Lundi 16 Juin @ VIPress.netLFoundry Rousset va être démantelé
Vendredi, le Tribunal de commerce de Paris a attribué pour 18 millions d’euros à un broker brésilien la reprise de LFoundry Rousset en liquidation judiciaire depuis décembre. La société brésilienne Six Semicondutores, qui hérite des machines et des brevets, va démanteler l’usine, pour revendre les équipements, peut-être pour créer une unité de production de semiconducteurs au Brésil …
Chez les partisans du projet industriel de General Vision, c’est l’incompréhension et la colère de voir s’éteindre un savoir-faire technologique développé en France, alors que le projet déposé par Guy Paillet, -le p-dg de General Vision-, et auquel participe notamment Philippe Lambinet, un ancien haut dirigeant de STMicroelectronics, visait à concevoir et à produire sur le site des mémoires « neuromorphiques », une technologie développée à partir des brevets de Guy Paillet, qui associée à des capteurs devait permettre des applications d’inspection et d’identification (inspection visuelle, domotique, sécurité, biotechnologies, etc.). Moins-disante financièrement, l’offre de General Vision était de 9,5 millions d’euros, mais elle permettrait au départ la reprise d’une centaine de salariés et conservait une activité de prestations de de fonderie pour d’anciens clients de LFoundry.
Selon l’AFP, Six Semicondutores devrait prendre possession des lieux le 20 juin prochain. A moins qu’un ultime recours, déposé au nom de 158 ex-salariés du site, de faire appel de la décision du tribunal de commerce, ne soit accepté. Une manifestation est prévue jeudi pour soutenir ce recours.
Dans les colonnes de La Provence, le gouvernement, par la voix de Patrick Maddalone, commissaire au redressement productif, semble donner du crédit à cette hypothèse. Rappelant que l’attribution du site au broker brésilien n’était pas le choix du gouvernement, le commissaire au redressement productif déclare : « C'est une décision forcément décevante puisque nous avons travaillé longtemps, bien avant la liquidation en décembre, et tous azimuts pour que General Vision puisse disposer des capitaux nécessaires. Il est facile aujourd'hui de dire que l'État aurait pu apporter l'argent mais l'État n'abonde que dans le cadre de cofinancement, il est là pour soutenir, pas pour investir. Il y a encore une action juridique possible qui est en train d'être étudié. Mais nous avons d'ores et déjà identifié des dossiers qui méritent notre attention pour se projeter dans la revitalisation du site de Rousset ».
Quant aux actions en justice menées par les salariés, elles courent toujours. Notamment le recours collectif ou action de groupe (class action) déposée devant la Cour fédérale de New York contre Atmel, pour faire admettre que la vente du site en 2010 à LFoundry était frauduleuse pour permettre à Atmel de ne pas avoir à supporter le coût de la fermeture du site. A suivre …
L’usine de LFoundry à Rousset dispose d’une capacité d'environ 20 000 tranches de 200 mm de diamètre par mois.
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