Après notre article sur la conjoncture en semiconducteurs de vendredi dernier, nous vous proposons aujourd’hui et demain un résumé de l’actualité des fêtes dans l’électronique …

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Comme nous vous l’annoncions le 20 décembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de LFoundry Rousset, aucune solution ferme de reprise n’ayant été déposée depuis le placement en redressement judiciaire de l’entreprise en juin 2013. La liquidation a été prononcée avec cessation immédiate d’activité. Mais le ministère du Redressement productif a obtenu auprès du liquidateur un délai de trois mois pour confirmer la crédibilité d’une solution de reprise présentée au tribunal le 19 décembre dernier par une entreprise californienne …

613 emplois sont en jeu. « Atmel, principal client et ancien actionnaire de cette entreprise, en refusant définitivement de la soutenir, lui a retiré la dernière opportunité de mettre en place un plan de diversification », selon le communiqué du ministère dur redressement productif.

Compte-tenu de l’enjeu que représente l’outil industriel et les emplois, y compris pour les entreprises du bassin qui en dépendent, le ministère du Redressement productif, par la voix de son Commissaire au Redressement productif régional, a sollicité le Procureur de la République pour obtenir du Tribunal de commerce le maintien de l'outil productif dans son état actuel pendant un temps limité. En accord avec le liquidateur, une cellule sera mise en place pour gérer l'avenir de l'entreprise et en préserver le site de façon temporaire les actifs.

« Ce délai de 3 mois devra être mis à profit pour confirmer la manifestation d'intérêt présentée le 19 décembre dernier en séance au Tribunal. Il devra être employé à confirmer la crédibilité de cette solution de reprise. Ce n’est qu’à cette condition qu’une issue positive pourra éventuellement être trouvée », commente le ministère. Reste que l’arrêt de la production complique les chances de reprise. A suivre.

Spécialisé dans l’instrumentation électronique et les composants électromécaniques, l’Américain Ametek (3,6 milliards de dollars de CA) vient d’annoncer l’acquisition du groupe suisse Teseq, spécialiste de l'instrumentation et des systèmes pour test d'émissions et d'immunité CEM, dans une transaction de 83 millions de francs suisses (92 millions de dollars) …

Implanté à Luterbach, une commune suisse du canton de Soleure, Teseq réalise un chiffre d’affaires annuel de 48 MFS (53 M$). Teseq fournit une large gamme d’équipements d’instrumentation de test et mesure CEM et d’amplificateurs RF pour les marchés de l’aéronautique, de l’automobile, de l’électronique grand public, des équipements médicaux, des télécoms et du transport.

Teseq a des unités de développement et des usines à Luterbach, mais également en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. En 2012, le groupe suisse s’était illustré en rachetant la société américaine Instruments for Industry (IFI), un fabricant d’amplificateurs RF, ainsi que précédemment la société britannique Milmega, une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d'amplificateurs à semiconducteurs pour les micro-ondes et la HF de forte puissance.

Teseq est issu de la cession en 2006 par le groupe suisse Schaffner de son activité systèmes de test pour la compatibilité électromagnétique.

Le groupe suisse sera intégré à la division EIG (Electronic Instruments Group) d’Ametek, division présente sur les marchés des instruments de surveillance, de tests, d’étalonnage et d’affichage, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de dollars en 2012.

En novembre, les ventes mondiales de semiconducteurs ont représenté 27,24 milliards de dollars, en hausse de 6,8% par rapport à novembre et en progression de 0,6% par rapport au mois précédent, selon les statistiques que vient de publier le WSTS. Sur les onze premiers mois de 2013, le marché mondial des semiconducteurs atteint ainsi 277,98 milliards de dollars, en hausse de 4,5% par rapport à janvier-novembre 2012 …

La SIA, l’association américaine des fabricants de puces, souligne que cette fin d’année a été tirée largement par la demande sur le continent américain : en novembre, les ventes y ont progressé de 4,2% en un mois et de 18,6% sur un an, à 5,95 milliards de dollars.

