L'essentiel Mardi 17 Avril @ VIPress.netDéjà 1000 personnes dans la filière électronique imprimée en France
Fin mars se sont déroulées à Paris les deuxièmes rencontres de l’électronique imprimée organisées par Lagoa : l’occasion de faire le point sur cette filière naissante qui emploie déjà environ 1 millier de personnes dans l’Hexagone ; l’objectif de l’Afelim, -l’association française qui la représente (26 adhérents)-, est d’en doubler l’effectif pour atteindre 2000 personnes d’ici la fin de 2012.
Comme lors de la première édition, nous avons été frappés par l’extrême diversité des acteurs de cette filière qui se construit et par le large spectre des applications qui s’ouvre à elle.
Si l’on s’en tient à l’étude de marché présentée par IDTechEx, ce gisement d’applications est gigantesque. En 2012, le marché de l’électronique imprimée (ou potentiellement imprimée) devrait atteindre 9,4 milliards de dollars. En fait, la plupart des applications actuelles de l’électronique imprimée (OLAE pour Organic and Large Aera Electronics) ne sont pas imprimées et sont sur substrat de verre. Seulement 6% du marché concerne actuellement des produits sur circuits souples et seulement 30% font appel à une technologie d’impression. IDTechEx estime que ces ratios atteindront respectivement 33% et 45% en 2022, pour un marché total qui dépasserait alors les 60 milliards de dollars.
Mais plus intéressants ont été les témoignages concrets des acteurs cette industrie en devenir. On peut classer schématiquement les applications de l’électronique imprimée en deux catégories : celles qui font appel à l’électronique imprimée pour réduire les coûts et celles qui l’utilisent pour fabriquer des produits qui n’existeraient pas sans elle.
Pour doucher les espoirs des doux rêveurs, Gemalto a tout d’abord expliqué pourquoi, malgré plus de 15 ans d’essais et de tentatives, le fabricant de cartes à puce n’a pas réussi à rendre acceptables ces technologies dans ses usines. Construit à partir de Gemplus, Gemalto a hérité, -au fur et à mesure d’acquisitions (Solaic notamment) et de ses propres travaux de R&D-, de technologies d’impression permettant de réaliser les pistes d’interconnexion des cartes à puce ou de sérigraphier les antennes des cartes sans contact, voire de réaliser des afficheurs rudimentaires pour afficher le solde d’une carte bancaire, par exemple. A ce jour, aucune de ces technologies n’a franchi le cap de l’industrialisation. Les matériaux restent chers, notamment les encres conductrices ; les encres à charge de cuivre sont moins onéreuses, mais moins performantes ; pour les antennes, le fil de cuivre reste imbattable (de l’ordre de 1 centime d’euro de coût matière pour une longueur développée de 1 mètre) ; les procédés de coalescence ne sont pas adaptés à la basse température impérative pour une carte plastique ; la cadence et le coût de production des machines de production ne pas compétitifs. Sur ce dernier point, Gemalto rappelle qu’on trouve sur le marché pour de moins de 100 000 euros des machines de bonding capables de réaliser 30 000 fils par heure pour relier la puce aux pistes de la carte. Pour quelle raison faudrait-il alors remplacer les fils par des pistes conductrices réalisées par impression ?
Si Gemalto n’a pas fait entrer l’électronique imprimée dans ses usines, il n’en continue pas moins ses travaux dans ce domaine. En témoigne son appartenance à la plate-forme Micro-Packs à Gardanne, près de Marseille, créée pour répondre aux besoins en prototypages rapides en électronique imprimée (jet d’encre et sérigraphie). Cette plate-forme de recherche en salle blanche permet de mutualiser les risques en partageant les investissements, pour soutenir les industriels dans cette phase délicate de démarrage où les technologies et les marchés ne sont pas encore stabilisés. La plate-forme accorde deux modes accès à ses équipements et services : la location pour l’accès au équipements ou le partenariat en devenant membre pour s’engager sur la durée et la gestion de Micro-Packs. Cette ligne de prototypage en salle banche constitue un véritable atelier de microfabrication : 10 tranches de silicium permettent de créer 500 000 étiquettes RFID. Plus vraiment une pré-série…
Le textile constitue la porte d’entrée la plus naturelle vers l’électronique imprimée. L’IFTH, l'Institut Français du textile et de l'habillement, en a fait une fois de plus la démonstration. Ici, les applications peuvent être ludiques (un tutu lumineux brodé en fibre optique pour des spectacles) ou très professionnelles (des pansements intelligents pour accélérer la cicatrisation, ou des textiles de renfort instrumenté pour le monitoring des ouvrages d’art, par exemple). Sans compter des rideaux lumineux d’un côté et avec induction photovoltaïque de l’autre pour capter l’énergie, des moquettes instrumentées pour la surveillance à domicile des personnes âgées, des drapeaux qui changent de couleur pour renseigner sur la qualité de l’air sur les plages, etc. Si le sport est actuellement le premier débouché du textile intelligent (Adidas a commercialisé à des millions d’exemplaires un tee-shirt qui mesure le rythme cardiaque), dès 2015, la santé va prendre le dessus sur le sport pour en devenir le premier marché, assure l’IFTH.
