L'essentiel Jeudi 02 Janvier @ VIPress.netVIPRESS.NET VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNEE 2014
Pour ce numéro de rentrée et pour bien démarrer l'année, VIPress.net vous propose l'analyse de la conjoncture 2014 en semiconducteurs de Jean-Pierre Della Mussia. L'an passé, notre conseiller éditorial s'était livré à l'exercice avec justesse puisqu'il avait annoncé dès le 2 janvier une croissance de 5% pour 2013 (voir notre [L]http://europelectronics.vipress.net/?id=hcadhbahvvbravdpby|article[/L]). C’est aussi pour nous l’occasion de vous présenter tous nos vœux de bonheur et de réussite tant professionnelle que personnelle pour 2014. Suivra lundi un résumé de l’actualité des fêtes dans l’électronique, avant de reprendre mardi notre rythme quotidien. Frédéric Fassot …
Conjoncture semiconducteurs : 2014 s'annonce relativement calme
Les capacités de production de semiconducteurs installées dans le monde devraient être suffisantes pour absorber l'augmentation de la demande en 2014. En l'absence de pénurie majeure, le marché des semiconducteurs devrait ainsi retrouver cette année une croissance de l'ordre de 8,5%. Par Jean-Pierre Della Mussia …
Le marché des semiconducteurs se sera finalement accru de l'ordre de 5% en 2013. C'est peu mais, au moins, n'y aura-t-il eu de crise ni pour les fournisseurs, ni pour les acheteurs. 2014 se présente toutefois légèrement mieux pour les fournisseurs.
Hors situation de crise, prévoir l'évolution du marché du semiconducteur se fait en deux temps. D'abord juger si l'offre pourra absorber la demande ; il s'agit d'être sûr qu'aucun phénomène de pénurie ne viendra provoquer une envolée à la fois de la demande et des prix. Ensuite, si rien de catastrophique n’est en vue, la méthode de calcul de croissance la plus précise est de raisonner par rapport à l'évolution de l'année précédente. En introduisant éventuellement un facteur correctif du à un phénomène technologique ou économique nouveau.
Cette année, le risque de pénurie généralisée sera encore faible. Certes, en 2013, les fabricants de semiconducteurs ont investi à un niveau de 15% inférieur à la normale. Mais ils avaient investi à un niveau de 15% supérieur à cette normale en 2011 puis en ligne en 2012. Or c'est le niveau de 2012 qui compte le plus car il faut deux ans environ entre le moment où un investissement est lancé et le moment où la ligne de production correspondante tourne à pleine capacité. Il ne pourra donc pas y avoir de grande pénurie cette année. Ceci n'exclut pas des anomalies dues à certains fournisseurs, comme on l'a vu cette année pour les mémoires.
Il n'y a plus en effet que quatre acteurs majeurs qui « font » la conjoncture. Intel, TSMC, Samsung, et Toshiba (nous pourrions placer Toshiba dans un « groupe », avec les autres fabricants de mémoire). Intel a surinvesti en 2011 et 2012 et sera probablement en surcapacité de production en 2014 : nous doutons en effet qu'il puisse occuper pleinement ses usines avec ses nouvelles activités de fonderie car ses coûts de production relativement élevés vont ralentir les ardeurs. TSMC a aussi énormément investi en 2011 et 2012, mais ses coûts sont bas et la société jouit d'un capital de confiance élevé : elle saura gérer les « flux » de ses clients, anciens et nouveaux. Samsung a la particularité d'être concurrent de beaucoup de ses clients potentiels au niveau système (comme c'est le cas avec Apple). Mais son savoir-faire se situe juste en dessous de celui d’Intel avec des prix de type TSMC. Ce sera donc la soupape de sécurité du monde du semiconducteur en 2014 : ses clients lui confieront les commandes qu’ils ne veulent/peuvent pas passer aux autres fondeurs. Les investissements de 2011 et 2012 du groupe « fabricants de mémoire », enfin, permettront d'éliminer cette année les tensions sur les livraisons que l'on a connues en 2013.
Finalement, c'est donc la conjoncture macro-économique qui devrait « faire » l’essentiel de la conjoncture semiconducteur cette année. Si elle poursuit son amélioration comme prévu, il faut ainsi s'attendre à une augmentation de 2% non pas de la demande mais de la croissance de la demande en nombre de pièces par rapport à 2013. Au niveau des prix, nous nous attendons à une baisse globale en début d'année (entraînée par celle des prix des mémoires) suivie d'une hausse en fin d'année (entraînée par les sous-investissements de début 2013). Finalement, cela conduirait à une croissance de marché de 5 % (celle de 2013) +2% sur la demande en nombre de pièces,+ 0,5 % de croissance des prix, soit 7,5 %. Y aura-t-il un phénomène technologique ou économique anormal et prévisible cette année ? Les surcapacités chez Intel, déjà mentionnées, ne pourront pas avoir d'influence mondiale notable. Les difficultés rencontrées par les fabricants à réaliser des gains de productivité en technologies 20 nm vont par contre commencer à se faire sentir ; elles se traduiront par des «moindres baisses historiques de prix » à performances constantes. Ces moindres baisses de prix sur une petite partie des circuits produits pourraient conduire à une augmentation supplémentaire du marché des semiconducteurs en dollars de l’ordre de 1 %. 2014 verrait ainsi une croissance de marché de l'ordre de 8,5 %.
Qu’en sera-t-il pour 2015?
L’an passé, il était encore possible de prédire une non-pénurie deux ans à l'avance. Cette année, cela ne sera plus le cas : l'histoire montre que surinvestissements et sous-investissements ne se compensent pas lorsqu'ils sont décalés dans le temps. Force sera donc, pour prédire la conjoncture 2015, de se baser sur les taux d'occupation des usines fin 2014 et de raisonner différemment (croissances en nombre de pièces et non en dollars en particulier). Malheureusement, ces taux sont devenus une donnée stratégique pour certains des « quatre grands » qui ne la fournissent plus au SICAS, l’organisme qui réunissait autrefois ces données avant de publier des statistiques globales. Il est donc fort possible que nous ne puissions pas prévoir l'an prochain à la même époque l'évolution du marché du semiconducteur 2015 avec une précision suffisante pour qu’elle soit utile.
J-P Della Mussia
Si vous souhaitez réagir à cet article, vous pouvez contacter Jean-Pierre Della Mussia à l’adresse suivante : [L]mailto:jpdmjp@yahoo.fr|jpdmjp@yahoo.fr[/L]
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