Nous vous proposons aujourd’hui une sélection des principales annonces de l’été concernant les restructurations et les annonces stratégiques des entreprises dévoilées durant la pause estivale …

publicité

Nous continuerons au cours de cette semaine de rentrée à décliner l'actualité de juillet-août par grandes thématiques avant de reprendre la semaine prochaine un suivi de l'actualité au quotidien.

Intel a dévoilé le 11 août des détails techniques portant sur la microarchitecture Broadwell du processeur Intel Core M, premier produit à être fabriqué avec la technologie 14 nm, désormais qualifiée pour une production de volume. La microarchitecture Broadwell et la technologie 14 nm offrent une performance et des économies d'énergie inédites pour de nombreux usages et produits, depuis l'infrastructure du cloud et l'Internet des Objets jusqu'à l'informatique personnelle et mobile …

La combinaison de la nouvelle microarchitecture et du processus de fabrication doit permettre de nouveaux formats et systèmes plus fins, plus silencieux et plus froids. Les concepteurs Intel ont réussi à diviser l'enveloppe thermique par plus de deux, comparé à la génération précédente de processeurs, tout en offrant des performances similaires et une autonomie plus importante de la batterie. Intel promet ainsi des PC portables de moins de 9 mm d’épaisseur sans ventilateur ; le boîtier du processeur sera plus petit (50% de moins), plus fin (30%) et avec une consommation électrique inférieure de 60%.

La nouvelle microarchitecture a été optimisée pour profiter des nouvelles capacités du processus de fabrication 14nm. Intel a mis au point la première technologie 14nm utilisable pour la production en grands volumes. Elle utilise des transistors Tri-Gate (FinFET) deuxième génération, offrant une performance, une puissance, une densité et un coût par transistor inégalés.

La technologie 14nm d'Intel sera utilisée pour la fabrication d'une large gamme de produits haute-performance et basse-consommation, dont des serveurs, des équipements informatiques personnels, et des produits pour l'Internet des Objets.

Les premiers systèmes basés sur le processeur Intel Core M seront disponibles lors des fêtes de fin d'année. Une disponibilité plus large auprès de nombreux fabricants est prévue pour le premier semestre 2015.

Des produits supplémentaires basés sur la microarchitecture Broadwell et sur la technologie 14 nm seront présentés dans les mois à venir.

Tous les détails techniques sur le 14 nm et la microarchitecture Broadwell

Le 31 juillet, Sony et Panasonic ont annoncé qu’ils rassembleraient leurs travaux de R&D dans les écrans Oled au sein d’une société commune baptisée Joled. Opérationnelle début 2015, Joled sera détenue à 5% chacun par ses deux géniteurs, tandis que la société nipponne d’investissement publique-privée INCJ en prendra 75% du capital, au côté de Japan Display (15%) …

Les actionnaires de Joled comptent ainsi accélérer le développement et l’industrialisation d’écrans Oled de grande taille, ce que chacun de leur côté Sony et Panasonic n’ont pas pu faire. Une ligne de production pilote sera mise sur pied. Le premier objectif de Joled est de commercialiser des écrans Oled de moyenne diagonale pour tablettes et PC portables, avant de passer aux téléviseurs.

Selon la presse nippone, la commercialisation en volume des écrans Oled est prévue à l’horizon 2018. Pas sûr que l’échéance soit assez rapprochée pour concurrencer les Coréens, particulièrement en pointe en matière d’afficheurs.

En particulier, LG Electronics a lancé officiellement le 11 août dernier sur le marché américain un téléviseur incurvé à écran Oled de 54,6 pouces de diagonale. Un modèle commercial vendu 3499 dollars (voir photo) …

Créée en juillet 2009, INCJ (Innovation Network Corporation of Japan) est un fonds semi-public et semi-privé qui apporte également une expertise dans le management de sociétés innovantes à fort contenu technologique. INCJ a la capacité d’investir jusqu’à 2000 milliards de yens (environ 20 milliards de dollars) dans différents projets et a investi à ce jour 750 milliards de yens dans 71 projets dont Japan Display, la société commune créée en 2012 par Toshiba, Hitachi et Sony pour rassembler leurs activités dans les petits et moyens écrans LCD.

