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Electronique automobile : attention aux mirages !

Filière électronique>Automobile>Stratégie
03/10/2013 15:06:24 :


Particulièrement appréciée, l’intervention de Jean-Pierre Corniou dans le cadre de l’European Microelectronics Summit, organisé la semaine dernière à Paris par le Sitelesc, a tenté de remettre de l’ordre dans les priorités du consommateur pour l’usage de l’électronique dans l’automobile. Une vision décapante proposée par le directeur général du cabinet de conseil SIA Partners. Pour ce grand connaisseur de l’industrie automobile pour avoir été CIO (Chief Information Officer) de Renault pendant six ans, en charge de la gestion de l’innovation, le modèle économique des services permis par l’électronique dans l’automobile reste à inventer …

Qui veut payer pour les nouveaux services permis par l’usage de l’électronique dans l’automobile ? Personne, répond Jean-Pierre Corniou. Pour le consultant, l’automobile doit permettre de se déplacer d’un point A à un point B, en toute sécurité et le plus rapidement souhaitable. En clair, une voiture intelligente ou plus exactement un système de transport automobile intelligent, doit permettre réduire les bouchons pour gagner du temps, de réduire la pollution de l’air pour protéger notre santé, d’éviter les accidents de la route (1,2 million de morts par an) et de redonner le plaisir de conduire au conducteur. L’idéal serait alors un système de transport intelligent (qui réclame donc beaucoup d’électronique) permettant à l’usager via un système d’abonnement d’arbitrer dans chaque situation en toute connaissance entre le recours aux transports publics ou à l’utilisation d’un véhicule dans le cadre d’un système de location partagée. La population mondiale s’urbanise : éviter la congestion du trafic devrait donc être la préoccupation numéro un des innovations dans l’automobile.

Le consultant ne croit pas beaucoup au concept du véhicule qui se conduit tout seul, sur lequel planchent bon nombre de constructeurs et d’équipementiers. Depuis l’origine, le « plaisir de conduire » a constitué l’ADN de l’industrie automobile et le principal argument commercial des vendeurs. Comment convaincre l’usager qu’il devra désormais rester sagement au volant (législation oblige !) en se croisant les bras ? Seule l’assistance au parking permettant à la voiture de se garer toute seule trouve grâce à ses yeux.

Enfin, les différents concepts de systèmes de voitures intelligentes et connectées mis en avant par les constructeurs automobiles manquent de lisibilité pour les clients. Comment nommer de façon intelligible pour l’usager toutes les fonctionnalités permises par le traitement de l’information, les capteurs et les caméras embarqués à bord des véhicules ? Et que dire des mises à jour logicielles pour les systèmes embarquées et les services télématiques ? Les consommateurs n’accepteront jamais de payer pour « upgrader » leur système, avance-t-il.

L’innovation (et donc l’électronique) est au cœur de la « mobilité intelligente » de demain. Mais la route sera encore longue pour proposer aux consommateurs les véritables innovations qu’ils attendaient …sans le savoir.




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