L’industrie électronique en Grande-Bretagne, qui représente aujourd’hui 78 milliards de livres (91,5 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, veut mettre sur pied avec les pouvoirs publics une politique industrielle ambitieuse, afin de créer 150 000 emplois hautement qualifiés d’ici à 2020 et atteindre alors un chiffre d’affaires de 120 milliards de livres, soit un bond de 55%. C’est du moins ce que préconise le rapport ESCO (Electronics Systems: Challenges and Opportunities) qui a été présenté hier et auquel ont participé notamment Warren East, le p-dg sortant d’ARM et Sir Hossein Yassaie, p-dg d’Imagination Technologies …

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La Grande-Bretagne s’enorgueillit d’abriter sur son sol des centres de conception et/ou de production appartenant à 14 des 20 premiers fabricants mondiaux de semiconducteurs. Elle a su également développé des champions mondiaux dans le domaine des blocs de propriété intellectuelle, à l’instar d’ARM dans les cœurs de processeurs et, à une moindre échelle, Imagination Technologies (qui a récemment repris MIPS). Mais pour un pays comparable en taille, en population et en PIB à la Corée du Sud, le rapport reconnaît que la Grande-Bretagne a échoué à faire émerger de grandes marques internationales dans les produits électroniques.

Pour combler ces lacunes et dépasser le million d’emplois qualifiés dans l’électronique, le rapport liste les recommandations à mettre en œuvre. Les recettes sont connues : le soutien à l’innovation, la création d’un crédit d’impôt pour la R&D, la mise en place de structures de financement des start-up, des mesures pour améliorer la chaîne logistique et les stratégies d’achats, une meilleure formation des jeunes, la création d’un think tank pour identifier les marchés d’avenir (les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de l’énergie et du médical sont cités), etc. On se croirait de l’autre côté de la Manche …

Télécharger le rapport ESCO

Selon Infonetics Research, le marché mondial des équipements d’infrastructure pour les réseaux mobiles 2G/3G/4G a représenté 9,8 milliards de dollars au premier trimestre, soit un recul de 9% par rapport au trimestre précédent et de 2% par rapport aux trois premiers mois de 2012, malgré l’essor des déploiements du LTE en Amérique du Nord et en Europe. Infonetics estime en effet que les dépenses en matériels d’infrastructure LTE ont représenté 2,7 milliards de dollars au premier trimestre, soit un bond de 21% en trois mois et de 108% sur un an …

En revanche, la technologie WiMAX continue de décroître, les ventes d’équipements d’infrastructure ayant décroché de 42% en trois mois.
Concernant l’accès radio des réseaux mobiles, le Suédois Ericsson reste le premier fournisseur mondial avec une part de marché double de son suivant Nokia Siemens Networks.

Enfin, le cabinet d’études prévoit 7 milliards d’abonnements au téléphone mobile en 2017, dont seulement 8% concerneront des abonnements 4G/LTE (soit 560 millions d’abonnés).
Une autre étude, publiée par ABI Research est plus généreuse : elle pointe 1,47 milliard d’abonnements au LTE en 2018, dont 500 millions d’abonnements au LTE-Advanced (LTE-A), soit 34% du marché du LTE dans son ensemble. Au premier trimestre, 108 millions d’abonnements à un service LTE avaient été contractés, soit 37,5% de plus que lors du quatrième trimestre 2012.

Comme cela était malheureusement prévisible, la presse nipponne rapporte que le groupe japonais Renesas Electronics a annoncé hier soir sa décision de mettre un terme aux activités de Renesas Mobile, qui développe des circuits pour téléphones mobiles. Si cette décision a fait grimper le cours de l’action à la Bourse de Tokyo (+3,4% actuellement), en Finlande, c’est la consternation. 800 emplois devraient être supprimés, rapporte le quotidien Helsingin Sanomat, essentiellement des anciens salariés de Nokia qui avait revendu en 2010, pour 200 M$, son activité circuits modem sans fil au groupe japonais …

Le quotidien finlandais rappelle que l’effectif de l’industrie électronique en Finlande est passé de 61500 emplois en 2008 à 46000 en mars 2013, tandis que celui de Nokia est tombé de 23320 à 11000 emplois.

Rappelons qu’en France, la fermeture prochaine de Renesas Design France, à Rennes, va conduire à la suppression de 176 emplois dans la R&D de semiconducteurs pour solutions mobiles (voir notre édition de la veille).

Le marché mondial des téléviseurs LCD a représenté 44,8 millions d’unités au premier trimestre, soit une hausse de 4% par rapport aux trois premiers mois de 2012, selon NPD Displaysearch. Mais sans la hausse de 28% du marché chinois, les ventes de téléviseurs LCD ont reculé de 4% dans le reste du monde. Signe des temps, derrière les inamovibles Samsung et LG, le fabricant chinois TCL devient le troisième fabricant de téléviseurs mondial, reléguant les Japonais Sony et Sharp aux 4e et 5e rangs mondiaux …

L’étude souligne également la poursuite de la baisse du marché des téléviseurs à écran plasma (-14%, à 2,53 millions d’unités) et la dégringolade du marché des téléviseurs à tube cathodique (-57%, à 2,2 millions de pièces). Pour autant, NPD Displaysearch ne croit pas à une extinction rapide du marché des téléviseurs à tube cathodique dont les prix sont encore compétitifs par rapport aux téléviseurs LCD dans les pays émergeants.

