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br> La concentration dans l’industrie des disques durs se poursuit à marche forcée : après l’annonce début mars de l’acquisition d’Hitachi Global Storage Technologies (Hitachi GST) par l’Américain Western Digital, dans une transaction évaluée à 4,3 milliards de dollars, Seagate réplique en scellant un accord pour acquérir l’activité disques durs de Samsung dans une transaction évaluée à 1375 M$.

Cette acquisition d’effectuera pour moitié en numéraire (687,5 M$) et pour moitié en actions, Samsung détenant 9,6% du capital de Seagate à l’issue de la transaction. Rappelons que parallèlement, le groupe Hitachi doit détenir environ 10% des actions de Western Digital.

L’accord entre Samsung est gagnant-gagnant. Le Coréen livrera à l’Américain les mémoires flash NAND pour ses disques durs à état solide (SSD). De son côté, Seagate sera le fournisseur privilégié de disques durs pour les PC de bureau, les notebooks et les appareils d’électronique grand public du Coréen.

Lors de son dernier trimestre clos le 1 avril 2011, Seagate a livré 49 millions de disques durs pour un chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dollars et un bénéfice net de 93 M$.
Selon IHS iSuppli, en se basant sur les chiffres du quatrième trimestre (voir schéma ci-dessous), Western Digital (avec Hitachi GST) pourrait revendiquer une part de marché mondiale de 50% contre 39% pour Seagate (avec Samsung).

Répartition des ventes mondiales de disques durs au 4e trimestre 2010 (source IHS iSuppli)

Trois sociétés d’études de marché viennent coup sur coup de publier leur bilan annuel pour les ventes mondiales de semiconducteurs : IDC est le moins généreux avançant un marché de 283 milliards de dollars pour 2010, en hausse de 24% par rapport à 2009, tandis que Gartner estime ce marché à 299,4 milliards (+30,9%) et qu’IHS iSuppli se montre le plus large, affirmant que les ventes mondiales de SC ont dépassé la barre mythique des 300 milliards, à 304,1 milliards de dollars (+32,1%).

A en croire ce dernier, cette folle envolée s’explique par l’explosion des ventes de mémoires (et surtout de leur prix), avec une hausse de 52,4% l’an passé. Cette hausse vaut surtout pour les Drams dont le marché a fait un bond de 75% en 2010 et dans une moindre mesure pour les flash NAND (+34,5%). IHS iSuppli relève également l’envolée des ventes de capteurs et d’acuateurs (+35,5%) et celle des composants discrets (+34,5). Dans son commentaire, le cabinet d’études met l’accent sur le resserrement des parts de marché en Intel et Samsung (mais, à notre avis, il est tellement lié au prix des mémoires qu’on ne peut en tirer de conclusions hâtives pour les prochaines années). A peine plus pertinente est l’analyse des moins bons résultats enregistrés par les entreprises fabless : collectivement, Qualcomm, Broadcom, AMD, Marvell Technology, MediaTek, nVidia et Xilinx, n’auront progressé que de 26% l’an passé, soit six points de moins que le marché.

De son côté Gartner met en avant la percée de Broadcom, qui grâce un bond de ses ventes de 53%, se hisse pour la première fois dans le Top10 établi par l’Américain. Ce qui enlève du crédit à la thèse d’IHS iSuppli sur les fabless…

Enfin, pour IDC, le marché mondial des semiconducteurs devrait croître de 6% à 8% cette année. L’an passé, l’informatique a consommé 39% du marché du semiconducteur, devant les télécoms (28%). La consommation de semiconducteurs dans l’automobile a fait un bond de 39% et celle dans l’électronique grand public a progressé de 13,3%.


Egalement le classement de Gartner

Les évènements tragiques du 11 mars dernier auront finalement eu peu d’emprise sur les ventes d’équipements japonais pour la fabrication des semiconducteurs le mois dernier ; certes, le book-to-bill a décroché, mais les facturations et les commandes ont été nettement supérieures à celle de février, prouvant ainsi qu’il est bien difficile de dévier la course d’un paquebot (pour éviter l’iceberg ?).

Selon la SEAJ (Semiconductor Equipment Association of Japan), les commandes en équipements pour SC japonais ont en effet représenté 115,862 milliards de yens en mars (1404 M$), en hausse de 9,5% par rapport à février, et en hausse de 19,2% par rapport à mars 2010.

Les facturations ont, pour leur part, progressé de 20,9% en un mois, à 122,037 milliards de yens ( 1479 M$) et ont été supérieures de 46,5% à celles de mars 2010. A 0,95, le book-to-bill japonais est ainsi redescendu en dessous de l’unité, après être remonté à 1,05 en février (contre 0,99 en janvier, 1,07 en décembre, 1,09 en novembre, 1,12 en octobre, 1,14 en septembre).

Le fabricant coréen d’écrans plats LG Display vient de publier un chiffre d’affaires trimestriel de 5366 milliards de wons ( 4,92 milliards de dollars), en baisse de 17,2% en trois mois et de 8,7% sur un an ; en surface d’écrans LCD livrée, ses ventes ont chuté de 15% en trois mois, à 6,73 millions de m2.

En dépit de la faiblesse saisonnière de la demande, LG Display a pu maintenir le taux d’utilisation de ses capacités de production à plus de 85%.

Dans ce contexte, le Coréen affiche toutefois une perte nette trimestrielle de 115 milliards de wons ( 105 M$), contre une perte de 268 milliards de wons trois mois plus tôt et un bénéfice de 649 milliards au premier trimestre 2010.

En valeur, son chiffre d’affaires par applications se décompose comme suit : LCD pour téléviseurs (48%), pour moniteurs (24%), pour PC portables (18%) et pour autres terminaux mobiles (10%).

Pour le trimestre en cours, LG s’attend à une hausse de près de 10% de ses livraisons en volume, ainsi qu’à une stabilité des prix pour les LCD pour téléviseurs et à une tendance à la hausse des prix pour les écrans pour l’informatique.

En dépit des craintes des analystes sur la cannibalisation du marché des PC par les tablettes électroniques, Intel a pulvérisé les records au premier trimestre, se payant même le luxe d’afficher une croissance à deux chiffres dans chaque grande famille de produits et sur chaque grande zone géographique ; sur sa lancée, le numéro un mondial des semiconducteurs table déjà sur une croissance de ses ventes annuelles de plus de 20% en 2011.

Au premier trimestre, Intel a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 12,8 milliards de dollars, en hausse de 25% par rapport aux trois premiers mois de 2010 et de 12% par rapport au quatrième trimestre 2010, pour un bénéfice d’exploitation de 4,2 milliards (+21% sur un an) et un bénéfice net de 3,2 milliards (+29% sur un an).

Pour le deuxième trimestre, Intel vise un chiffre d’affaires de 12,8 milliards de dollars, +/- 500 M$.

Pour l’ensemble de 2011, Intel prévoit désormais d’investir 10,2 milliards de dollars (+/- 400 M$) dans ses usines, soit davantage que ce qu’il avait prévu en début d’année : 9 milliards de dollars +/- 300 M$.