Fin juillet, le Japonais Fujitsu a finalisé les grandes lignes de la restructuration de son activité semiconducteurs : confirmation de la création d’une société commune avec Panasonic dans les circuits SoC, développement de ses activités de fonderie sur tranches de 300 mm, 200 mm et 150 mm de diamètre et accord stratégique de fonderie avec l’Américain ON Semiconductor qui devient son client …

Annoncée en février 2013, la société commune fabless rassemblant les activités de Fujitsu et de Panasonic dans les circuits intégrés de type système sur une puce (SoC) débutera ses opérations avant fin mars 2015. Fujitsu, Panasonic et la banque de développement du Japon (DBJ) détiendront alors respectivement 40%, 20% et 40% de l’entreprise. La nouvelle entreprise va employer environ 2800 personnes pour un chiffre d’affaires annuel de 150 milliards de yens (1,46 milliard de dollars).Yasuo Nishiguchi, l’ancien président de Kyocera, dirigera l’entreprise en tant que CEO.

La nouvelle entreprise de type fabless bénéficiera des compétences de ses deux géniteurs dans le développement de circuits systèmes pour les marches de la vidéo, de l’image et des réseaux. Elle visera les marchés en croissance notamment dans les domaines du cloud computing, du Big Data, des réseaux optiques, ainsi que des équipements pour le médical et de l’énergie.

Parallèlement, Fujitsu Semiconductor compte accélérer le développement de ses prestations de fonderie. A la fois dans le 300 mm à partir de son usine de Mie, mais également dans le 150 mm (pour la production de circuits analogiques) et dans le 200 mm (pour la production de microcontrôleurs, circuits analogiques et circuits dédiés) à partir de ses usines implantées à Aizu-Wakamatsu. Pour ces dernières, un accord de fonderie à long terme sur tranche de 200 mm a été signé avec l’Américain ON Semiconductor, qui va également investir 7M$ pour prendre 10% du capital de la société de fonderie en 200 et 150 mm.

Spécialisé dans les circuits pour télécommunications filaires et sans fil, l’Américain Broadcom a confirmé à l’occasion de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, sa décision de mettre fin à son activité processeurs bande de base cellulaire, pour laquelle il n’a pas trouvé d’acquéreur. Cette décision le conduit à supprimer 2500 emplois, soit environ 20% de son effectif, a-t-il déclaré aux analystes financiers …

Broadcom va provisionner 417 M$ pour cette restructuration dont 187 M$ dans les comptes du deuxième trimestre. Lors de ce trimestre, l’Américain a réalisé un CA de 2,04 milliards de dollars, en hausse de 2,9% par rapport au premier trimestre 2014 et en baisse de 2,3% par rapport au deuxième trimestre 2013. Sa perte nette a atteint 1 M$, contre un bénéfice de 165 M$ il y a trois mois et une perte de 251 M$, un an plus tôt.

« Nous avons pris cette décision difficile, mais prudente de fermer notre activité processeurs bande de base cellulaire, pour nous recentrer sur les marchés du large bande, des infrastructures et de la connectivité, et devenir ainsi une compagnie plus forte », a commenté Scott McGregor, président et CEO de Broadcom.

Broadcom rejoint ainsi la liste des entreprises qui ont jeté l’éponge dans ce domaine : Analog Devices, Freescale, Infineon, NXP, ST-Ericsson et Texas Instruments …

Une étude récente de Strategy Analytics évaluait le marché des processeurs bande de base pour la téléphonie cellulaire à 18,9 milliards de dollars en 2013, en progression de 8,3%. Qualcomm domine les débats avec une part de marché de 64%, contre 12% pour MediaTek et 8% pour Intel.

Selon Strategy Analytics, Broadcom est un acteur mineur de ce marché avec une part de marché de moins de 5% en 2013. Broadcom fait ainsi partie des acteurs mineurs de ce marché aux côtés de Marvell, Nvidia et Spreadtrum. La société d’études estime que depuis 2007 Broadcom a dépensé plus de 3 milliards de dollars dans la R&D pour le développement de processeurs bande de base, sans en tirer aucun bénéfice.

En septembre 2013, Microsoft annonçait le rachat des téléphones mobiles de Nokia, reprenant 32 000 salariés du groupe finlandais, dont 18 300 personnes impliquées dans la production. Le 17 juillet dernier, le couperet est tombé : Microsoft va supprimer 12 500 emplois, dont beaucoup en production, dans sa branche Nokia Devices and Services dont le rachat a été finalisé le 25 avril dernier …

Cette restructuration à la hache s’inscrit dans un plan plus large de 18 000 suppressions d’emplois au total sur un effectif de 128 076 personnes au 30 juin 2014, contre 99 139 personnes au 30 juin 2013. L’essentiel des suppressions d’emplois interviendra avant la fin de l’année et la totalité d’ici le 30 juin 2015. Microsoft va provisionner entre 1,1 et 1,6 milliard de dollars pour subventionner cette restructuration.

