<

publicité

br> Nous poursuivons aujourd'hui notre tour d'horizon de l'actualité estivale par l'examen de la conjoncture et des statistiques de marché pour le deuxième trimestre dans l'industrie du semiconducteur, de la distribution des composants électroniques, des afficheurs, des téléphones mobiles et des équipements de production.

Les ventes mondiales de semiconducteurs ont représenté 73,1 milliards de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 4,7% par rapport au premier trimestre de l’année, selon le WSTS ; en Europe, les ventes du deuxième trimestre exprimées en dollars ont néanmoins affiché un léger recul (-2%) par rapport à celles des trois premiers mois de l’année.

Pour le seul mois de juin, les ventes mondiales de semiconducteurs ont représenté 24,38 milliards de dollars, en baisse de 0,1% par rapport à mai 2012 et de 2% par rapport à juin 2011. Par régions, les ventes de juin ont progressé séquentiellement de 2% au Japon et de 0,6% dans la zone Asie Pacifique, alors qu’elles ont reculé de 0,7% en Europe et surtout de 3,6% sur le continent américain. Par rapport à juin 2011, elles ont progressé de 3,7% au Japon et de 1% dans la zone Asie-Pacifique, alors qu’elles ont chuté de 8,1% en Amériques et de 12,1% en Europe.

Exprimées en euros, les ventes de juin en Europe ont représenté 2199 M€, en hausse de 1,2% par rapport à mai 2012, mais en recul de 1,4% par rapport à juin 2011. Sur les six premiers mois de l’année, elles sont ainsi en recul de 6,9% par rapport à janvier-juin 2011.

« L’industrie des semiconducteurs continue de naviguer dans un environnement économique perturbé, avec toutefois une meilleure fortune que bien d’autres secteurs. Mais l’incertitude macroéconomique bride la croissance. Le Japon et l’Asie-Pacifique montrent des signes encourageants, tempérés par la faiblesse de la demande en Europe et en Amériques », commente Brian Toohey, président de la SIA, l’association américaine de l’industrie des semiconducteurs.

Les 20 premiers fabricants mondiaux de semiconducteurs ont vu leurs ventes du deuxième trimestre progresser de 3% par rapport à celles du premier trimestre, à 53,6 milliards de dollars, selon le bilan à mi-parcours dressé par IC Insights ; cette croissance séquentielle, inférieure à celle de l’ensemble de l’industrie des semiconducteurs (+6% pour IC Insights ; +4,7% pour le WSTS) cache de nombreuses disparités.

Les trois fondeurs que sont TSMC, Globalfoundries et UMC, affichent en effet une croissance moyenne de 20% en trois mois (dont +22% pour TSMC qui présente un taux d’utilisation de ses capacités de production de 102% !). Le fait que de nombreux fabricants intégrés verticalement visent un modèle fab-lite (TI,Renesas, ST, etc.) garantit aux fondeurs de belles perspectives de croissance pour les prochaines années.

A l’inverse, les fabricants de semiconducteurs japonais ont particulièrement souffert. Les ventes combinées des quatre Japonais du Top20 (Toshiba, Renesas, Sony et Fujitsu) ont reculé séquentiellement de 16% au deuxième trimestre, seul Sony ayant affiché une croissance. Mais Renesas table sur un rebond de ses ventes de semiconducteurs de 24% au troisième trimestre et Toshiba devrait également bénéficier d’une perspective favorable, souligne le cabinet d’études.

Pour le troisième trimestre, IC Insights estime que les ventes du Top20 du semiconducteur devraient progresser de 5% par rapport au deuxième trimestre. Au total, les ventes du quatrième trimestre devraient progresser de 2% séquentiellement pour une croissance de 3% pour l’ensemble de l’année 2012, estime IC insights.

Les prises de commandes en Europe dans la distribution de composants actifs et passifs ont reculé de 4,6% au deuxième trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2012, dont –2,6% dans les semiconducteurs, -7,3% dans les passifs et –8,6% dans les composants électromécaniques et autres, selon les statistiques trimestrielles de l’IDEA, l’association internationale des distributeurs en électronique ; elles ont également chuté de 16,3% par rapport à celles du deuxième trimestre 2011, dont –23,1% dans les semiconducteurs, -12,7% dans les passifs et –11,2% dans les composants électromécaniques et autres.

