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Internet des objets : des opportunités, mais aussi bien des défis pour les industriels

Filière électronique>Semiconducteurs>France>Stratégie
29/11/2013 14:20:18 :

Le mois dernier, le fabricant américain de semiconducteurs Freescale a organisé à Paris une table-ronde sur les opportunités et les défis de l’Internet des Objets pour les industriels. Des représentants d’Orange, de Schneider Electric, de TÜV SÜD (expert allemand en sécurité industrielle), de PSA et de l’association Agora Réseau Domiciliaire ont permis de mieux cerner les enjeux et les freins de cette révolution industrielle. Industriels traditionnels qui mettent de l’Internet dans leurs produits, opérateurs à l’affut des opportunités de trafic, experts en tous genres : tous sont condamnés à s’asseoir autour de la même afin de définir leur domaine d’intervention et standardiser leurs champs de compétence pour éviter que l’espoir suscité par l’Internet des Objets ne retombe comme un soufflé …
 
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Le premier constat est que pour chaque participant de la chaîne de valeur, l’Internet des Objets est une évolution naturelle de son métier existant et qu’il est donc exclu de laisser à d’autres la maîtrise de ce champ d’investigation. Ainsi, par exemple, Jean-Pierre Desbenoit de Schneider Electric rappelle que l’électronisation des disjoncteurs date d’une dizaine d’années avec le recours croissant à des Asic, des DSP, du traitement du signal, etc. « Le disjoncteur n’est déjà plus aujourd’hui un simple composant de protection, mais sait « combien et comment on consomme » ; il est donc naturel d’y rajouter une fonction de connectivité pour le faire communiquer avec une infrastructure intelligente », explique le responsable de Schneider Electric qui rappelle que l’ajout d’une communication radio peut coûter aujourd’hui moins de 1 dollar. De fabricant de produits, Schneider Electric entend ainsi se muer en fournisseur de produits mis en solutions avec offre de services. Pour le fabricant de matériels électriques, la solution est de raccorder les produits au cloud et de distinguer les besoins d’infrastructures intelligentes d’une connaissance fine du terrain et des spécificités des objets. « L’intelligence doit être répartie entre le terrain et le cloud », assure-t-il. Pour y parvenir, des obstacles restent à surmonter et des challenges à relever au niveau de la standardisation, de l’interopérabilité, et bien évidemment de la sécurité.

L’Internet des Objets est propre également à révolutionner le monde de l’automobile. PSA Peugeot-Citroën, qui revendique 1,2 million de véhicules connectés au service d’appel d’urgence lancé il y a une dizaine d’années, explique comment l’IoT va modifier sa façon de concevoir des véhicules. L’explosion de l’usage des smartphones et leur facilité d’utilisation obligent désormais les constructeurs à s’engouffrer dans la brèche des véhicules connectés, afin de proposer un accès aux services d’info-divertissements, relier les véhicules connectés aux villes intelligentes pour éviter la congestion du trafic, etc. Pour les usagers les plus jeunes,- les « digital native »-, la connectivité du véhicule n’est déjà plus accessoire, mais est devenue aujourd’hui un critère d’achat non négociable ; ils sont d’ailleurs déjà de moins en moins intéressés à être propriétaire de leur véhicule. Même si le processus sera long, PSA admet que son métier ne sera pas plus à terme de produire des voitures, mais de passer du produit à la fourniture d’un service de mobilité. Sa cible de clientèle s’agrandit également : « les passagers deviennent également des clients, avec un « temps de cerveau disponible » pour les services d’infotainment que nous saurons leur proposer », assène avec un brin de provocation, Frédéric Lassara de PSA. La difficulté est que les temps de développement dans l’automobile et les temps de cycles dans l’info-divertissement (Apple, Android, etc.) sont très différents. En élargissant un peu le cercle, l’IoT devrait aussi beaucoup secouer le monde de l’assurance. Avec la multitude de données proposées par la voiture connectée, l’assurance comportementale, qui calcule au plus juste les risques liés au comportement de conduite du conducteur, devrait révolutionner la façon d’assurer les conducteurs.

