Mardi 29 Mai @ VIPress.netRenesas renforce sa stratégie de production avec le fondeur TSMC
Alors que la presse japonaise affirme que Renesas pourrait annoncer d’ici l’été un plan de suppression de 10 000 à 14 000 emplois sur un effectif de 42 800 personnes, le fabricant de semiconducteurs japonais déclare que ces allégations ne sont pas de son fait et qu’elles ne peuvent donc pas être confirmées ou regardées à l’heure actuelle comme des faits ; pour autant, Renesas a officialisé un accord stratégique avec le fondeur taïwanais TSMC à qui il confie tout ou partie de la production de ses microcontrôleurs en technologie 40 nm et moins pour des applications dans l’automobile et l’électroménager.
TSMC collaborait déjà avec Renesas pour la production de microcontrôleurs en technologie 90 nm. Par rapport à cette génération, la technologie 40 nm permet un réduction de la consommation électronique et une diminution de la taille de la puce de plus de 50%. Renesas a, en particulier, développé un microcontrôleur avec mémoire flash embarquée pour l’automobile dans une technologie 40 nm baptisée MONOS (pour Metal-Oxide-Nitride-Oxide-Silicon).
En 2011, Renesas a réalisé un chiffre d’affaires de près de 4,3 milliards de dollars dans les microcontrôleurs dont il est le numéro un mondial avec 27% du marché : 2150 M$ dans les microcontrôleurs pour l’automobile dont il détient 42% du marché et 2147 M$ dans les microcontrôleurs pour usage général (voir illustration).
Pour mesurer l’ampleur du plan de restructuration qui se dessine, reste à savoir la part de la production que Renesas souhaite confier à TSMC. De même, une augmentation de capital de 100 milliards de yens (près de 1 milliard d’euros) serait également en préparation (soit le double de ce que la presse nipponne annonçait il y a une semaine). Mais il faudrait encore convaincre les grands actionnaires de Renesas (NEC, Hitachi, Mitsubishi) du bien-fondé de cette augmentation de capital, ce qui ne serait pas encore le cas.
Renesas justifie cet accord avec TSMC par le fait que le groupe a tiré les leçons du tremblement de terre au Japon de mars 2011 qui a considérablement désorganisé la chaîne d’approvisionnement pour ses clients dans les microcontrôleurs pour l’automobile. En construisant ce « réseau de fabrication », Renesas estime ainsi pouvoir s’affranchir des aléas d’une catastrophe de ce type. Certains analystes soulignent toutefois qu’en se mettant à la merci de TSMC pour les technologies les plus avancées, Renesas prend un risque comme tous les autres grands clients du fondeur. Le débat est sans fin.
Renesas Electronics, issu du rassemblement des activités semiconducteurs hors Drams d’Hitachi et Mitsubishi, puis de NEC, a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 883,1 milliards de yens (11,1 milliards de dollars), -dont 786 milliards pour les seuls semiconducteurs-, pour l’exercice qui a pris fin le 31 mars, contre un CA de 1137,9 milliards lors de l’exercice précédent, soit un recul de 22% que le fabricant attribue principalement à l’impact des inondations en Thaïlande, à la dégradation des conditions économiques en Europe et en Chine et à la persistance d’une parité yen/dollar défavorable. Dans ce contexte, le groupe nippon a affiché une perte d’exploitation de 56,8 milliards de yens et une perte nette de 62,6 milliards (785 M$), contre un déficit de 115 milliards lors de l’exercice précédent.
Renesas, numéro un mondial des microcontrôleurs
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