Jeudi 03 Juillet @ VIPress.netGrandes séries en France, moyennes séries en Tunisie et conception en Chine : le tiercé gagnant du sous-traitant All Circuits
Bruno Racault, président du groupe de sous-traitance All Circuits implanté à Meung-sur-Loire, Bayonne et en Tunisie, a présenté à l’occasion de la JTE qui s’est tenue à Paris à la mi-juin (voir notre [L]http://europelectronics.vipress.net/?id=hchbhdbvtpffvpauqn|compte-rendu[/L]) une vision à contre-courant du métier de sous-traitant. Loin des gémissements habituels sur les distorsions de concurrence avec la Chine, le dirigeant développe un discours volontairement offensif vis-à-vis de la mondialisation …
All Circuits, l’alliance née en 2012 du regroupement des sous-traitants BMS Circuits (Bayonne), MSL Circuits (Meung-Sur-Loire) et TIS Circuits (Tunis), a réalisé un 2013 un chiffre d’affaires de 296 millions d’euros, en croissance de plus de 22% par rapport à 2012, avec un effectif de 1550 salariés. Disposant de 20 lignes de production CMS, le groupe français est classé sixième sous-traitant européen et 33e mondial. Encore très orienté automobile (l’usine de Meung-sur-Loire rachetée à Jabil en 2009 état à l’origine une unité de production de Valeo), All Circuits réalise 42% de son chiffre d’affaires dans ce domaine, mais accentue sa diversification vers d’autres marchés, tels l’énergie et l’industriel (27% du CA), les produits connectés (17%), l’électroménager (7%), les télécoms (5M) et le médical (2%).
Surtout, si 50% de son chiffre d’affaires est livré à des usines en France, 30% concernent des clients dans d’autre pays européens, 10% aux Etats-Unis et même 10% en Chine.
La recette de ce succès, outre un service achats et logistique en liens directs avec les fabricants de composants : produire les grandes séries en France, confier les petites et les moyennes séries à son implantation tunisienne et ne pas hésiter, quand c’est nécessaire, à effectuer la conception en Chine de produits grand public (tablettes Android notamment) qui seront fabriqués en France.
Pour tenir cet équilibre, le sous-traitant a choisi d’automatiser au maximum sa production en France, pour s’affranchir du différentiel du coût de main-d’œuvre.
« En France, le coût de la main-d’œuvre représente environ 6% du coût de fabrication d’une carte ; en Chine c’est 0,6% ou plutôt 1,2% car, du fait de leur avantage concurrentiel de coût de main-d’œuvre, les fabricants chinois n’hésitent pas à doubler les équipes par rapport à ce qui se pratique en Europe. Nous avons donc un écart de coût d’environ 5% en notre défaveur pour des grandes séries produites dans l’Hexagone. A nous de convaincre les donneurs d’ordre que ce surcoût est acceptable, en regard des avantages en terme de « time-to-market », de qualité, de réactivité et de respect de l’environnement dont ils bénéficieront », explique le dirigeant.
Rien d’étonnant donc que pour des séries moins importantes, où le coût de la main-d’œuvre peut représenter 20% du coût de production, la fabrication soit réalisée en Tunisie.
Quant à la conception en Chine de cartes pour tablettes Android, elle s’explique par la proximité des fournisseurs de composants. « Pour avoir accès au dernier jeu de circuits de MediaTek ou Qualcomm, mieux vaut être sur place en Chine, là où tout se décide », explique Bruno Racault.
Concernant la mise en place d’un service de conception en France, pour des produits moins grand public, le p-dg avoue qu’il n’a pas encore d’opinion tranchée entre les avantages d’un tel service et le fait de ne pas vouloir concurrencer les clients. Quoi qu’il en soit, All Circuits a récemment déjà augmenté sa palette de prestations à l’autre bout de la chaîne en s’alliant avec le groupe de réparation et de SAV Anovo, leader européen de la gestion durable du cycle de vie des produits électroniques (voir notre [L]http://europelectronics.vipress.net/?id=hctphbufhxracogmqv|article[/L]).
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