Au deuxième trimestre, les facturations sur le marché européen de la distribution de composants électroniques ont, pour leur part, reculé de 7,8% par rapport au trimestre précédent : -8,4% dans les semiconducteurs, -6,7% dans les passifs et –6,5% dans les composants électromécaniques et autres. Globalement, les facturations ont reculé de 17,8% sur un an : -21,3% dans les semiconducteurs, -13,2% dans les passifs et –8,6% dans les composants électromécaniques et autres.

Le book-to-bill de la profession (rapport commandes sur facturations) est remonté à 0,97 au deuxième trimestre, contre 0,94 au premier trimestre 2011. Dans les semiconducteurs, il est passé de 0,91 à 0,97 en trois mois, de 0,98 à 0,97 dans les passifs et de 1,01 à 0,99 pour les composants électromécaniques et autres.

Notons que nous ne détaillons pas les statistiques du deuxième trimestre pour la France, car elles ont été estimées par l’IDEA, souligne l’organisation professionnelle.


Les statistiques de l’IDEA proviennent des données fournies par les associations de distributeurs en France (SPDEI), Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et pays nordiques, associations qui représentent 71% de l’activité de distribution dans leurs pays.

Le marché européen de la distribution de semiconducteurs a représenté 1,46 milliard d’euros au deuxième trimestre 2012, soit un recul de 5,2% par rapport au premier trimestre 2012, et une chute de 14,7% par rapport au deuxième trimestre 2011, selon la DMASS, Distributors’ and Manufacturers’ Association of Semiconductor Specialists.

« Nous sommes confrontés actuellement à une faible demande, du fait des incertitudes liées à sa situation économique en Europe. Même si la deuxième moitié de l’année sera inévitablement meilleure, il est clair aujourd’hui que 2012 ne sera pas une année de croissance pour le marché européen de la distribution de semiconducteurs », reconnaît Georg Steinberger, président de la DMASS.

Par rapport au deuxième trimestre 2011, tous les marchés d’Europe de l’Ouest sont en retrait, la baisse s’échelonnant de -9,8% pour la France (à 110 millions d’euros), à –24,3% pour Italie (à 139 millions d’euros). Le marché allemand de la distribution de semiconducteurs affiche, pour sa part, une chute de 21,9%, à 472 M€ ! Le marché britannique de la distribution de semiconducteurs recule, de son côté, de 10,3%, à 124 millions d’euros. La baisse des facturations dans la région nordique atteint 18%, 11,4% au Benelux et 13,8% en Espagne et au Portugal. En Europe de l’Est, la progression du marché a été en deux chiffres en Russie (à 65 M€), en Roumanie et en Israël.

Par types de produits, ceux les moins affectés par la baisse ont été les circuits logiques programmables (-2,7%) et les autres produits logiques (-8,1%). Dans l’analogique, la baisse a été du même ordre que celle de l’ensemble du marché, elle a été inférieure pour les circuits de puissance et supérieure à la moyenne pour les composants micro MOS (microcontrôleurs, microprocesseurs, DSP).


Fondée en 1989, la DMASS compte à ce jour 35 membres actifs (dont, pour les distributeurs, Anglia, Arrow, Avnet et ses filiales, dont Silica, Avnet Memec, Avnet SCS, Avnet Abacus et Avnet Israel, EBV Elektronik, Farnell, Future Electronics, MSC Gleichmann et Rutronik) et représente, suivant les pays, entre 80% et 85% du marché européen de la distribution. L’organisation professionnelle, - rappelons-le-, ne prend en compte que les semiconducteurs hors composants pour PC.

Le marché mondial des écrans LCD de grande taille a représenté 188 millions d’unités au deuxième trimestre, en progression de 10,2% en trois mois et de 4,5% par rapport au deuxième trimestre 2011, selon les statistiques de WitsView, une division de TrendForce.

Concernant les seuls LCD pour téléviseurs, 55,2 millions de pièces ont été vendues au deuxième trimestre, soit une progression de 7,3% en trois mois et de 5,1% sur un an. En revanche, à 43,8 millions d’unités, les livraisons de LCD pour moniteurs informatiques ont reculé de 3,6% en trois mois et de 13,1% en un an.