Le groupe américain Eastman Kodak vient d’annoncer un accord avec son compatriote Kingsbury qui va construire une unité de production de capteurs pour modules d’écrans tactiles sur le campus industriel de Kodak à Rochester. Kodak fournira les matériaux (produits chimiques, substrats, etc.) et le support technique à Kingsbury, un fabricant de machines d’assemblage haute vitesse pour diverses industries (papier, plastiques, etc.) et l’assistera dans la vente et le marketing de ces interfaces d’écrans tactiles …

L’unité de production de capteurs pour écrans tactiles, faisant appel aux technologies d’halogénure d’argent de Kodak, devrait être opérationnelle dans l’année. Elle utilisera un procédé de fabrication de type « roll to roll » permet de réduire les coûts par rapport à la technologie classique des solutions d’interfaces d’écran tactile à base d’ITO (oxyde d'indium dopé à l'étain).

Le marché des modules d’écrans tactiles devrait plus que doubler d’ici à 2018 pour dépasser les 32 milliards de dollars.

Rappelons que Kodak avait signé un accord du même type avec Unipixel en avril dernier. Dans le communiqué de l’Américain, il n’est jamais fait mention d’Unipixel. Il est donc difficile de savoir aujourd’hui si ce nouveau projet se substitue à celui avec Unipixel, ou s’il vient en complément de ce dernier. Deux usines de capteurs pour écrans tactiles sur le campus de Kodak à Rochester cohabiteraient alors, selon cette dernière hypothèse.

Orange célèbre aujourd’hui et demain les 50 ans de son site à Lannion. Cet anniversaire est placé sous le signe de l’histoire et de l’innovation actuelle et future du centre. Lannion, qui fait partie du réseau des 10 Orange Labs français, représente la plus grande implantation en France. Inauguré en 1963, le site lannionais accueille alors le Centre National d'Etudes des Télécommunications (CNET). En 2000, le CNET devient France Télécom R&D puis Orange Labs. Au fil des ans, d’autres entités de France Télécom-Orange ont rejoint les équipes de recherche, de conception et de déploiement de l’Orange Labs sur ce site qui compte aujourd’hui près de 1600 salariés …

L’Orange Labs de Lannion travaille aujourd’hui sur des domaines clés de recherche et d’innovation pour l’opérateur, notamment autour des services interpersonnels (communications enrichies avec du texte, de la vidéo, des documents...) comme joyn by Orange, du haut et très haut débit au travers de l'évolution du DSL et de la fibre, et du Big Data.

Parmi les réalisations emblématiques du CNET à Lannion, l’opérateur rappelle :
• La réalisation du système de commutation électronique temporelle PLATON (Prototype Lannionais d'Autocommutateur Temporel à Organisation Numérique), qui a permis de simplifier les centraux téléphoniques. Le premier central urbain de type PLATON est mis en service à Perros-Guirec en 1970.
• Les travaux de recherche autour de la fibre optique, qui conduiront à mettre en service, en 1981, la première liaison optique entre deux centraux de l’opérateur, puis à accompagner les évolutions de cette technologie dans les câbles sous-marins, les câbles terrestres et la desserte des clients au travers d’un premier projet de déploiement de la fibre qui se concrétisera par le programme FTTH.
• La participation aux travaux de normalisation du VDSL dès 2000 puis contribution à une expérimentation à Lannion, Lamballe et Rennes pour évaluer les conditions de l’introduction de cette technologie sur le réseau cuivre d’Orange.
• Le prototypage, en 1995, des services de téléphonie fixe en voix sur IP qu’Orange déploie à partir de 2004.
• La conduite des travaux de recherche, de normalisation et de développement de la voix haute définition

Thales Alenia Space, agissant comme maître d’œuvre, a signé avec la Direction Générale de l’Armement (DGA) un contrat pour une étude qui vise à étendre, grâce à un satellite de télécommunications, les capacités de communication entre le sol et les avions militaires en mission et à préserver la liaison établie quels que soient les impératifs de vol de l’aéronef (attitude, virages serrés, atterrissage, etc.). Une démonstration en vol est prévue en 2015. La société commune entre Thales (67%) et Finmeccanica (33%) vient également d’être sélectionné par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) pour construire le nouveau satellite de cosmologie EUCLID dans le cadre d’un contrat de 322,5 millions d’euros …

L’objectif de l’étude KALB (pour Kit Aéro Large Bande) pour la DGA est de développer un terminal Satcom aéroporté haut débit compatible avec de nombreux avions, notamment de type A400, MRTT, ATL2, etc. La mission d’un ravitailleur équipé du système KALB sera ainsi développée, avec la possibilité de diffuser en temps quasi réel les informations de renseignement, de surveillance et de reconnaissance rassemblées par les avions de combat.

À partir de 2014, le satellite de télécommunications duales en bande Ka Athéna-Fidus construit par Thales Alenia Space fournira des capacités à très haut débit aux forces françaises déployées sur le terrain. Le projet KALB s’appuie sur une version améliorée de la norme DVB-S2 qui prend en compte les applications aéroportées (capacités Doppler améliorées et étalement sur spectre) et sur une antenne active innovante en bande Ka, à faible profil et commande électronique (ANTARES-A développées par Thales Communications & Security) permettant un pointage plus précis et des capacités de débit augmentées.

Par ailleurs, Thales Alenia Space vient d’être sélectionné par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) pour construire le nouveau satellite de cosmologie EUCLID. La valeur du contrat est de 322,5 millions d’euros. EUCLID, dont le lancement est prévu en 2020, visera à aider à résoudre les questions relatives à la nature de l’énergie noire et de la matière noire, ingrédients mystérieux mais essentiels du « modèle standard » actuel de cosmologie. L’attribution de ce contrat de maîtrise d’œuvre fait suite au contrat annoncé précédemment par l’ESA portant sur le module de charge utile (PLM) confié à Astrium Toulouse, comportant un télescope et un banc optique emportant deux instruments scientifiques. Le transfert de ce contrat PLM au sein du contrat global complète l’équipe industrielle qui construira le satellite.