Tous ces travaux et bien d’autres sont actuellement menées par les industriels du textile et de l'habillement. Ces industriels réclament des encres spécifiques au textile et ont pour objectif… de passer le cap des plus de 20 lavages en machine. Ils affirment qu’ils y sont presque.
Pour la bio-électronique et les neurosciences, l’avènement de l’électronique imprimée est plus lointain, mais les recherches ont commencé, comme au département bioélectronique de l’école des Mines de Saint-Etienne créé en 2009. Ce département a réuni côte à côte un laboratoire de biologie et un laboratoire d’électronique avec trois axes de développement : les neurosciences (mesurer l’activité électrique de neurones, mais aussi les stimuler, d’où l’importance de l’interfaçage des neurones) ; les diagnostics médicaux et enfin l’ingénierie tissulaire.
L’éclairage Oled, le photovoltaïque ont fait également l’objet de présentations pour montrer les potentialités de l’électronique imprimée. Une discipline également indispensable pour le produit-phare du moment : la tablette électronique. Stantum, une start-up bordelaise de 30 personnes qui avait réalisé la première tablette « multitouch » en 2005 avant l’arrivée de l’iPhone en 2007, vend désormais des licences de sa technologie d’interface tactile « touch & write » avec stylet passif. Ces tablettes, dont l’ambition est de marier l’ergonomie et « l’intuitivité de l’interface tactile avec la créativité de la feuille de papier » devraient représenter à terme un marché de 300 millions d’unités par an. Juste après l’écran, le capteur tactile constitue le deuxième poste de dépense du contenu composants d’une tablette : entre 15% à 20% du prix de la nomenclature composants de l’appareil. Toute avancée pour réduire le coût de cette interface tactile serait donc décisive pour s’imposer face à la concurrence. Or dans ce domaine l’électronique imprimée a un grand rôle à jouer : pour la réalisation des électrodes transparentes sur la surface de visualisation, des électrodes opaques sur le pourtour de l’écran, sans compter les pistes de circuits flexibles et les connecteurs. Le remplacement de l’ITO (oxyde d'indium dopé à l'étain) cher et fragile comme matériau conducteur et transparent est un objectif majeur, de même que la réalisation de pistes périphériques de plus en plus fines et d’un procédé de fabrication « roll to roll » intégral pour réduire drastiquement les coûts. Aux acteurs de l’électronique imprimée d’y répondre !
Enfin, Jean-Yves Gomez, président de l’Afelim, a rappelé l’ambition de l’association d’élargir le champ des possibles de l’électronique imprimée, en rassemblant les acteurs de la filière pour développer rapidement les applications nécessaires aux multiples marchés demandeurs et s'attacher particulièrement à promouvoir la profession auprès des pouvoirs publics et des utilisateurs. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis un an, et la création prochaine d’un programme d’enseignement spécifique à l’électronique imprimée avec l’université de Nantes (Polytech-Nantes) va donner plus de visibilité à la filière. «Il existe aujourd’hui des mines de technologies dans nos laboratoires ; à nous de les faire émerger le plus rapidement possible sur le marché avec des produits commercialisables », s’enthousiasme le président de l’Afelim.
Murata rachète RF Monolithics
Le Japonais Murata vient de signer un accord définitif pour le rachat du fabricant américain de composants radiofréquence RF Monolithics ; le montant de la transaction, qui s’effectuera en numéraire, atteint 19,6 M$, soit une prime aux actionnaires de 80% par rapport au cours de l’action précédant l’annonce.
Lors de son dernier trimestre fiscal clos le 29 février dernier, RF Monolithics a réalisé un chiffre d’affaires de 8,1 M$ (dont 28% en Europe), en baisse de 4% par rapport au trimestre précédent et en hausse de 6% par rapport au trimestre correspondant de l’exercice précédent. Lors du dernier trimestre, l’entreprise texane implantée à Dallas, a enregistré une perte nette de 51 000 dollars, contre un bénéfice de 76 000 euros trois mois plus tôt et de 77 000 euros un an plus tôt.
RF Monolithics fournit des solutions de connectivité sans fil pour une large gamme d'applications sans fil, depuis des composants individuels standards ou personnalisés aux modules pour réseaux industriels de capteurs sans fil et aux solutions machine-to-machine (M2M). La présence de RF Monolithics sur les marché des l’industriel, de l’énergie et de la santé complète la stratégie de croissance de Murata.
Fondé en 1944, Murata Manufacturing est spécialisé dans les composants passifs céramiques, les alimentations et modules sans fil, avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 7 milliards de dollars.