Comment Microsoft compte-t-il se positionner sur le marché des téléphones mobiles entre l’entrée et le haut de gamme ? Une première réponse a été donnée le 12 août dernier avec la présentation du Nokia 130, qui sera commercialisé à seulement 19 euros ! Une prouesse pour un appareil intègre un lecteur vidéo, offrant jusqu'à 16 heures de lecture pour des vidéos stockées sur une carte microSD, et propose également un lecteur MP3 et une radio FM. Il sera disponible dans certains marchés y compris la Chine, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie, le Kenya, le Nigeria, le Pakistan et les Philippines et le Vietnam.

Le premier août, la division test et mesure électronique d’Agilent Technologies a officiellement fait ses premiers pas sous le nom de Keysight Technologies. L’entité demeure une filiale à 100% d’Agilent jusqu’à début novembre, date à laquelle elle prendra son indépendance et sera cotée à la Bourse de New York …

Keysight, dirigée par Ron Nersesian, emploie 9500 personnes dans 30 pays pour un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars.

Keysight Technologies se consacre uniquement au test et mesure pour l’industrie électronique. Keysight s’adresse à un marché mondial de 13 milliards de dollars, dont la croissance annuelle moyenne sur le long terme est de 3% à 4%. Keysight revendique le rang de premier fournisseur mondial en test et mesure sur les trois segments de ce marché : les télécommunications ; l’industriel, l’informatique et les semiconducteurs ; et enfin la défense et l’aéronautique. Le marché du test et mesure en télécoms représente 4 milliards de dollars et croît en moyenne de 4% à 6% par an ; celui de l’industriel, de l’informatique et des semiconducteurs représente 6 milliards et progresse en moyenne de 3% à 5% par an ; enfin, celui du test et mesure pour le militaire et l’aéronautique représente 3 milliards de dollars par an, avec une croissance faible, voire nulle.

Teknoflex, un fleuron de l’industrie britannique des circuits imprimés fondé dans les années 50, a été placé en liquidation judiciaire à la mi-juillet. Tout son parc d’équipements et d’outillages a été racheté par son confrère Spirit Circuits pour ses usines britanniques de Waterlooville et de Poole …

Au moment du placement sous administration judiciaire, Teknoflex comptait encore 90 employés. Teknoflex Interconnect Solutions avait déjà été placé en redressement judiciaire il y a 18 mois et racheté alors par une nouvelle équipe de direction. Mais la concurrence exacerbée des pays à bas coût de main-d’œuvre et des coûts fixes trop élevés n’ont pas permis de redresser l’entreprise, qui, par le passé, a été le plus grand fabricant britannique de circuits imprimés multicouches flexibles et flex-rigides.

Le Japonais Panasonic et le fabricant américain de voitures électriques Tesla Motors ont signé fin juillet un accord pour construire une unité de fabrication de batteries à grande échelle aux États-Unis, connue sous le nom de Gigafactory. La Gigafactory va produire des cellules, modules et blocs pour les véhicules électriques de Tesla et pour le marché du stockage stationnaire …

La Gigafactory doit permettre une réduction continue du coût des blocs de batteries en parallèle avec la fabrication des volumes nécessaires pour permettre à Tesla d’atteindre son objectif : faire des véhicules électriques un marché de masse.

La Gigafactory doit produire 35 GWh de cellules et 50 GWh de blocs par année d’ici 2020. Tesla prévoit que la Gigafactory embauchera environ 6500 personnes d’ici 2020.

Selon l’accord, Tesla préparera, fournira et gérera le terrain et les bâtiments. Panasonic fabriquera et fournira des cellules lithium-ion cylindriques et investira dans les équipements, les machines et autres outils de fabrication connexes. Tesla prendra les cellules et les autres composants pour assembler des modules et des blocs de batteries. Pour répondre à la demande prévue pour les cellules, Tesla va également continuer à acheter des cellules de batteries fabriquées dans les usines de Panasonic au Japon.

La Gigafactory sera gérée par Tesla avec Panasonic, qui se joint à elle en tant que principal partenaire de ce projet en charge des cellules de batteries au lithium-ion et occupant environ la moitié de l’espace de fabrication prévu ; les fournisseurs clés combinés avec le module de Tesla et l’assemblage des blocs occuperont l’autre moitié de ce complexe industriel totalement intégré.

Le Japonais Sony a annoncé fin juillet son intention d’investir 35 milliards de yens, soit environ 340 millions de dollars, pour renforcer ses capacités de production d’imageurs CMOS de 60 000 tranches par mois actuellement (en équivalent 300 mm), à 68 000 tranches d’ici août 2015, avec l’objectif à terme d’atteindre 75 000 tranches par mois …

L’investissement concerne une technologie de capteurs d’images miniaturisée (stacked CMOS image sensors), qui permet également une amélioration de la qualité de l’image. Cet accroissement des capacités de production vise en particulier des capteurs d’images pour smartphones et tablettes, mais la presse nippone évoque également des applications industrielles dans l’automobile.