Sur le marché européen, les ventes, exprimées en dollars, ont progressé séquentiellement de 2% et de 10,9% sur un an, à 3,11 milliards de dollars. Sur les onze premiers mois de l’année, le marché européen des semiconducteurs affiche ainsi une hausse de 4,9%sur un an, à 32,05 milliards de dollars.

Dans la zone Asie-Pacifique, les ventes ont reculé de 1% par rapport à octobre 2013 et ont été supérieures de 5,5% à celles de novembre 2012, à 15,07 milliards de dollars. Au Japon, les ventes de novembre ont représenté 3,11 milliards, en hausse de 0,1% par rapport à août 2013, mais en retrait de 8,8% par rapport à novembre 2012, en raison de la dépréciation du yen face au dollar.

A l’heure où nous publions cet article, les statistiques de l’ESIA, publiées en Euros, n’étaient pas encore disponibles.

Placée en redressement judiciaire depuis le 27 septembre suite au retrait de l’un de ses actionnaires, la société Terra Nova, spécialisée dans le recyclage des déchets électroniques, a été reprise le 6 décembre par l’Américain MCC Non Ferrous Trading, filiale du groupe MCC (Metallica Commodities Corp), sur décision du tribunal de Commerce d’Arras. Terra Nova, implantée à Isbergues dans Pas-de-Calais, devrait reprendre sa production prochainement, après quatre mois d’arrêt …

Fondée en 2006, Terra Nova est une société industrielle spécialisée dans la recherche, la conception et la mise en œuvre de processus de récupération des métaux précieux issus des biens de consommation en fin de vie. Exclusivement dédié au traitement des cartes électroniques, le procédé breveté de traitement par pyrolyse de Terra Nova est dimensionné pour un traitement annuel de 30 000 tonnes.

Terra Nova emploie aujourd’hui une trentaine de personnes. Sa maison-mère américaine, spécialisée dans le commerce de métaux, devrait l’aider dans la vente des déchets électroniques ainsi valorisés. MCC possède 90% du capital de Terra Nova, 10% ayant été attribués aux deux fondateurs de l’entreprise.

Comme prévu, le distributeur Avnet (25,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires lors de son dernier exercice annuel clos fin juin 2013) a repris fin décembre la totalité des parts de l’Allemand MSC Group, après avoir pris le contrôle en octobre 2013 du distributeur de composants, de produits d’électronique embarquée et de solutions d’affichage. MSC a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de plus de 450 millions de dollars dont près de la moitié dans les technologies de cartes embarquées et de solutions d’affichage …

MSC Group est un distributeur à valeur ajoutée qui combine des activités de distribution classiques avec des opérations de production et d’intégration de systèmes pour répondre à la demande de ses clients de réaliser des produits de plus en plus complexes. Fondé en 1979, MSG Group accompagne ses clients sur les marchés de l’automobile, de l’automation industrielle, des télécoms, des systèmes d’information et du médical.

« La finalisation de l’acquisition de MSC nous permet de créer en Europe une unité d’affaires focalisée sur les solutions pour l’embarqué et l’affichage, pour mieux servir en profondeur la chaîne de valeur technologique et accélérer notre croissance profitable dans la région EMEA », a commenté Patrick Zammit, président d’Avnet Electronics Marketing EMEA.

Au démarrage de la nouvelle année, le groupe EADS change de nom pour devenir « Airbus Group ». En regroupant l’ensemble de ses activités sous une seule enseigne, Airbus Group s’articule désormais autour de trois divisions : Airbus, Airbus Defence and Space, et Airbus Helicopters …

Dorénavant, le groupe aéronautique comprend donc :
• Airbus, qui concentre les activités Avions commerciaux ;
• Airbus Defence and Space, qui regroupe les activités Défense et Espace de Cassidian, Astrium et Airbus Military ;
• Airbus Helicopters, qui comprend toutes les activités Hélicoptères civils et militaires.

« Le fait d’unir nos forces derrière la bannière d’Airbus Group confère à l’ensemble de nos opérations et employés l’élan nécessaire pour conquérir de nouveaux marchés dans le monde entier », a déclaré Tom Enders, CEO d’Airbus Group.

En 2012, le groupe, qui comprend Airbus, Airbus Defence and Space, et Airbus Helicopters, a réalisé un chiffre d'affaires de 56,5 milliards d'euros et a employé plus de 140 000 personnes.

