L'essentiel Vendredi 06 Avril @ VIPress.netLe marché français des semiconducteurs s’est stabilisé à 1,7 milliard d’euros en 2011
Après deux années de recul en 2008 et 2009, puis un rebond de 22%, à 1720 M€ en 2010, le marché français des semiconducteurs s’est stabilisé à 1711 millions d’euros en 2011, soit un recul limité à 0,5%, selon les chiffres dévoilés hier lors de la conférence annuelle du Sitelesc (*), le syndicat professionnel des fabricants de semiconducteurs ; cette stabilité masque une forte disparité entre le premier semestre engagé sur la lancée du rebond de 2010 et le deuxième semestre, marqué par une baisse de demande comme au niveau européen et mondial.
Ainsi, les résultats trimestriels ont évolué négativement au cours de l’année, de 458 M€ au premier trimestre à 392 M€ au quatrième trimestre. Le début de l’année 2012 est en ligne avec la fin de 2011, selon l’organisation professionnelle, qui estime que le taux d’utilisation des capacités de production s’est stabilisé à un niveau faible, mais pourrait remonter au troisième trimestre en prévision d’une amélioration de la demande.
Comme chaque année, le Sitelesc a également chiffré le marché d'influence du semiconducteur hexagonal (ventes de semiconducteurs générées pour des projets de conceptions de produits développés ou décidés en France, quelque soit le pays où les facturations sont réalisées). Ce marché du « TAM d’influence » aurait représenté 4513 M$ en 2011, contre 4553 M$ en 2010, 3887 M$ en 2009, 4410 M$ en 2008, 4694 M$ en 2007, 4968 M$ en 2006 et 4701 M$ en 2005. Soit environ le double des seules ventes en France (2,383 milliards de dollars). Le Sitelesc y voit le signe d’un maintien vitalité de l’innovation dans notre pays, alors que les délocalisations de production se poursuivent.
Concernant le seul marché intérieur (TAM), les ventes aux distributeurs ont représenté 26,3% des ventes totales et les ventes OEM 73,7%. Pour ces dernières, par segment de marché, seules ont progressé les ventes pour l’automobile (+8%, à 492 M€) et celles pour l’industriel et la défense (+2%, à 383 M€). A l’inverse, les ventes de circuits pour cartes à puce ont reculé de 254 M€ à 242 M€, celles de semiconducteurs pour l’informatique et l’électronique grand public sont tombées de 128 M€ à 108 M€ et les ventes pour les télécoms ont poursuivi leur inexorable déclin (seulement 34 M€ en 2011, contre 59 M€ en 2010).
Nouveauté : le Sitelesc a pour la premières fois ventilé les ventes au distributeurs (stables à 452 M€) par type d’applications pour mesurer la répartition réelle du marché français par segment d’application. Les 2/3 des ventes des distributeurs étant réalisées dans l’industriel, il en ressort que le secteur industrie et défense est en fait le premier débouché des ventes de semiconducteurs dans l’Hexagone (39,4% du total), devant l’automobile (31,5%), les cartes à puce (15%), l’informatique et le grand public (10%) et enfin les télécoms (4,1%).
Par type de produits, les composants micro (microprocesseurs et microcontrôleurs) ont représenté 32,3% des ventes, devant l'analogique (20,8%), les discrets et l’optoélectronique (20,1%), les circuits logiques (13,6%) et les mémoires (13,2%). Globalement, les ventes de circuits intégrés ont progressé de 4,7% l’an dernier.
Le marché européen du semiconducteur, quant à lui, s’est effrité l’an dernier de 6,5%, à 26,9 milliards d’euros, selon le WSTS. Exprimé en dollars, il a reculé de 1,7% l’an passé, à 37,4 milliards de dollars. Le marché mondial a lui fait du surplace, à 299,5 milliards. Mais il fait un bond de 50% par rapport à la référence de 2000 et gagné plus de 20% par rapport aux années 2007 et 2008 d’avant la crise. Une vitalité que l’on ne retrouve malheureusement pas ni au niveau européen, ni au niveau français, a souligné l’organisation professionnelle.
Parmi les nombreuses actions du Sitelesc, soulignons la reconduite cette année du Sommet Européen de la Microélectronique dont l’édition 2012, qui se déroulera à Paris le 27 novembre prochain, sera consacré au thème de la santé.
Enfin, Gérard Matheron, président du Sitelesc, a évoqué des pistes de rapprochement avec le Gixel, -le syndicat des composants passifs-, pour évaluer l’opportunité de renforcer les synergies entre les deux organisations professionnelles (mise en commun de moyens, etc.). « Nous sommes dans une phase de réflexion active qui se déroule très bien », a commenté de façon laconique, le président. A suivre.
