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br> Le Coréen Samsung Electronics vient de signer un accord de fonderie avec STMicroelectronics afin de produire les circuits avancés du fabricant européen à partir de sa technologie 32/28 nm HKMG (pour High-k Metal Gate) ; ce partenariat a déjà conduit le Coréen à démarrer la production pour ST de circuits de type SoC (système-sur-une-puce) pour des applications dans les mobiles, les réseaux et le grand public.

Même si ses propres usines sont actuellement en sous-charge du fait des aléas de la conjoncture et conduisent à des mesures de chômage partiel notamment à Crolles et à Tours, STMicroelectronics avait affirmé en début d’année, lors de la présentation de ses résultats annuels, que son objectif à terme d’un ratio de 20% de la production externalisée aux fondeurs (et des 2/3 pour les technologies Cmos les plus avancées) n’était pas remis en cause. L’accord avec Samsung pour ces technologies avancées entre dans ce cadre.

On attendra toutefois que le numéro un européen des semiconducteurs présente son nouveau plan stratégique d’ici la fin de l’année pour voir dans quelle mesure ce ratio sera maintenu, amplifié ou diminué. Rappelons en effet qu’à la mi-septembre, STMicroelectronics a annoncé le remplacement de son directeur de la stratégie par Georges Penalver, nommé également Executive Vice President et membre du comité exécutif stratégique et présentera un nouveau plan stratégique en décembre. « Les objectifs de ce plan sont de continuer à accélérer la feuille de route de la société vers un modèle financier déjà établi, prenant en compte le changement de l’environnement de nos marchés et quelques dynamiques économiques spécifiques à nos clients », soulignait alors le communiqué du groupe.

Pour Samsung, ce contrat constitue une bonne carte de visite pour ses services de fonderie. Selon IC Insights, Samsung est le fondeur qui devrait le plus croître cette année (+54% par rapport à 2011, contre +15% pour TSMC et +23% pour Globalfoundries, par exemple). Ses ventes de prestations de fonderies pourraient ainsi passer de 2190 M$ en 2011 à 3375 M$ cette année. Une telle progression le placerait à la porté du Taïwanais UMC (3775 M$ de prévu par IC Insights cette année) et de Globalfoundries (4285 M$).

En fait, Samsung et Globalfoundries semblent être les seuls à pouvoir suivre la course à l’innovation imposée par TSMC. Une autre étude que vient de publier IC Insights et consacrée uniquement aux « purs » fondeurs (excluant donc Samsung), montre que TSMC devrait réaliser 1,8 milliard de chiffre d’affaires cette année avec la production de circuits 28 nm, soit dix fois plus qu’en 2011.

Pour les technologies inférieures ou égales à 45 nm, les ventes de TSMC devraient représenter 6,23 milliards de dollars cette année, contre 2,79 milliards pour Globalfondries et seulement 427 M$ pour UMC. Ces technologies avancées devraient ainsi représenter 37% des ventes de TSMC, 65% de celles de Globalfoundries et seulement 11% de celles d’UMC.

Le fait que Globalfoundries ait annoncé récemment qu’il serait prêt pour mettre en production en 2014 un procédé 14nm FinFET montre que son partenariat de R&D au sein de l’alliance avec IBM lui donne les moyens de l’innovation. TSMC et Samsung ont eux les ressources suffisantes pour financer leurs développements en production. Pas étonnant que TSMC et Globalfoundries puissent afficher des revenus par tranche très supérieurs à ceux d’UMC : respectivement 1190 dollars, 1157 dollars et 798 dollars. Ceux de Samsung doivent se rapprocher de ceux de TSMC et de Globalfoudries.