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br> Didier Lamouche, CEO de ST-Ericsson, a présenté hier le plan de restructuration et de transformation du fabricant de semiconducteurs pour téléphones mobiles ; ce plan passe par la suppression de 1700 emplois (sur un effectif de l’ordre de 6500 personnes) dont une partie (plusieurs centaines) sera rapatriée chez STMicroelectronics chez qui seront transférées les activités R&D de ST-Ericsson qui couvrent le développement des processeurs d’applications.

ST cédera alors sa technologie de processeurs d’applications sous licence à ST-Ericsson qui l’intégrera dans ses ModAps — des solutions intégrant un processeur d’application et un modem — pour smartphones et tablettes tactiles.

Comme il l’avait laissé entendre en début d’année lors de la présentation de ses résultats annuels, STMicroelectronics renforce ainsi sa stratégie de convergence multimédia en développant une plate-forme de traitement d’applications unique pouvant être utilisée dans une large gamme d’appareils multimédia : décodeurs numériques, téléviseurs, véhicules automobiles, smartphones et tablettes tactiles.

Pour sa part, ST-Ericsson va continuer à développer la partie modems de sa plate-forme technologique pour smartphones et s’ouvre également la possibilité de commercialiser sous licence sa technologie modems. Ainsi, les différents blocs clés d’une solution complète pour le sans fil (processeurs d’applications, modems, connectivité, puissance, RF, signaux analogiques et mixtes) seront développés soit en interne, soit chez ST, soit à travers d’alliances avec des tiers pour limiter et optimiser l’effort de R&D.

Les suppressions d’emplois qui vont conduire à une réduction d’effectif de 1700 personnes au niveau mondial (transferts chez ST compris) devraient épargner la France qui abrite environ un quart de l’effectif mondial sur les sites de Paris, Sophia-Antipolis, Le Mans, Rennes et Grenoble. Même si le détail n’a pas été officiellement annoncé avant que les consultations légales ne soient engagées avec les sites concernés, il semble que seront fermés les sites de Bristol (Royaume-Uni), Tempere (Finlande), Zaventem (Belgique) Zurich (Suisse) et Shanghai (Chine). Issu du rassemblement des activités circuits pour téléphones mobiles de STMicroelectronics, NXP et Ericsson, ST-Ericsson était disséminé en début d’année sur 44 sites dans le monde (contre environ 70 à sa création) dont 6 en France. Les sites conservés seront spécialisés par technologie pour devenir des « centres d’excellence ».
Globalement, le plan de restructuration devrait coûter à l’entreprise entre 130 M$ et 150 M$, pour espérer une réduction des coûts annuels de 320 M$ quand les plans de restructuration en cours seront achevés.

Au premier trimestre 2012, les ventes de ST-Ericsson ont chuté de 29% par rapport au quatrième trimestre 2011, à 290 millions de dollars, et de 34,7% par rapport au premier trimestre 2011. La perte nette du fabricant de puces de mobiles s’est aggravée atteignant 312 M$, contre 231 M$ trois mois plus tôt et 178 M$ au premier trimestre 2011. Pour le deuxième trimestre, ST-Ericsson s’attend enfin à un rebond séquentiel de ses ventes, supérieur à 10%.

L’an passé, ST-Ericsson avait également enregistré de très mauvais résultats : un chiffre d’affaires en chute de 28%, à 1650 M$, pour une perte nette de 841 M$, contre un déficit de 591 M$ en 2010.