Rappelons que début décembre, Airbus Group avait présenté un plan de réorganisation de sa division Airbus Defence and Space (Airbus DS), qui va conduire à la réduction de 5800 emplois. Jusqu’à 1500 postes seront proposés au sein d’Airbus et d’Eurocopter pour redéployer les salariés concernés. En France, les deux sites franciliens - Les Mureaux et Elancourt - deviendront les pôles défense et espace du groupe (voir notre article).

Alcatel-Lucent a annoncé fin décembre la signature d'un accord définitif pour la cession de sa filiale, LGS Innovations, à une entreprise américaine détenue par un groupe d'investisseurs. La cession fait partie des engagements pris par Alcatel-Lucent dans le cadre du Plan Shift, annoncé en Juin et qui définit la stratégie de repositionnement de l'entreprise en tant que spécialiste des réseaux IP et du très haut débit tout en réduisant sa structure de coûts fixes de 1 milliard d'euros et en cédant des actifs sélectifs pour un montant d'au moins 1 milliard d'euros d'ici la fin de 2015 …

La transaction comprendra un montant total pouvant porter jusqu'à 200 millions de dollars, dont 50% seront versés à la clôture, et jusqu'à 50% au titre d'une partie variable ultérieure à déterminer en fonction des résultats opérationnels de l'entreprise cédée sur l'exercice 2014.

LGS Innovations fournit des réseaux sécurisés, des communications par satellite, des solutions de voix sur IP (VoIP), des routeurs optiques et d'autres solutions pour la sécurité nationale américaine, la défense, et de la recherche de pointe, et il est un partenaire de confiance du gouvernement fédéral des États-Unis depuis plus de 60 ans.

Spécialisé dans les logiciels de gestion du cycle de vie des produits et des services (outils PLM et SLM), l’Américain PTC annonce l’acquisition de son compatriote ThingWorx, qui a développé une plate-forme de développement et de mise en œuvre d’applications pour l’Internet des objets. Le montant de l’acquisition atteint 112 M$, avec un complément potentiel de 18 M$ …

PTC, qui compte ainsi se faire une place sur le marché de l’Internet des objets, estime, en particulier, que le secteur de la production sera l’un des premiers à être transformé par l’avènement de l’IoT. PTC utilisera la technologie de Thingworx pour permettre aux fabricants d’accélérer le développement d’applications IoT autour de leurs produits (maintenance prédictive, monitoring, etc.) en complément des solutions PLM fournies par PTC. L’acquisition devrait ajouter 10 M$ de chiffre d’affaires supplémentaire à PTC au cours de 12 prochains mois.

Fondé en 1985, PTC emploie 6000 personnes à travers le monde et revendique 27 000 clients.

Créée en 2008 pour développer des processeurs ARM basse consommation pour serveurs informatiques, la start-up américaine Calxeda a cessé ses activités en décembre dernier. La société déclare être entrée dans un processus de restructuration, dont elle ne dit pas quand elle compte en sortir, ni sous quelle forme …

« Nous nous réjouissons de l’application inévitable de nos idées », assure l’entreprise sur son site Internet. Pas vraiment une déclaration rassurante sur la survie de l’entreprise, du moins dans sa forme actuelle.

L’entreprise Calxeda a été créée en 2008, bénéficiant d’un investissement de 48 millions de dollars provenant de prêts ARM et d’investisseurs en capital-risque en 2010. L’entreprise a, au total, bénéficié d’un investissement d’une centaine de millions de dollars. Implantée à Austin (Texas), elle a lancé sa gamme de puces SoC EnergyCore en novembre 2011. En tant que premier fournisseur de solutions pour serveurs basés sur la technologie ARM, Calxeda comptait assurer la transition vers des centres de données affichant à la fois une rentabilité élevée et une faible consommation.

Les produits Calxeda, conçus exclusivement pour le marché des serveurs, s’adressaient aux centres de données de hautes performances, tout en affichant un niveau de consommation comparable à celui des appareils mobiles. Après des premiers modèles 32 bits, Calxeda était engagée dans le développement de processeurs ARM 64 bits pour serveurs.