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br> Le phénomène est pour une large part irrationnel, mais devant les évènements au Japon, les distributeurs rapportent une hausse des commandes de la part de leurs clients qui craignent des ruptures d’approvisionnement, souligne IHS iSuppli ; ces sur-commandes, que le cabinet d’études qualifie d’achats de panique, interviennent fort heureusement dans une période où le niveau de stocks de composants était particulièrement élevé, tempère IHS iSuppli.

A la mi-février, IHS iSuppli relevait en effet le niveau « alarmant » des stocks chez les fabricants de semiconducteurs au quatrième trimestre, avec une hausse subite des stocks de 7% par rapport au troisième trimestre. Exprimé en nombre de jours de stocks (DOI ou days of inventory), le niveau de stocks chez les fabricants de semiconducteurs au quatrième trimestre avait atteint 83,6 jours, soit 5,5 jours de plus qu’au troisième trimestre. C’est le niveau le plus élevé jamais atteint depuis le deuxième trimestre 2008 (84 jours), avant le retournement du marché.

Même si ce niveau de stocks ne peut complètement compenser le déficit lié aux arrêts de production au Japon, il peut néanmoins en atténuer les effets, souligne IHS iSuppli.

Il y a actuellement 130 lignes de production de semiconducteurs réparties sur 53 sites au Japon, recense IHS iSuppli. Pour les sites qui ne sont pas directement touchés, la situation ne pourra redevenir normale que quand les répliques du séisme auront cessé : iSuppli indique en effet qu’à chaque fois qu’un tremblement de terre atteint le niveau 5 sur l’échelle de Richter, les équipements de production sont automatiquement mis à l’arrêt.

De son côté, DramExchange estime que les craintes d’une pénurie en mémoires flash NAND ont conduit les acheteurs à gonfler leurs commandes, avec pour résultat une hausse de 5% à 15% du prix moyen des flash NAND. Pour autant, DramExchange estime que les perturbations liées au cataclysme nippon pourraient réduire la production de mémoires flash de Toshiba/Sandisk de moins de 10% au cours du deuxième trimestre. La production mondiale de mémoires flash NAND au deuxième trimestre pourrait ainsi n’être amputée que de 4%.

La crainte la plus importante concernant les pénuries a trait en fait aux tranches de silicium dont les Japonais Shin-Etsu Handotaï et Sumco sont deux des principaux fournisseurs mondiaux, ainsi que les matériaux pour la fabrication des semiconducteurs, un secteur où les fournisseurs japonais ont également une part de marché importante. A en croire DigiTimes par exemple, les fabricants de Drams ont typiquement 1 à 2 mois de stocks de tranches de silicium. Il n’y a donc pas à redouter de problèmes de production jusqu’à fin avril. Après mai, en revanche, il devront sécuriser leurs approvisionnements, si la situation n’est pas rétablie chez les fabricants de tranches de Si nippons.