Mercredi 02 Juillet @ VIPress.net5 milliards d'euros pour l’innovation européenne en électronique
Comme vous nous l’annoncions hier avec un peu d’avance, la Commission européenne vient officiellement de lancer ECSEL, un partenariat public-privé d'une valeur de 5 milliards d'euros intitulé afin de stimuler les capacités de conception et de fabrication européennes en matière d'électronique. Cette initiative, proposée par la Commission européenne en juillet 2013, adoptée par le Parlement européen en avril et par le Conseil en mai 2014, est au cœur de la stratégie électronique pour l’Europe dont le but est de mobiliser 100 milliards d’euros en investissements privés et de créer 250 000 emplois en Europe d’ici à 2020 …
En même temps, la Commission a reçu les recommandations finales du Groupe des leaders de l’électronique (ELG), qui rassemble les p-dg des plus grandes sociétés d’électronique en Europe, pour la mise en œuvre concrète et immédiate de cette stratégie.
L’Union européenne investira quelque 1,18 milliard d’euros dans l'initiative technologique conjointe (ITC) «Composants et systèmes électroniques pour un leadership européen» (ECSEL). ECSEL aidera les entreprises à lancer de nouveaux projets pilotes et à tirer le meilleur parti des 1,79 milliards d'euros déjà investis dans les [L]http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-466_en.htm|projets pilotes[/L] et de démonstration existants. Ces projets rassemblent des fabricants, entreprises technologiques, concepteurs de puces, développeurs de logiciels, chercheurs et universités européens dès les premiers stades de développement des produits et services, permettant ainsi de rapprocher la recherche du marché. Ils sont au nombre de cinq :
1. La ligne pilote AGATE à Bernin, France : rassemblant 10 partenaires jusqu’à décembre 2015, son but est de développer de nouveaux substrats à base de nitrure de gallium (GaN) pour améliorer les performances et réduite la consommation dans l’automobile (véhicules électriques, éclairage à LED, notamment).
2. La ligne pilote E450EDL à Louvain, Belgique et Veldhoven, Pays-Bas : rassemblant 43 partenaires jusqu’à septembre 2016, son but est de développer une filière de production sur tranches de 450 mm de diamètre
3. La ligne pilote EPPL à Villach, Autriche : rassemblant 31 partenaires jusqu’à mars 2016, son but est de développer une filière de production de composants de puissance sur tranches de silicium amincies.
4. La ligne pilote Lab4MEMS à Agrate, Italie : rassemblant 20 partenaires jusqu’à juin 2015, son but est d’accroître la compétitivité des Européens dans les mems.
5. La ligne pilote Places2Be à Crolles, France et Dresde, Allemagne: rassemblant 23 partenaires jusqu’à décembre 2015, son but est de développer une filière de production en technologie FD-SOI.
L'Union apportera sa contribution financière dans le cadre du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020. 26 États membres de l’UE et États associés ont fait part de leur intention de consacrer une somme équivalente de 1,17 milliard d’euros à l'ITC ECSEL. Les partenaires privés y contribueront à hauteur de plus de 2,34 milliards d’euros.
Le premier appel à propositions s'élèvera à 270 millions d’euros d’aide publique. En plus des projets pilotes, il couvrira les évolutions technologiques en matière de puces électroniques, de systèmes cyberphysiques et intelligents et leur intégration dans différents domaines d'application pour un système de transports économe en ressources, un meilleur respect de la vie privée des citoyens, une production d'énergie renouvelable et des services de santé abordables.
Le Groupe des leaders de l’électronique (ELG) a présenté parallèlement son plan de mise en œuvre de la feuille de route industrielle publiée plus tôt cette année. Le but de ce plan est de préserver la position de l'Europe en tant que pôle d'attraction pour les investissements.
Du côté de la demande, le groupe a proposé trois mesures :
1. des projets «pionniers» qui illustreront le rôle de premier plan des entreprises européennes dans les secteurs où leur position de force est reconnue comme les secteurs de l'automobile, de l'énergie, des sciences de la vie et de la santé;
2. un nombre restreint de «zones de référence de classe mondiale» pour l'expérimentation à grande échelle et en conditions réelles des technologies émergentes dans l’ensemble de l’Europe. Ce réseau aidera aussi les PME des secteurs traditionnels aux secteurs de la haute technologie à accéder aux technologies et développera leur potentiel en matière d'électronique embarquée;
3. un réseau polyvalent de centres de compétences afin d'accroître la capacité d'innovation de l'Europe dans tous les secteurs. Il pourrait être financé à hauteur de 3 milliards d'euros environ au titre d'Horizon 2020, et du double par les fonds structurels européens. La contribution des investisseurs privés sera au moins équivalente au total de cet effort financier, soit environ 10 milliards d'euros.
Du côté de l'offre, le groupe estime qu'il existe une opportunité réelle pour les investisseurs privés de consacrer davantage de moyens à la production de semiconducteurs en Europe comme l'ont démontré les importants investissements dans les projets pilotes en 2012-2013. La transition des projets pilotes vers la production de masse de composants et de systèmes innovants se poursuivra au cours des sept prochaines années. L’ELG estime que 20 milliards d’euros d’investissements seront nécessaires à cet effet. Cela correspondrait à une augmentation de la capacité de production mensuelle de tranches de 70 000 unités tous les deux ans à partir de 2016-2017, ce qui représente une augmentation moyenne de capacité de 10% par an.
L’ELG considère que, avec les efforts prévus au niveau de l’UE, dans les États membres et avec le soutien apporté aux technologies clés génériques par la Banque européenne d’investissement, l’Europe fournit désormais un cadre très concurrentiel pour l’investissement privé dans la production. L’ELG recommande d’étudier la possibilité de recourir au nouvel instrument en matière d’aides d’État sur des projets importants d’intérêt européen commun. Ce renforcement de capacité répondra à la demande et l'anticipera dans les secteurs identifiés des «objets connectés et intelligents», les secteurs dans lesquels l'Europe occupe une position forte, ainsi que dans le domaine de la convergence mobile (entre informatique, communications mobiles et dispositifs électroniques portables).
Pendant les années 1990, la part de l’Europe dans la production de semiconducteurs a augmenté pour atteindre plus de 15% de la production mondiale. Toutefois, au cours de la dernière décennie, elle est retombée à un niveau inférieur à 10% (la part du Japon s'établit à 22%; celle de la Corée du Sud à 18%; celle de Taïwan à 17%; et celle des États-Unis à 13%).
Le 23 mai 2013, la Commission avait annoncé le lancement d'une stratégie électronique européenne afin que l'Europe joue de nouveau un rôle moteur dans ce domaine. Son objectif est de permettre, d’ici à 2020, des investissements privés à hauteur de 100 milliards d’euros ; de doubler la valeur de la production de semiconducteurs dans l'Union pour atteindre 20% de la production mondiale ; et de créer 250 000 emplois en Europe. Le Groupe des leaders de l'électronique, qui rassemble les dirigeants des huit plus grandes entreprises européennes de semiconducteurs et de conception, des plus grands fournisseurs d'équipement et des trois principaux organismes de recherche et de technologie, avait été mis en place pour trouver, en collaboration avec l'ensemble des acteurs concernés, les moyens d'atteindre ces objectifs.
[L]http://ec.europa.eu/information_society/newsroom/cf/dae/document.cfm?action=display&doc_id=4466|[/L]
Pour aller plus loin :
Questions/réponses sur [L]http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-673_en.htm|ECSEL[/L]
La [L]http://ec.europa.eu/digital-agenda/en/electronics-strategy-europe|stratégie de l’Europe pour l’électronique[/L]
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