L'essentiel Jeudi 07 Avril @ VIPress.netLe marché français des semiconducteurs a progressé de 22,2% en 2010
Après avoir reculé de 14,8% en 2009, le marché français des semiconducteurs s’est bien rétabli en 2010, progressant de 22,2%, à 1720 millions d'euros, selon les chiffres dévoilés hier lors de la conférence annuelle du Sitelesc (*), le syndicat professionnel des fabricants de semiconducteurs ; exprimée en dollars, la hausse aurait atteint 16,5%.
Comme chaque année, le Sitelesc a également tenté de chiffrer le marché d'influence du semiconducteur hexagonal (ventes de semiconducteurs générées pour des conceptions de produits réalisées en France, quelque soit le pays où les facturations sont réalisées). Ce marché du « TAM d’influence » aurait représenté 4603 M$ en 2010, contre 3887 M$ en 2009, 4410 M$ en 2008, 4694 M$ en 2007 4968 M$ en 2006 et 4701 M$ en 2005. Soit exactement le double des seules ventes en France (2,3 milliards de dollars), signe de la bonne vitalité de l’innovation dans notre pays qui résiste beaucoup mieux que l’activité de production. En particulier, alors que la production d’équipements télécoms a pratiquement disparu en France (les télécoms ne consomment que 3% du marché du semiconducteur en France), Jean-Luc Estienne, directeur ventes et marketing de STMicroelectronics souligne que les télécoms ont représenté environ 10% du « TAM d’influence » l’an dernier. L’automobile a, pour sa part, représenté 17% du « TAM d’influence » (contre 27% du marché domestique) et le « grand public » 20% à 22% (contre 7% du marché intérieur).
Concernant le seul marché intérieur (TAM), l’automobile est devenu le premier débouché applicatif représentant 27% du marché du semiconducteur en France l’an passé, devant la distribution (26%), l’industriel et la défense (22%) les encarteurs (15%), le grand public et l’informatique (7%) et enfin les télécoms (3%). Notons toutefois qu’en ventilant les ventes aux distributeurs par applications, la part de l’industriel, -clientèle traditionnelle des distributeurs-, devrait être encore plus importante. En 2010, ce sont les ventes aux distributeurs qui ont progressé le plus vite : +41%, à 450 millions d’euros. Le Sitelesc y voit la preuve que, même en période de pénurie, la profession a tenu à approvisionner au mieux les distributeurs pour permette au plus grand nombre un accès aux composants. Soulignons toutefois qu’une partie de cette forte progression s’explique par la hausse des prix liée à la pénurie, même si la part liée à l’augmentation des volumes n’a pas été négligeable. L’autre secteur qui a fortement progressé est l’automobile : +38%, à 454 M€. Seul le secteur des télécoms a vu sa consommation décroître, passant de 108 M€ en 2009, à 59 M€ en 2010…
Par type de produits, les composants micro (microprocesseurs et microcontrôleurs) ont représenté 35% des ventes, devant les discrets et l’optoélectronique (26%), l'analogique (16%), les mémoires (12%) et les circuits logiques (11%).
Le marché européen, quant à lui, a progressé l’an passé de 27,5% en dollars, à 38 milliards de dollars, selon le WSTS.
« Promouvoir, défendre et renforcer l’industrie du semiconducteur en France et en Europe « , telles sont les missions redéfinies cette année par le Sitelesc, a précisé Gérard Matheron, président de l’organisation professionnelle. L’accent sera notamment mis sur la promotion de cette industrie auprès des jeunes.
(*) Le Sitelesc compte 40 adhérents, pour un chiffre d’affaires 2010 cumulé de 6187 M€ (soit une hausse de 25,6% par rapport à 2009) et 35 sites industriels, de R&D et de conception. Dans les semiconducteurs, le chiffre d’affaires des adhérents a représenté 4789 M€, soit une hausse de 39,6% par rapport à 2009. Celui des activités associées (autrefois principalement les tubes, mais aussi les outils de conception et les activités orientées applications) a été de 252 M€, contre 348 M€ en 2009, du fait de changement de périmètre consécutif à la démission de deux adhérents. Concernant les équipements, matériaux et services pour la fabrication du semiconducteur regroupés au sein de SEMI Grenoble office, le chiffre d’affaires du secteur a été stable à 1146 M€.
L’ensemble des adhérents du Sitelesc représente 26 513 emplois directs, soit une hausse de 0,4% par rapport à 2009. Les fabricants de semiconducteurs regroupent 19 287 personnes. Les activités associées ont employé 4616 personnes et SEMI Grenoble office rassemble 2610 personnes.
Composants passifs : KKR et Pierre Chen lancent une OPA sur Yageo
Le fabricant taïwanais de composants passifs Yageo, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 862 millions de dollars américains en 2010, vient d’annoncer avoir reçu une offre publique d’achat de la part d’Orion Taiwan, une société commune entre Pierre Chen, fondateur et p-dg de Yageo et le fonds privé d’investissement américain Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR) ; à l’issue de la transaction, Pierre Chen et sa famille devraient contrôler 55% du capital de Yageo.
Fondé en 1977, Yageo revendique le rang de premier fournisseur mondial de résistances pavés, ainsi que le rang de numéro trois mondial pour les condensateurs multicouches céramique et les ferrites.
Yageo a réalisé l’an passé 23% de ses ventes en Europe.
IHS iSuppli relève sa prévision de croissance du marché des puces pour 2011
A cause de la catastrophe japonaise, le cabinet d’études américain IHS iSuppli a logiquement revu à la hausse sa prévision de croissance du marché des semiconducteurs pour 2011, qui devrait progresser de 7%, à 325,2 milliards de dollars, au lieu d’une prévision initiale de 5,8% ; pour l’instant, cette révision est liée uniquement à la réévaluation du marché des mémoires… pour l’instant.
IHS iSuppli estime en effet que les perturbations dans la chaîne logistique d’approvisionnement vont toucher principalement les mémoires, dont la moindre disponibilité devrait entraîner une hausse des prix où plutôt une baisse des prix moindre que prévu. Ainsi, IHS iSuppli estime que le marché des mémoires Drams ne baissera que de 4% cette année, alors qu’il envisageait avant le séisme au Japon une baisse de 10,6%.
Les fabricants de mémoires devraient en effet être prioritairement affectés par la disponibilité moindre des tranches de 300 mm de diamètre produites par le Japonais Shin-Estu Handotai dont les usines endommagées produisent 20% des tranches au niveau mondial. Au total, le Japon produit environ 60% des tranches de Si pour le semiconducteur dans le monde.
Selon IHS iSuppli, quand la disponibilité des tranches est inférieure de plus de 50% à la normale, cela induit mécaniquement une hausse des prix des Drams. Un phénomène que le cabinet d’études américain attend pour octobre prochain.
Gennum acquiert le Britannique Nanotech Semiconductor
Gennum, fournisseur canadien de semiconducteurs et de blocs de propriété intellectuelle pour la connectivité grand public, les produits de communications de données et vidéo, vient d’annoncer le rachat de Nanotech Semiconductor, entreprise britannique fabless spécialisée dans le développement de circuits analogiques et mixtes pour télécommunications à base de fibres optiques ; le montant de l’acquisition atteint 34 millions de dollars.
Cette acquisition renforce le porte-feuille de produits analogiques et mixtes du Canadien à destination du marché de la connectivité grand public.
Au premier trimestre, Gennum a réalisé un chiffre d’affaires de 31,5 M$, en hausse de 7% sur le premier trimestre 2010, pour un bénéfice net de 4,6 M$, contre 4 M$ un an plus tôt.
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