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Domotique, robotique, santé à distance : trois leviers de croissance pour la « silver économie »

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06/12/2013 15:00:54 :


Lors du Salon « Silver Economy Expo », la ministre Michèle Delaunay a reçu le rapport sur la « silver économie » rédigé par le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP). Ce rapport présente les possibilités de croissance et de développement offertes par cette nouvelle filière industrielle et économique. L’industrie française a des atouts à faire valoir en matière de domotique, de robotique et de technologies et de services de santé à distance

En 2005, un Français sur cinq était âgé de plus de 60 ans. En 2035, la proportion sera de un sur trois. Le nombre des seniors devrait ainsi connaître une hausse de 80%. Ce rapport de 112 pages a pour originalité de se fixer pour objet la valeur économique que peut receler le vieillissement.

Nous retiendrons pour notre part les trois technologies propres à développer le marché de la Silver économie : la domotique, la robotique et tout ce qui tourne autour de la santé à distance. Ces technologies apparaissent centrales pour le développement de la Silver Économie, notamment dans la perspective de favoriser la prévention et le maintien à domicile.

L’adaptation du logement est un enjeu pour le maintien à domicile des personnes fragiles ou dépendantes, souligne le rapport. A ce titre, la domotique regroupe l’ensemble des techniques (électronique, informatique, physique du bâtiment, télécommunications) permettant de centraliser le contrôle des systèmes présents dans l’habitat (chauffage, volets, etc.). Faisant appel à plusieurs types de technologies, elle favorise la mise en réseau des appareils. Utilisées dans l’optimisation de la consommation d’énergie (smart building) et plus particulièrement d’électricité (smart grid), ces technologies permettent aussi une amélioration du confort (volets roulants), de la sécurité (téléalarmes) et de la surveillance (capteurs). En ce sens, elles peuvent jouer un rôle majeur dans le maintien des personnes âgées en perte d’autonomie à domicile.

« Le « smart home » est un lieu idéal pour déployer l’internet des objets. Les solutions de M-health ou santé mobile peuvent transformer des fonctions (réguler son chauffage depuis son téléphone) en moyens d’assurer le maintien à domicile », souligne le rapport.

La robotique a été récemment identifiée comme filière. Le rapport identifie trois segments adaptés à la silver économie : la robotique d’assistance à la personne en perte d’autonomie ; la robotique personnelle et le robot compagnon ; la robotique de surveillance et de gardiennage.

Le marché mondial de la robotique est évalué par le rapport autour de 8 milliards de dollars en 2015, en hypothèse basse. La fédération internationale de robotique (IFR) estime pour sa part que 2,5 millions de robots personnels et domestiques ont été vendus en 2011, chiffre en hausse de 15%, pour une valeur de 640 millions de dollars. Les robots dédiés à l’assistance aux handicapés ne représentent qu’un nombre très faible d’unités de par le monde (estimé à 156) mais l’IFR prévoit pour les personnes âgées et les handicapés un nombre d’unités de 4600 sur la période 2012-2015, et un très fort développement dans les vingt prochaines années. Le nombre de robots domestiques vendus en 2011 est estimé par la fédération à 1,7 million d’unités. Le marché est évalué à 0,45 milliard de dollars. En 2015, les robots dédiés aux tâches domestiques (nettoyage des sols, des vitres, etc.) devraient atteindre 11 millions d’unités pour un marché de 4,8 milliards de dollars. Les robots de loisir : 4,7 millions d’unités pour 1,1 milliard de dollars.

Il s’agit pour l’essentiel de marchés de masse grand public tirés par les coûts, pour lesquels l’industrie française est mal armée. « Certes, la France conçoit des robots, mais elle ne dispose pas de chaîne industrielle de production les rendant compétitifs. Sur les marchés de niches, où la production reste artisanale, la France est un acteur visible au niveau international », souligne le rapport.

M-health, téléassistance, télésurveillance, télémédecine sont le troisième pilier technologique de la silver économie. Certains dispositifs médicaux également la concernent plus directement, comme les dispositifs anti-chutes. Un acteur comme Vigilio qui propose des patches de détection de chute est par exemple leader d’un consortium européen visant à miniaturiser ces dispositifs. Vigilio, qui a signé un partenariat avec Legrand, afin de promouvoir la téléassistance, affirme que « en 2010, environ 3,6 millions de personnes âgées ont chuté au moins une fois et plus de 8 000 d’entre elles y ont perdu la vie ». Sachant que l’on estime « à 8000 euros le montant d’une hospitalisation consécutive à une chute », on a une double motivation morale et économique de chercher des solutions. Legrand souligne que les suffocations dues aux fuites de gaz ou feux entraînent également un grand nombre de décès. Entre les 65-74 ans et les 85 ans et plus, les taux de mortalité pour 100 000 personnes sont respectivement de 660 et de 5 183 pour les chutes, et de 393 à 1 286 pour les suffocations. La téléassistance met en lien des capteurs avec des plateformes qui vont gérer les procédures en cas d’alerte. La France aujourd’hui est en retard par rapport à certains pays : 4% seulement des personnes âgées profitent de la téléassistance contre 8% au Royaume-Uni et 17% en Espagne.

Enfin, la M-Health prend de l’ampleur. La M-Health est constituée
par l’ensemble des appareils de mesure des paramètres physiologiques (poids, tension artérielle, glycémie, fréquences cardiaques, etc.) associés à de nouvelles générations de capteurs qui développent un marché de la surveillance de la forme et du bien-être. Plus de 200 capteurs de santé connectés aux smartphones sont d’ores et déjà recensés. La taille du marché en 2013 serait de 407 millions de dollars. Il pourrait atteindre 5,6 milliards de dollars en 2017.

« Totalement en phase avec les nouvelles pratiques et nouveaux usages du téléphone et de l’internet, la M-Health est d’abord un marché d’électronique grand public avant d’être un marché de santé, esquivant ainsi la difficulté de la prise en charge par l’assurance sociale ou privée », souligne le rapport, qui met en avant un écosystème de jeunes entreprises innovantes (Jawbone, BodyMedia, FitDeck, RecBob, Withings, Fitbit, Zeo, Basis, GoRecess, CoachBase ou Runkeeper) dorénavant entouré d’acteurs industriels comme Apple, Samsung, ou Nike.

[L]http://www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport-CGSP_Silver_Economie_dec2013-.pdf|Télécharger le rapport complet[/L]




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