(*) Le Sitelesc compte 40 adhérents, pour un chiffre d’affaires 2011 cumulé de 5563 M€ (soit une baisse de 10% par rapport à 2010) et 35 sites industriels, de R&D et de conception. Dans les semiconducteurs, le chiffre d’affaires des adhérents a représenté 3799 M€, soit une chute de 20,7% par rapport à 2010. Celui des activités associées (autrefois principalement les tubes, mais aussi les outils de conception et les activités orientées applications) a été de 264 M€, contre 252 M€ en 2010. Concernant les équipements, matériaux et services pour la fabrication du semiconducteur regroupés au sein de SEMI Grenoble Office, le chiffre d’affaires du secteur a représenté à 1500 M€.
L’ensemble des adhérents du Sitelesc représente 26 834 emplois directs, soit une hausse de 1,2% par rapport à 2010. Les fabricants de semiconducteurs regroupent 17 706 personnes, contre 19 287 personnes en 2010. Les activités associées ont employé 4878 personnes et SEMI Grenoble office rassemble 4250 personnes. Globalement le Sitelesc estime représenter 70 000 emplois directs et indirects dont 18 000 ingénieurs et cadres.
Le groupe Serma rachète HCM et Systrel
Serma Technologies a fait l’acquisition le 3 avril 2012 du groupe GLB détenant les sociétés HCM et Systrel ; l’intégration de ces deux sociétés permet au groupe de se développer dans le domaine de la microélectronique de niche (spatial, haute température, obsolescence…).
Le groupe Serma complète ainsi son offre de produits et de services avec l’assemblage microélectronique et les substrats sérigraphiés. Il propose désormais à ses clients de nouvelles offres intégrées, construites sur la synergie et la complémentarité entre les activités de conception, d’assemblage et de test électrique de composants.
« Cette opération enrichit notre offre tout en créant des leviers de croissance dans des marchés de niche à forte valeur ajoutée, notamment les secteurs défense et spatial, les besoins haute température et les composants obsolescents », commente Philippe Berlie, président du groupe Serma.
Entré dans le groupe Serma en 2003, Jean Guilbaud prend en charge la présidence et la direction générale de ce nouveau pôle d’activité. Patrick Barbot, actuel directeur opérationnel des sociétés HCM et Systrel, conserve les mêmes responsabilités auprès de Jean Guilbaud.
Depuis 1991, HCM (aujourd’hui 47 personnes et un chiffre d’affaires de 8,5 M€) s’est développée dans le domaine de l’assemblage microélectronique et offre un large choix de technologies d’assemblage, sur tous types de composants, suivant les spécifications de ses clients. Elle intervient dans des secteurs de pointe tels que le médical implanté, la recherche pétrolière et le spatial principalement. HCM, implantée à La Rochelle (17), est équipée de moyens de stockage de puces, et de machines de découpe de tranches, d’assemblage et de packaging céramique.
Implanté aux Ulis (91), Systrel (aujourd’hui 17 personnes et un chiffre d’affaires de 2,1 M€) est spécialisée dans la réalisation de substrats hybrides sérigraphiés et le packaging microélectronique, notamment pour le secteur de la défense. La société dispose d’outils de conception, de moyens de fabrication et de test pour la réalisation de substrats hybrides couches épaisses, la découpe de tranches et l’assemblage de composants en boîtiers céramiques ou plastiques.
Le groupe Serma compte 10 000 m² de laboratoires et 650 ingénieurs & techniciens répartis sur 7 sites en France dont Bordeaux, Toulouse, Grenoble, et la région parisienne, mais également en Allemagne à Nuremberg et Berlin, et en Tunisie à Ariana. Le chiffre d’affaire 2011 s’élève pour le groupe à 63,5 M€, soit une croissance de plus de 13% par rapport à 2010. Serma Technologies est spécialisée dans le conseil et l’expertise, les tests et l’évaluation des technologies de l’information, Serma Ingénierie et Serma Allemagne dans la conception et le développement d’électronique embarquée, et ID-MOS dans le développement de circuits spécifiques (Asics).
ON Semiconductor, Qualcomm, Intel, Nvidia et TSMC en tête de la croissance en 2010
Intégrant les fondeurs, IC Insights publie à son tour son classement bilan des 25 premiers fournisseurs de semiconducteurs en 2011, dont les ventes cumulées auront progressé de 4%, à 237,7 milliards de dollars, soit 2 points de plus que l’ensemble du marché des puces ; parmi ce Top25, 15 fabricants ont en fait vu leurs ventes reculer en 2011.
