L'essentiel Mardi 25 Septembre @ VIPress.netUne solution japonaise pour la reprise de Renesas ?
Selon la presse nipponne, une solution japonaise se dessine pour reprendre Renesas : l’entité publique-privée Innovation Network Corporation of Japan (INCJ) pourrait ainsi s’allier à des groupes japonais dont Panasonic et Toyota pour investir 100 milliards de yens (près d’un milliard d’euros) pour prendre le contrôle du fabricant de semiconducteurs et contrer ainsi l’offre américaine du fonds d’investissement KKR.
Renesas souligne qu’il n’est pas à l’origine de ces informations qui ne peuvent donc pas être confirmées ou considérées comme des faits à l’heure actuelle.
La rumeur de la presse japonaise a néanmoins du sens et le cours de l’action de Renesas s’est envolé lundi avant de redescendre en partie aujourd’hui. Difficile en effet pour le Japon d’abandonner la souveraineté du premier fabricant mondial de microcontrôleurs, un composant vital pour bon nombre de ses champions nationaux, notamment pour l’automobile. En 2011, Renesas a réalisé un chiffre d’affaires de près de 4,3 milliards de dollars dans les microcontrôleurs dont il est le numéro un mondial avec 27% du marché : 2150 M$ dans les microcontrôleurs pour l’automobile dont il détient 42% du marché et 2147 M$ dans les microcontrôleurs pour usage général (voir illustration).
Selon les sources, la liste est plus ou moins longue des entreprises qui participeraient autour d’INCJ à la prise de contrôle de Renesas : cela va de Toyota à Panasonic, en passant par Nissan, Honda, Canon, Fanuc, voir l’Allemand Bosch.
Si la solution japonais parvenait à s’imposer face à celle de KKR (qui n’est pas non plus officielle), Innovation Network Corporation of Japan conforterait ainsi son rôle de bras armé de la politique industrielle nippone. Déjà, l’an passé, INCJ a permis la création de Japan Display, qui rassemble les activités petits LCD de Toshiba, Hitachi et Sony. Créée en juillet 2009, INCJ est un fonds semi-public et semi-privé qui apporte également une expertise dans le management de sociétés innovantes à fort contenu technologique. INCJ a la capacité d’investir jusqu’à 900 milliards de yens (environ 12 milliards de dollars à) dans différents projets.
Renesas Electronics, issu du rassemblement des activités semiconducteurs hors Drams d’Hitachi et Mitsubishi, puis de NEC, a réalisé un chiffre d’affaires de 186,6 milliards de yens (2,37 milliards de dollars) pour le trimestre d’avril à fin juin, pour une perte nette de 20,8 milliards de yens (265 millions de dollars). Pour son exercice fiscal clos fin mars 2013, Renesas compte désormais enregistrer une perte nette de 150 milliards de yens (1,9 milliard de dollars), pour un chiffre d’affaires de 868 milliards de yens (11 milliards de dollars). Lors de l’exercice clos fin mars, Renesas avait réalisé un chiffre d’affaires annuel de 883,1 milliards de yens, -dont 786 milliards pour les seuls semiconducteurs-, contre un CA de 1137,9 milliards lors de l’exercice précédent, soit un recul de 22%, pour une perte d’exploitation de 56,8 milliards de yens et une perte nette de 62,6 milliards.
Début juillet, Renesas avait commencé à détailler un plan de restructuration, qui doit lui permettre de réduire ses coûts annuels de 43 milliards de yens (542 millions de dollars) ; le Japonais compte réduire de moitié le nombre de ses sites de production au Japon et engager un programme de retraite anticipée pour ses salariés qui doit conduire à environ 5000 suppressions d’emplois, soit une réduction de son effectif de l’ordre de 12%. Fin juillet, Hitachi, Mitsubishi et NEC avaient accepté le principe d’injecter 49,5 milliards de yens dans l’entreprise pour financer sa restructuration, tandis que des banques nipponnes avaient promis une ligne de crédit supplémentaire de 50 milliards de yens à Renesas.
Fujitsu chercherait un acquéreur pour ses semiconducteurs
Selon Bloomberg, le Japonais Fujitsu aurait mandaté la banque UBS comme conseiller financier pour trouver un repreneur pour son activité semiconducteurs ; une activité qui pourrait être valorisée à 200 milliards de yens (2,56 milliards de dollars).
Si la nouvelle se confirme, ce serait un coup de tonnerre pour l’industrie nipponne des semiconducteurs, avec la reprise d’Elpida par Micron et les multiples scénarios de prise de contrôle de Renesas (voir article dans cette édition).
Un porte-parole du groupe nippon aurait déclaré à l’agence qu’aucune décision n’avait été prise, sans vouloir en dire plus. Pour certains analystes nippons, ce désengagement permettrait à Fujitsu de se recentrer sur les systèmes informatiques et les services.
L’an passé, l’activité semiconducteurs de Fujitsu a représenté 4,43 milliards de dollars, selon IC Insights, plaçant le fabricant nippon au 15e rang mondial. Une place qu’il aurait conservé au premier semestre 2012 (avec un CA de 2147 M$), malgré un deuxième trimestre en chute de 23% par rapport au premier trimestre, à 931 M$.
Fujitsu Semiconductor fournit des circuits aux marchés de l'automobile, des loisirs numériques, des réseaux et du secteur industriel. Sa gamme de produits s’étend des microcontrôleurs, aux contrôleurs graphiques, circuits à signaux mixtes, circuits RF, circuits multimédia et ASIC, ainsi qu'au développement de logiciels, afin de répondre aux demandes de développement système des clients.