362 millions de téléphones mobiles ont été vendus dans le monde au deuxième trimestre, soit une hausse modeste de 1% par rapport au deuxième trimestre de 2011, selon Strategy Analytics ; IDC partage cette analyse évaluant également la croissance à 1% pour un marché de 406 millions d’unités ; à l’inverse, Gartner estime que le marché mobiles a reculé de 2,3% sur un an à 419 millions de pièces, tandis que ABI Research évalue la baisse à 2,5% pour un marché de 365 millions de pièces.

Quoi qu’il en soit, en dehors des smartphones, le marché des téléphones mobiles aurait lourdement chuté : tous les cabinets d’études s’accordent en effet sur la phénoménale croissance du marché des smartphones au deuxième trimestre. Elle a atteint 32% à 146 millions d’unités, pour Strategy Analytics ; +42,1% à 153,9 millions d’unités pour IDC ; +42,7%, pour représenter 36,7% des ventes de mobiles pour Gartner ; +37,9%, à 146,8 millions de pièces pour ABI Research.

Tous s’accordent également pour souligner le premier rang mondial de Samsung pour l’ensemble des mobiles devant Nokia et pour les seuls smartphones loin devant Apple (une part de marché de 34,6% contre 17,8% pour le fabricant de l’iPhone, selon Strategy Analytics, par exemple).

Tant pour les machines d’origine japonaise qu’américaine, les commandes et les facturations en équipements pour la fabrication des semiconducteurs ont reculé en juillet dernier par rapport à juin 2012 et juillet 2011 ; le rapport commandes sur facturations (book-to-bill) est ainsi inférieur à l’unité depuis deux mois pour les machines américaines et depuis six mois pour les équipements japonais.

Selon SEMI, les prises de commandes en équipements US pour la fabrication des semiconducteurs ont ainsi représenté 1,28 milliard de dollars en juillet, soit 10,2% de moins qu’en juin 2012 et 1,5% de moins qu’en juillet 2011. Les facturations ont pour leur part reculé de 3,9% en un mois, à 1480 M$, et ont été inférieures de 2,9% à celles de juillet 2011. Le book-to-bill (rapport commandes sur facturations) des fabricants d’équipements américains est descendu à 0,87 en juillet, contre 0,93 en juin, 1,05 en mai, 1,10 en avril, 1,12 en mars, 1,01 en février, 0,96 en janvier et 0,85 en décembre.

Selon la SEAJ (Semiconductor Equipment Association of Japan), les commandes en équipements pour SC japonais ont représenté 84,832 milliards de yens en juillet (1069 M$), en baisse de 7,6% par rapport à juin 2012, et en recul de 7,5% par rapport à juillet 2011. Les facturations ont, pour leur part, reculé de 0,4% en un mois, à 95,824 milliards de yens (1207 M$) et ont été inférieures de 12,7% à celles de juillet 2011. Le book-to-bill japonais a ainsi reculé à 0,89 en juillet, contre 0,95 en juin, 0,91 en mai, 0,88 en avril, 0,78 en mars, 0,98 en février, 1,06 en janvier 2012 et 1,20 en décembre.

Selon SEMI, la consommation mondiale de tranches de silicium en surface livrée a bondi de 20% au deuxième trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2012, à 1,58 million de m2 ; par rapport au deuxième trimestre 2011, la consommation de silicium ne progresse toutefois que de 2%.

« Du fait des incertitudes persistantes concernant la conjoncture en semiconducteurs, la demande mondiale de tranches de silicium pour l’ensemble de 2012 devrait ainsi être stable par rapport à 2011 », souligne l’organisation professionnelle.

Selon ASM Assembly Systems (l’ancienne division machines de placement Siplace de Siemens), le marché mondial des équipements CMS donne des signes de redressement depuis la fin du deuxième trimestre, mettant ainsi un terme à la baisse du marché depuis le deuxième semestre de 2011 jusqu’au début de 2012 ; le constructeur souligne notamment une croissance des prises de commande et des livraisons en Chine, qui représente près de la moitié du marché des équipements CMS.

Le reste de l’Asie et l’Amérique du Nord ainsi que l’Amérique du Sud sont en phase de stabilisation et de faible croissance. Seul le marché européen continue sur une tendance négative, en raison de la crise de l’Euro. Les livraisons d’équipements CMS en Europe ont ainsi été en baisse au deuxième trimestre, soit le troisième trimestre de baisse de suite, souligne le fabricant de machines de production.