La plus forte progression parmi le Top25 est à mettre à l’actif d’ON Semiconductor (+49%, à 3443 M$) : il bénéficie ainsi du rachat de Sanyo Semiconductor pour atteindre la 23e place. Qualcomm poursuit également son avancée avec une progression de ses ventes de 38%, à 9,91 milliards de dollars : bénéficiant de sa croissance organique et du rachat d’Atheros, il passe de la 10e à la 7e place. Suivent Intel (+24%) et Nvidia(+10%), puis le fondeur TSMC (+10%, à 14,6 milliards de dollars) qui confirme ainsi son troisième rang mondial derrière Intel et Samsung.
On ne s’étonnera pas à trouver Elpida en tête de la plus forte décroissance : -40%, à 3891 M$.
151,5 M$ de CA annuel pour Inside Secure
Inside Secure, spécialiste français des circuits intégrés et des logiciels embarqués pour les transactions sécurisées et les applications liées a la sécurité numérique, vient de publier un chiffre d’affaires annuel de 151,5 millions de dollars, en hausse de 94% par rapport à 2010 ; en données pro-forma (*), il ressort en baisse de 3% par rapport au chiffre d’affaires de l’année 2010 mais en croissance de 2% en excluant l’activité progressivement arrêtée de vente de puces pour cartes SIM.
L’année 2011 a été une année de mutation marquée par de fortes variations du chiffre d’affaires par segment d’activité. La progression de l’activité mobile NFC s’est accélérée pour atteindre un stade industriel grâce notamment de la montée en puissance des livraisons à Research in Motion (RIM), le fabricant de smartphones BlackBerry. Les ventes de puces NFC (hors SIM) ont ainsi connu une très forte croissance par rapport à l’année 2010, pour s’élever à 47 millions de dollars en 2011 (dont 23,3 millions de dollars pour le seul 4e trimestre de l’année). RIM a représenté, au cours de l’exercice 2011, l’essentiel des ventes du groupe sur le segment mobile NFC et devrait continuer à représenter la majeure partie du chiffre d’affaires de ce segment en 2012.
Les frais de recherche et développement ont augmenté en 2011 essentiellement en raison de l’intégration de l’activité SMS d’Atmel et des recrutements réalisés afin d’accélérer les efforts en matière de recherche et développement, principalement pour le segment mobile NFC. En conséquence, le résultat opérationnel ajusté est passé d’une perte de 6,8 millions de dollars en 2010 (soit 8,6% du chiffre d’affaires) à une perte 16,1 millions de dollars en 2011 (soit 10,6% du chiffre d’affaires). La perte nette ajustée est passée de 7,9 millions de dollars en 2010 à 14,6 millions de dollars en 2011. Le résultat net consolidé part du groupe en 2011 ressort en perte pour 23,0 millions de dollars, contre une perte de 13,8 M$ en 2010.
(*) Inside Secure a acquis le 30 septembre 2010 l’activité « secure microcontroller solutions » (SMS) d’Atmel pour 32 millions de dollars. Les données pro forma présentent le chiffre d’affaires tel qu’il aurait été si SMS avait été intégré dans le groupe au 1er janvier 2010.
Plusieurs milliers de bornes de recharge pour véhicules électriques vont être installés en Europe
Dans le cadre de son partenariat avec Nissan, DBT CEV (Douaisienne de Basse Tension), spécialisé dans le domaine des infrastructures de recharge pour véhicules électriques, va installer près de 400 Quick Chargers (QC) offerts par le constructeur japonais dans 16 pays européens d’ici à juin 2012 ; l’objectif pour DBT CEV est de participer avec Nissan à l’essor d’un réseau de stations de recharge rapide à travers l’Europe, avec plusieurs milliers de bornes installées à l’horizon 2015.
Cette infrastructure de recharge rapide à grande échelle permet de recharger 80% des batteries des véhicules électriques en moins de 30 minutes, contre 4 à 8 heures pour les bornes de recharges publiques actuellement disponibles.
« Fort de notre partenariat avec Nissan, nous allons très prochainement fabriquer plusieurs centaines de Quick Chargers pour toute l’Europe. Nous produirons ces QC depuis le site de production et d’assemblage de Sunderland », explique Hervé Borgoltz, Président de DBT CEV.
Partenaire de Nissan pour la distribution et la fabrication de ces nouveaux Quick Chargers, DBT CEV a récemment annoncé le lancement prochain d’une ligne d’assemblage de chargeurs rapides dans le Nord Est de l’Angleterre. Elle sera intégrée à un incubateur dédié aux technologies du véhicule électrique, en partenariat avec le Gateshead College, et située à proximité immédiate des usines où sera assemblée la Nissan LEAF dès le début de l’année prochaine.
Avec 11 millions d’euros de CA en 2011 et un prévisionnel de 20 millions d’euros en 2012, DBT emploie 47 personnes et dispose d’un parc de 6000 bornes en exploitation et de 450 sites équipés en France et en Europe.
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