Mercredi 26 Janvier @ VIPress.netSTMicroelectronics compte encore augmenter ses capacités de production en 2011
Après avoir augmenté ses capacités de production de 20% en 2010 pour faire face à la demande, STMicroelectronics, dont les usines tournent actuellement à 85% de leur capacité, estime qu’il devra encore accroître ses capacités de production cette année, écartant ainsi tout risque de retournement conjoncture à court terme ; en interne, le groupe a même rehaussé ses prévisions de croissance mois après mois depuis octobre dernier et vise désormais une croissance annuelle supérieure à celle de 5% à 8% qu’il prévoit en 2011 pour les marchés où il est présent.
Futur jeune retraité, Alain Dutheil, COO du groupe, qui faisait hier sa dernière présentation des résultats de ST avant d’être remplacé depuis ce matin par Didier Lamouche, reconnaît même que les délais de livraison sont encore tendus dans l’automobile.
Parmi les initiatives prises l’an passé pour augmenter les capacités de production du groupe, Alain Dutheil cite l’usine de Crolles qui est passée à 3200 tranches de 300 mm par semaine, l’usine italienne d’Agrate dans les mems (l’une des priorités de ST pour les années à venir), ainsi que l’usine de Singapour dont la capacité de traitement de tranches de 150 mm de diamètre est passée à 18 000 tranche par jour (essentiellement pour des circuits analogiques). Cette année, STMicroelectronics prévoit d’investir entre 1,1 et 1,5 milliard de dollars.
Le groupe, qui fait appel aux services de fonderie pour environ 20% de ses besoins de production (en équivalent tranches de 200 mm de diamètre), va poursuivre dans cette stratégie « fab-light », et compte à terme sous-traiter à l’extérieur chez des fondeurs de type TSMC les deux-tiers de ses fabrications en procédés CMOS logiques avancés (pour des géométries inférieures à 90 nm). Mais contrairement à ses concurrents entièrement fabless, ST estime qu’il conserve les moyens d’arbitrer entre production interne et recours aux services de fonderie, suivant la conjoncture en matière de prix et de capacités de production proposés par les fondeurs, souligne Didier Lamouche.
Après de bons résultats en 2010 (voir notre édition de la veille), Carlo Bozotti, p-dg de STMicroelectronics, estime que le fabricant de semiconducteurs franco-italien est sorti de la crise plus fort qu’il n’y était entré. Après avoir vu ses ventes annuelles progresser de 21,6%, à 10,35 milliards de dollars en 2010, STMicroelectronics souligne qu’il a progressé plus vite que les marchés sur lesquels il est présent. En fait, pas tout à fait. ST évalue à 26% en 2010 la croissance du marché qu’il adresse (c’est-à-dire les semiconducteurs hors microprocesseurs, mémoires Drams et flash et composants optoélectroniques). Il a donc progressé plus vite pour ses branches ACCI (Automotive, Consumer, Computer & Communication Infrastructure) et IMS (industriel et multi-marchés) dont les ventes ont progressé respectivement de 32%, à 4,2 milliards et de 45%, à 3,9 milliards en 2010. En revanche, les ventes de sa branche Wireless (essentiellement ST-Ericsson) ont chuté de 14% l’an passé, à 2,2 milliards. Mais si « 2010 a été pour ST-Ericsson l’année de la restructuration, 2011 sera celle de la revitalisation », a promis Carlo Bozotti, qui compte beaucoup sur la nouvelle plate-forme U8500 pour smartphones pour doper les ventes de sa société commune avec Ericsson dans la seconde moitié de l’année.
Outre ST-Ericsson, Carlo Bozotti a dressé une feuille de route ambitieuse pour 2011. Parmi les priorités du groupe, figurent la commercialisation de bon nombre d’innovations cette année dans les mems, la TVHD 3D, la puissance intelligente dans l’automobile, la sécurité, la santé, etc. Le groupe compte également élargir sa base de clientèle, particulièrement au Japon et en Corée.
Dans les mems notamment, ST commercialisera cette année des microphones, des capteurs de pression, des twin-mems (associant dans un même boîtier différents capteurs, pour la santé, par exemple), alors que son offre aujourd’hui est cantonnée aux accéléromètres et aux gyroscopes. Même si pour ces derniers produits, les besoins sont encore loin d’être saturés : seulement 10% des smartphones, par exemple, intégreraient aujourd’hui un gyroscope. Avec des ventes de mems de 353 M$ (+63%) en 2010, selon IHS iSuppli, ST aurait déjà été l’an passé le premier fournisseur mondial de mems pour applications grand public et portables, avec des ventes plus de deux fois supérieures à celles de son challenger. Selon IHS iSuppli, le marché des mems grand public devrait atteindre 3,7 milliards de dollars d’ici à 2014.
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