Vendredi 24 Mai @ VIPress.netBruxelles compte mobiliser 100 milliards d’investissements privés pour doubler la production de semiconducteurs en Europe
Ce ne sont encore que des intentions, mais la volonté politique est affichée : la Commission européenne a lancé hier une campagne en faveur d'investissements publics coordonnés dans les secteurs de la micro- et de la nanoélectronique européenne, afin d’inciter les entreprises à investir 100 milliards d’euros entre 2013 et 2020 pour doubler la part de l’Europe dans la production mondiale de semiconducteurs et la porter à près de 20%. 10 milliards d’euros de fonds publics et privés devront être investis dans la R&D (passage au 450 mm ; technologies avancées pour rendre les puces plus rapides et embarquant plus d’intelligence) afin de mettre en œuvre cette politique industrielle et amorcer ce cercle vertueux …
« Je souhaite doubler notre production de puces, de sorte qu'elle atteigne près de 20% de la production mondiale. Je veux que l’Europe produise sur son territoire plus de puces que les États-Unis n'en fabriquent chez eux. L'objectif est réaliste, si nous orientons bien nos investissements », s’est fixé pour objectif Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne.
La mise en place de cette stratégie industrielle que la Commission européenne appelle de ses vœux s’articule autour de plusieurs piliers. Tout d’abord le renforcement des trois pôles européens de nanoélectronique de niveau mondial : Grenoble en France, Dresde en Allemagne, ainsi que Louvain en Belgique associé à Eindhoven aux Pays-Bas. Ces trois pôles devront être mis en réseau avec d’autres pôles européens de pointe, que sont notamment Cambridge, la Carinthie, Dublin et Milan. Les trois chantiers principaux de R&D industrielle seront d’abaisser les coûts de production des semiconducteurs grâce au passage à une fabrication sur tranches de 450 mm de diamètre, de rendre les puces plus rapides ("More Moore") et les rendre plus intelligentes ("More than Moore").
Pour amorcer la pompe, la Commission estime qu’il faut mobiliser 10 milliards d’euros provenant de sources privées et de financements régionaux, nationaux et de l’Union européene, dont 5 milliards à dégager dans le cadre d'un partenariat public-privé. Elle met également en avant la nécessité d’une augmentation et d’une coordination accrue des investissements de l’Union et des États membres grâce à une meilleure coopération transfrontière (70% des investissements publics devraient provenir des États membres et 30% de l’Union européenne).
La feuille de route de la Commission européenne s’inspire ainsi largement des préconisations formulées par la profession en novembre dernier : les associations AENEAS et CATRENE avaient alors remis à Neelie Kroes un rapport intitulé [L]http://www.aeneas-office.eu/web/downloads/strategic-docs/position_paper_final.pdf| « Innovation for the future in Europe : nanoelectronics beyound 2020 »[/L], qui traçait les grandes lignes d'une stratégie devant générer un investissement total de 100 milliards d’euros entre 2013 et 2020. A chacun désormais d’engager les fonds nécessaires à cette politique industrielle de reconquête de compétitivité.
La stratégie proposée par la Commission européenne s’inspire largement du rapport remis par la profession fin 2012 à Neelie Kroes.
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