Si la domotique n’a pas eu jusqu’ici le succès escompté par ses promoteurs, l’avènement de l’IoT pourrait là aussi changer la donne. A l’aide de capteurs, d’actionneurs, de serveurs domestiques, de compteurs intelligents, des portes, des fenêtres, des volets, des PC, des tablettes, des téléviseurs présents au sein du foyer, il est possible de bâtir des scénarii de comportement pour faciliter la vie des usagers. C’est le sens des travaux menés par l’Agora Réseau Domiciliaire, l’association française qui regroupe grandes entreprises et opérateurs (notamment Freescale, ST, Bouygues Telecom, EDF, France Telecom, Legrand France, Numericable, Sagemcom, Schneider Electric, SFR et Technicolor) pour promouvoir un cadre de développement pour les réseaux et services de la maison. Et Jean-Pierre Lacotte, Président de l'Agora du Réseau Domiciliaire et Directeur des relations institutionnelles Europe de Technicolor de citer l’exemple d’un mode « home cinéma » qui se traduirait par un série d’actions : la fermeture automatique des volets, la modification de l’éclairage de la pièce, la coupe de la sonnerie du téléphone sauf pour les messages prioritaires relayés sur l’écran du téléviseur avec mise en pause automatique du film en cours, etc. Cette séquence d’actions, qui n’est plus de la science-fiction, constituerait ainsi les prémices à des scénariis plus sophistiqués de maintien à domicile des personnes âgées (un marché solvable par rapport au coût de l’hospitalisation). « Un suivi fin de la consommation électrique sur le lieu résidentiel permet de savoir assez précisément ce que la personne est en train de faire », assure le représentant de Schneider Electric. On peut très bien imaginer qu’une fuite d’eau détectée dans une salle de bain coupe le compteur d’eau et appelle automatiquement un service de dépannage ; l’information pourrait être affichée sur le téléviseur du salon avec demande d’action. Sans réponse, un service centralisé pourrait comprendre que le problème est peut-être plus grave et dépêcher un service d’urgence au domicile du patient… Là encore, bien des obstacles restent à surmonter, le plus délicat étant d’assurer une continuité de services temporelle et spatiale : un système de maintien à domicile qui « planterait » au fin fond de la campagne est impensable pour la sécurité du patient. Pour autant, ce système en réseau implique des acteurs de secteurs industriels aujourd’hui très cloisonnés, ce qui dilue la chaîne de responsabilité. Et ce système devrait fonctionner, même s’il est perturbé par une action inappropriée de la faute de l’utilisateur lui-même …

On le voit, les applications de l’IoT sont multiples et hétérogènes. Si chaque corps de métier se met à développer son propre système vertical, l’ensemble risque rapidement de devenir anarchique, ingérable et exponentiellement coûteux. Pour Orange, répondre par des niches verticales n’est pas la solution. « Faut-il continuer de laisser les applications de l’IoT dans des bandes de fréquences libres ou faut-il réguler le système dans des bandes de fréquences réservées et opérées, s’interroge Roland Airiau, directeur de recherche Digital Society chez Orange ? L’opérateur télécoms estime qu’on ne coupera pas à la deuxième solution d’ici 5 à 10 ans et appelle de ses vœux des places de marché de données partagées et ouvertes dont l’opérateur ou ses confrères garantiraient l’intégrité de l’information et la robustesse des données. Pour Orange, cette infrastructure de communication de large échelle de gestion de données hétérogènes garantit le développement du marché de l’IoT et abaisse le coût d’entrée pour de nouveaux acteurs. Schneider Electric va dans ce sens en soulignant que l’enjeu est dans le cloud et qu’il faut faire le juste nécessaires en local, tout en rappelant que les protocoles et les bus de terrain ont leur spécificité « pour de bonnes raisons ». Le président de l’Agora estime, pour sa part, qu’il faut découpler la partie capteurs-actionneurs de l’application proprement dite en séparant dans le développement logiciel les deux aspects et en développant l’application uniquement dans la couche middleware.

Ce partage des tâches dans un environnement hétérogène où il y a beaucoup de normes et où « l’espace commun à toutes ces normes est vide » renvoie bien évidemment à la sécurité des applications, véritable fil rouge de la table-ronde. D’aucuns pensent que trop de sécurité constituent une entrave à l’essor de l’IoT et au développement d’une nouvelle industrie pour y répondre. D’autres pointent les failles de sécurité béantes d’applications mal conçues et les risques qu’elles font courir aux utilisateurs. C’est notamment le cas de Roland Fiat, expert sécurité Industriel IT chez l’Allemand TÜV SÜD, dont c’est le métier. Ce dernier met en garde contre les hackers qui, si rien n’est fait, ne manqueront pas d’ouvrir les portes et les volets des appartements d’un quartier dont le système de gestion les aura préalablement renseignés sur l’absence des occupants, de créer des pannes géantes dans les réseaux d’énergie ou de prendre le contrôles des organes vitaux de conduite des véhicules connectés. Un cauchemar auquel tous les acteurs sont sensibilisés. Pour Roland Fiat, « il faut considérer la sécurité dès la phase de conception du produit ». On en est loin. Il rappelle que depuis que l’on est passé des protocoles propriétaires au protocole IP pour la connectivité des systèmes industriels, des failles de sécurité sont connues et répertoriées depuis 5 à 10 ans, notamment dans les systèmes de gestion SCADA, mais elles ne sont toujours pas réparées. Un brin désabusé, il assure que les équipements industriels vont continuer néanmoins à se vendre, qu’ils soient sécurisés ou pas, simplement parce que le monde en a besoin. Et sans occulter le manque de discipline des usagers, l’expert pointe la légèreté accordée à la gestion des mots de passe par les utilisateurs. Les enjeux que pose la sécurité sont vitaux : confidentialité, disponibilité des informations, intégrité des données. Mais assure l’expert, dans le monde industriel, 95% des attaques malveillantes ne sont à l’heure actuelle tout simplement même pas détectées. D’autres mettent en avant la nécessiter de placer le curseur de la sécurité au bon endroit : « pour des applications basse consommation qui réclament une puissance de calcul limité, il n’est pas possible d’avoir une clé de chiffrement à 256 bits ». A méditer.



ÉDITION du 29/11/2013
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