La disparition de Steve Jobs, abondamment commentée dans la presse, fera-t-elle devenir Apple une entreprise comme les autres ? il y a fort à parier que oui tant la volonté et la vision stratégique de la firme semblait attachée à son co-fondateur ; fait rare dans l’industrie, Steve Jobs aura donné plusieurs vies à Apple et poussé à l’extrême le concept de sous-traitance, déléguant à Foxconn la tâche et la responsabilité sociale de fabriquer ses produits au moindre coût, à la communauté internationale la liberté sous contrôle d’inventer les applications et d’en développer le logiciels (les fameuses applications de l’Apple Store) qui feront le succès de ses produits, et à …

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la presse le soin d’en vanter les mérites.

Viré en 1985 de l’entreprise qu’il avait créée en 1977 avec Steve Wozniak, Steve Jobs ne reviendra aux commandes d’Apple qu’en 1997. Apple est alors une entreprise moribonde qui a autorisé les clones de ses micro-ordinateurs sans parvenir à enrayer la chute de ses parts de marché. L’arrêt de la politique du clonage et le design des premiers iMacs remettront l’entreprise à flot. Viendra en 2001 l’iPod et surtout le logiciel iTunes pour canaliser (et monétiser) une partie de la distribution dématérialisée de la musique mondiale. Quant Apple introduit son premier iPhone en 2007, rares en dehors des « Apple maniaques » sont ceux qui pensent que l’entreprise peut apporter une valeur ajoutée sur ce marché dominé par Nokia. La suite nous donnera tort. Depuis des années Nokia, comme ses poursuivants, cherchait (sans la trouver) la « killer application » propriétaire qui allait asseoir sa domination. Apple ne l’a pas trouvée, mais a laissé le soin au consommateur de faire son marché dans des milliers d’applications développés par des entreprises tierces, mettant à leur service un terminal ergonomique, ludique et esthétique. Un écosystème qui n’est rien d’autre que celui inventé par Microsoft pour les PC (des logiciels applicatifs externes tournant sous un OS incontournable). Mais Nokia et Microsoft aujourd’hui partenaires n’ont rien vu venir. L’iPad est une déclinaison de l’iPhone sur le terrain de l’informatique personnelle. Repliant leurs netbooks, tous les constructeurs se sont alors engouffré dans la brèche, introduisant des tablettes sans grand succès commercial. Un mimétisme qui prouve que l’innovation est loin d’être la valeur la mieux partagée. Depuis hier, elle doit se sentir encore un peu plus orpheline.