Thales remporte le contrat de modernisation des radios tactiques des armées françaises
Le Premier ministre a arbitré ce week-end en faveur de Thales qui remporte ainsi le contrat portant sur la modernisation des radios tactiques des armées françaises, selon le Figaro ; ce contrat, qui représente 3 à 4 milliards d’euros étalé sur 22 ans, était bloqué jusqu’ici dans le contexte de la Présidentielle.
Cette nouvelle génération de systèmes radio remplacera les systèmes actuellement en service dans les armées, notamment les 33 000 systèmes PRG4. Selon le Figaro, ce contrat doit rapporter de 150 à 200 millions d'euros par an à Thales sur une période de vingt-deux ans. Pour 2012, le montant concerné pour le budget de la Défense est estimé à 200 millions.
L’usine de Technicolor d’Angers va déposer le bilan
Lors d'un comité d'établissement extraordinaire qui s’est tenu vendredi dernier, la direction de Technicolor a annoncé que l'usine d'Angers sera placée en redressement judiciaire d'ici le mois de juin.
Le site, spécialisé dans production de décodeurs, emploie environ 340 personnes. Dernièrement, Frédéric Rose, directeur général de Technicolor, avait confié à Reuters qu’il n’était plus possible de fabriquer des décodeurs en France et promettait une solution de reprise pour le site d’Angers avant l’été. Selon la presse locale, quatre repreneurs seraient déjà sur les rangs pour des activités de reconditionnement de matériel électronique. Mais on ne sait pas combien d’emplois seront conservés. Les salariés de Technicolor prévoient d'aller manifester à Rennes le 24 avril prochain.
Soitec anticipe un ralentissement de l’activité électronique au premier semestre
Le Grenoblois Soitec annonce un chiffre d’affaires de 80,2 millions d’euros au quatrième trimestre de l’exercice 2011-2012, en hausse de 2% par rapport à la même période de l’exercice précédent ; son chiffre d'affaires annuel de l’exercice 2011-2012 clos au 31 mars s’élève ainsi à 323,4 millions d’euros, en hausse de 15,1% par rapport à l’exercice précédent.
La perte opérationnelle courante sur l’ensemble de l’exercice devrait être proche de 45 millions d’euros. L’activité électronique, qui porte les efforts soutenus de recherche et développement sur le marché des diodes électroluminescentes, devrait être proche de l’équilibre sur l’ensemble de l’exercice.
Au cours d’une période marquée par des réductions de stocks chez les fabricants et par un environnement économique général peu porteur, le chiffre d’affaires total de la division électronique au quatrième trimestre a progressé de 5,3% par rapport à la même période de l’exercice précédent à 80,2 millions d’euros, et de 15,1% sur l’ensemble de l’exercice 2011-2012, à 316,6 millions d’euros.
La division énergie solaire a réalisé un chiffre d'affaires non significatif sur le quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’exercice fiscal, le chiffre d'affaires s’est inscrit en hausse de 16,8% à 6,8 millions d’euros.
Pour l’exercice en cours, Soitec anticipe un ralentissement de l’activité électronique au premier semestre :, le chiffre d'affaires de la division électronique au premier semestre 2012-2013 serait ainsi de l’ordre de 140 millions d’euros (à un taux de change euro/dollar de 1,30). Une baisse séquentielle significative des ventes de tranches SOI au premier trimestre devrait être en partie compensée au second trimestre.
Soitec présente également sa feuille de route (roadmap) de produits dite « totalement déplétée » (Fully Depleted — FD) pour fabriquer des transistors à structure planaire et en trois dimensions (FinFET). D’ores et déjà disponibles, les tranches FD de Soitec, dont la structure prédétermine les caractéristiques critiques du transistor, rendent possible la migration vers la technologie FD dès le nœud technologique 28 nm et sont déjà prêtes pour descendre jusqu’au nœud 10 nm et au-delà, en abaissant les coûts. Ces tranches FD de nouvelle génération promettent des avancées significatives en termes de performances et d’efficacité énergétique des terminaux mobiles comme les smartphones et autres tablettes tactiles.
Premiers utilisateurs des produits FD de Soitec, STMicroelectronics et ST-Ericsson ont annoncé leur collaboration, avec Soitec, pour le développement de processeurs mobiles de nouvelle génération sur des circuits gravés en 28 mm en utilisant la technologie de transistors totalement déplétée. Grâce à cette technologie, ST-Ericsson prévoit par exemple d’allonger d’une journée l’autonomie de la batterie des smartphones.
S’appuyant sur ses succès liés à la technologie SOI, IBM a indiqué son choix d’adopter la technologie FinFETs sur SOI au nœud 14 nm, et de lancer également de nouveaux produits basés sur la technologie 45 nm ou 32 nm SOI tels que les mémoires eDRAM sur SOI pour les marchés des produits de haute performance.
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