coopération transfrontière (70% des investissements publics devraient provenir des États membres et 30% de l’Union européenne).

La feuille de route de la Commission européenne s’inspire ainsi largement des préconisations formulées par la profession en novembre dernier : les associations AENEAS et CATRENE avaient alors remis à Neelie Kroes un rapport intitulé « Innovation for the future in Europe : nanoelectronics beyound 2020 », qui traçait les grandes lignes d'une stratégie devant générer un investissement total de 100 milliards d’euros entre 2013 et 2020. A chacun désormais d’engager les fonds nécessaires à cette politique industrielle de reconquête de compétitivité.


La stratégie proposée par la Commission européenne s’inspire largement du rapport remis par la profession fin 2012 à Neelie Kroes.

Le marché mondial des compteurs électriques intelligents devrait passer de 25 millions d’unités en 2011, à 148 millions de pièces en 2018, soit une croissance annuelle moyenne de 18,7% entre 2012 et 2018, selon une étude publiée par Transparency Market Research. Rappelons qu’en France, 35 millions de compteurs communicants doivent être mis en service d’ici à 2020. En valeur, le marché mondial des compteurs électriques intelligents devrait passer de 4 milliards de dollars en 2011, à 19,8 milliards de dollars en 2018, soit une croissance annuelle moyenne de 16,5% …

Economies d’énergie, connaissance des pics de consommation, détection des fraudes, facilités de paiements sont autant d’avantages censés contribuer à l’essor de ce marché, énumère l’étude. Quatre fabricants de compteurs se sont accaparés plus de 60% du marché des compteurs électriques intelligents en2011, selon Transparency Market Research qui cite Itron, Landis+Gyr, Elster, Sensus, Holley Metering, General Electric et Jiangsu Linyang Electronics parmi les principaux acteurs de ce marché.

Si l’Amérique du Nord était le principal marché des compteurs intelligents en 2011, la zone Asie-Pacifique est promise à la plus forte croissance entre 2012 et 2018 : +20,5% par an en moyenne.

Au premier trimestre, 47,6 millions de téléviseurs à écran plat ont été vendus dans le monde, soit 0,4% de plus que lors des trois premiers mois de 2012, selon IHS. Le rebond est modeste, mais c’est la première fois depuis le quatrième trimestre 2011 que les ventes trimestrielles sont supérieures à celles du même trimestre de l’année précédente. En 2012, les ventes trimestrielles avaient successivement reculé de 5%, 3,5%, 0,3% et 2,4% par rapport au même trimestre de 2011…

Selon IHS, le marché des téléviseurs a bien démarré l’année avec des ventes de janvier en hausse de 11% par rapport à janvier 2012. Ensuite, les ventes ont reculé sur un an de 9% en février, puis de 3% en mars, avant de progresser de 10% en avril et probablement de 9% en mai.

Le marché des téléviseurs doit son rebond au seul marché des téléviseurs LCD dont les ventes du premier trimestre ont progressé de 2% sur un an, à 45,2 millions d’unités. En revanche, les ventes de téléviseurs à écran plasma ont chuté de 22% sur un an, à 2,5 millions d’unités.

Spécialisée dans le développement de mémoires MRam (Magnetic Random Access Memories ou mémoires magnétiques à accès aléatoire), la start-up française Crocus Technology, crée en 2004 par essaimage du Spintec, -un laboratoire commun au CNRS et au CEA-, vient de signer un accord de licence et de promotion conjointe avec le fondeur de spécialité israélien TowerJazz. Cet accord permet à TowerJazz d’utiliser la technologie MLU (Magnetic Logic Unit) de Crocus pour les applications embarquées SoC de ses clients. Crocus prévoit également d’utiliser les capacités de production du fondeur pour mettre sur le marché dans le courant de l’année ses propres capteurs magnétiques et mémoires non volatiles …

L’accord de licence avec TowerJazz va permettre d’accélérer l’adoption des technologies de mémoire non-volatile et de capteurs magnétiques de Crocus. Des débouchés qui pourraient représenter un marché de deux milliards de dollars en 2016, selon Crocus. Les produits fabriqués par TowerJazz seront mis sur le marché avant la fin de l’année 2013. Plusieurs clients ont déjà fait part de leur intérêt.

Selon les termes de l’accord, Crocus mettra à la disposition des clients de TowerJazz ses blocs de propriété intellectuelle MLU, y compris les capteurs magnétiques et les mémoires embarquées sécurisées. Ces blocs pourront être intégrés dans les systèmes sur une puce des clients. « La technologie MLU de Crocus améliore les performances de la mémoire non-volatile, qui devient aussi rapide que la DRAM. La MLU comporte des options de sécurité uniques, que les autres mémoires non-volatiles ne proposent pas. C’est également la seule approche qui permet aux SoCs de bénéficier d’une technologie de capteurs magnétiques », souligne la start-up.

En plus de fabriquer des produits basés sur la MLU pour les clients SoC de TowerJazz, Crocus prévoit également d’utiliser les capacités de production de la société israélienne pour mettre sur le marché dans le courant de l’année ses propres capteurs magnétiques et mémoires non volatiles.

« Crocus et TowerJazz collaborent depuis plusieurs années afin de mettre sur le marché cette technologie MLU basée sur une plateforme 130 nm », indique Bertrand Cambou, p-dg de Crocus Technology. « Nous sommes impatients d’exploiter la technologie MLU de Crocus sur un site de fabrication de cette qualité. Cette collaboration est le premier pas vers la commercialisation de produits SoC innovants pour les industriels de l’automobile et du grand public ».

Selon IHS, le marché mondial des PC portables avec écran tactile représentera 78 millions d’unités en 2016, contre seulement 4,6 millions de pièces en 2012. 2013 devrait constituer l’année de démarrage du marché des PC mobiles avec écran tactile, puisque 24 millions de pièces devraient être vendues, soit une progression de plus de 400% par rapport à 2012…

La chute des prix des écrans tactiles à technologie capacitive explique cet essor fulgurant, selon le cabinet d’études américain : pour un modèle de 14 pouces de diagonale, il est tombé de 60 à 70 dollars en 2012, à seulement 35 dollars cette année.

La société d’études DisplayBank, qui appartient désormais au groupe IHS, corrobore cette analyse. Selon elle, 4,57 millions de PC portables avec écran tactile ont été vendus au premier trimestre, soit 51,8% de plus qu’au quatrième trimestre 2012 et déjà près de 10% de l’ensemble du marché de notebooks au premier trimestre (46 millions d’unités).

Le groupe japonais Fujitsu, qui avait ouvert un plan de départ anticipé en mars dernier, tant au niveau du management du groupe que pour sa filiale semiconducteurs, a eu plus de candidats qu’il ne l’avait envisagé. Ainsi 1963 salariés de Fujitsu Semiconductor ont accepté ce plan de départ anticipé, alors que groupe tablait sur 1600 départs volontaires. Au niveau du management du groupe, 491 dirigeants sont candidats au départ, contre une cible initiale de 300 départs anticipés …

Rappelons que fin avril Fujitsu a amplifié la restructuration de son activité semiconducteurs. Le groupe japonais va céder son activité microcontrôleurs et circuits analogiques à l’Américain Spansion, un spécialiste des technologies de mémoires flash embarquées. Le montant de l’acquisition est d’environ 110 millions de dollars, sans compter un stock de composants évalué au moment de la signature de l’accord définitif de rachat à 65 M$. L‘annonce de cette cession intervient après sa décision de février 2013 de regrouper ses activités dans les systèmes sur une puce avec son compatriote Panasonic.