Jean Vaylet nommé président de LFoundry Rousset
Le fondeur allemand LFoundry, qui exploite l’ancienne usine d’Atmel a Rousset, annonce officiellement la nomination de Jean Vaylet au poste de Président de LFoundry Rousset en remplacement de Jean-Pierre Delesse ; ce dernier est nommé Vice-Président Exécutif Marketing et aura la tâche d’accélérer le développement des activités du fondeur de semiconducteurs analogiques et mixtes au niveau mondial.
Jean-Pierre Delesse est placé sous la responsabilité de Michael Lehnert, p-dg de LFoundry. Ces nominations parviendront-elles à ramener le calme au sein de la filiale française du fondeur ? Rappelons qu’un comité extraordinaire a eu lieu vendredi dernier, les salariés du site de Rousset (720 salariés) menaçant de se mettre en grève si Jean-Pierre Delesse, démis de ses fonctions en début de semaine, n’était pas réintégré.
La nomination de Jean Vaylet constitue un signe d’apaisement. Cette grande figure de la microélectronique française a été notamment vice-président d’Atmel chargé des programmes européens et des financements publics et connaît donc bien le site du Rousset. Il lui appartiendra de ramener la sérénité au sein du site.
Mais on ne connaît pas les intentions de la direction allemande de LFoundry. Cherchent-ils un repreneur pour l’entreprise ? Le quotidien La Provence a évoqué la semaine dernière un investisseur saoudien… Quelle est la réalité des difficultés financières de l’entreprise ? Les syndicats ont publié à la mi-septembre un communiqué pointant les difficultés de l’entreprise et une plainte a été déposé en février dernier pour abus de bien social concernant le transfert vers le siège allemand de 20 M€.
Dans le même temps, LFoundry a annoncé la semaine dernière un plan d’investissement de 25 millions d'euros en R&D et innovation au cours des trois prochaines années. Selon le site de l’entreprise, au deuxième trimestre, LFoundry a réalisé un chiffre d’affaires de 23,7 millions d’euros, en baisse de 0,5% par rapport au premier trimestre 2012 et en recul de 14% par rapport au deuxième trimestre 2012. Mais le fondeur a dégagé un bénéfice (un EBITDA de 1,5M€ contre une perte de 2,5 M€ il y a trois mois et 1 M€, un an plus tôt).
L’usine de LFoundry à Rousset dispose d’une capacité d'environ 20 000 tranches de 200 mm de diamètre par mois.
Le marché des équipements pour SC a sévèrement décroché en août
La saisonnalité des ventes n’explique pas tout : en août, les commandes et les facturations en équipements pour la fabrication des semiconducteurs ont nettement décroché, le rapport commandes sur facturations tombant à 0,84 pour les machines américaines et à seulement 0,74 pour les équipements japonais ; la profession espère malgré tout que le marché des équipements pour SC atteindra quelque 40 milliards de dollars pour l’ensemble de 2012.
Selon SEMI, les prises de commandes en équipements US pour la fabrication des semiconducteurs ont ainsi représenté 1,12 milliard de dollars en août, soit 9,2% de moins qu’en juillet 2012 et 3,6% de moins qu’en août 2011. Les facturations ont pour leur part reculé de 7,4% en un mois, à 1340 M$, et ont été inférieures de 8,4% à celles d’août 2011. Le book-to-bill (rapport commandes sur facturations) des fabricants d’équipements américains est descendu à 0,84 en août, contre 0,86 en juillet, 0,93 en juin, 1,05 en mai, 1,10 en avril, 1,12 en mars, 1,01 en février et 0,96 en janvier.
Selon la SEAJ (Semiconductor Equipment Association of Japan), les commandes en équipements pour SC japonais ont représenté 68,381 milliards de yens en août (876 M$), en baisse de 19,4% par rapport à juillet 2012, et en recul de 17,8% par rapport à août 2011. Les facturations ont, pour leur part, reculé de 3,1% en un mois, à 92,964 milliards de yens (1192 M$) et ont été inférieures de 15,5% à celles d’août 2011. Le book-to-bill japonais a ainsi reculé à 0,74 en août, contre 0,89 en juillet, contre 0,95 en juin, 0,91 en mai, 0,88 en avril, 0,78 en mars, 0,98 en février et 1,06 en janvier 2012.
Chômage partiel chez STMicrolectronics à Tours
En raison de la baisse de la demande, les salariés de production de STMicroelectronics à Tours vont subir quatre semaines de chômage partiel d’ici la fin de l’année, nous apprend La Nouvelle République ; l’annonce a été fait hier aux 1400 salariés du site et concernera environ 900 personnes.
Trois semaines de chômage partiel sont ainsi prévus du 23 octobre au 12 octobre et une semaine à Noël. Rappelons que des mesures de chômage partiel sont également prévues à Crolles et à Catane, en Italie.
STMicroelectronics a récemment remplacé son directeur de la stratégie et présentera un nouveau plan stratégique en décembre : « les objectifs de ce plan sont de continuer à accélérer la feuille de route de la société vers un modèle financier déjà établi, prenant en compte le changement de l’environnement de nos marchés et quelques dynamiques économiques spécifiques à nos clients », soulignait alors le communiqué du groupe.
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