Ces capteurs d’images sont produits dans deux sites au Japon.

Le Britannique XMOS, spécialisé dans le développement de microcontrôleurs multicœurs, a levé en juillet 26,2 millions de dollars, afin d’accélérer le développement de nouveaux produits pour applications embarquées et renforcer son réseau de support client. Signe de l’intérêt pour l’architecture xCore du Britannique, l’Allemand Robert Bosch, le Chinois Huawei et l’Américain Xilinx, numéro un mondial des FPGA, ont à cette occasion participé au tour de table aux côtés des investisseurs existants …

xCORE est une architecture propriétaire de microcontrôleurs développée par XMOS. Cette technologie offre la même réactivité qu'une solution matérielle et est programmable comme un contrôleur standard. Elle intègre une suite complète et gratuite d'outils de conception, permettant ainsi à toute personne initiée à la programmation C de disposer d'un niveau de performances et de réactivité élevé. Ces solutions bénéficient d'un large champ d'application au niveau de la taille du système client, de la complexité de sa conception et du marché, notamment dans les secteurs audio, automobile, industriel et le secteur des biens de consommation.

A la suite d’une alliance stratégique et exclusive concernant les circuits imprimés haute fréquence, le Chinois WUS Printed Circuits a pris une participation de 4,5% au capital du fabricant allemand de circuits imprimés Schweizer Electronic …

En 2013, l’activité circuits imprimés HF de Schweizer a fait un bond de 200%. Schweizer et WUS estiment qu’ils pourront offrir à leurs clients une capacité de production initiale équivalente à 50 millions d’euros pour cette catégorie de circuits imprimés.

Au premier semestre, le chiffre d’affaires de Schweizer a progressé de 13% sur un an, à 55,3 millions d’euros, pour un bénéfice net en progression de 13% également, à 2,7 millions d’euros.

STMicroelectronics a annoncé le 25 juillet l'ouverture à Taiwan d'un laboratoire dédié aux microphones MEMS (chambre anéchoïque). Ce centre aura pour mission de tester et d'analyser les applications audio de hautes performances réalisées avec les microphones MEMS de ST …

Le nouveau laboratoire de ST fournira des tests de performances audio à tous les niveaux, depuis les composants (microphones ou composants acoustiques) jusqu'aux modules et aux systèmes (smartphones, tablettes, ordinateurs portables, téléviseurs et télécommandes) en vue d'assurer une qualité d'enregistrement et de restitution audio optimale, de raccourcir les délais de débogage et d'accélérer la commercialisation des applications finales.

Selon la société d’études IHS, les livraisons mondiales de microphones MEMS ont augmenté de 37% de 2012 à 2013, passant de 1,9 à 2,6 milliards d'unités en un an. D'ici 2017, ces livraisons devraient atteindre 5,4 milliards d'unités.

Le spécialiste allemand de l’éclairage Osram, qui emploie 35 000 personnes dans le monde pour un chiffre d’affaires de 5,3 milliards de dollars (exercice clos le 30 septembre 2013), a annoncé fin juillet à la faveur de la publication de ses résultats trimestriels, un plan de transformation de l’entreprise qui va conduire à la suppression de 7800 emplois au cours des trois prochains exercices, dont 1700 emplois en Allemagne et 6100 à l’international …

Cette restructuration, qui doit coûter 450 M€ à Osram et lui permettre in fine 260 M€ d’économies annuelles, est dictée par l’évolution des métiers de l’éclairage qui passe de l’éclairage traditionnel à l’éclairage à DEL (LED pour les anglophones).

Parallèlement à cette restructuration, Osram annonce son projet d’acquérir Clay Paky, un spécialiste des solutions d’éclairage pour les spectacles du vivant (concerts, théâtres, etc.). L’entreprise italienne emploie une centaine de personnes pour un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 60 millions d’euros.

En panne de croissance, l’Américain Cisco Systems, spécialiste mondial des produits réseau, a annoncé un plan de suppression de 6000 emplois, soit 8% de son effectif mondial. L’été dernier, Cisco avait déjà annoncé un plan de suppression de 4000 emplois dans le monde …
Au dernier trimestre, Cisco a réalisé un chiffre d’affaires de 12,4 milliards de dollars (-0,5%), pour un bénéfice net en recul de 1%, à 2,2 milliards de dollars. L’Américain termine ainsi son exercice sur un CA annuel de 47,1 milliards (-3%), pour un bénéfice net en recul de 21,3%, à 7,9 milliards de dollars.